Le plafond salarial mensuel des employés d’Air Mauritius est fixé à Rs 25 000. Ainsi en ont décidé les administrateurs nommés de la compagnie d’aviation nationale, Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool, pour amortir la chute financière de MK, de plus en plus coincée, car le secteur de l’aviation est directement affecté par la question de la réouverture contrôlée des frontières et le déclin du nombre de voyageurs.
Ainsi, selon des recoupements d’informations auprès des sources concordantes indiquent que ceux des membres du personnel touchant moins de Rs 25 000 obtiendront leurs salaires et devraient travailler à plein-temps. Tandis que ceux qui perçoivent entre Rs 25 000 et Rs 50 000 recevront uniquement Rs 25 000 mensuellement. Cette nouvelle grille salariale sera applicable à partir du mois d’octobre et ce, jusqu’au mois de mars 2021. L’on affirme dans les milieux de l’administration d’Air Mauritius que ce développement intervient après que des consultations ont eu lieu et l’aval pour ce plafond salarial a été obtenu du ministère du Travail aux termes des nouvelles dispositions de la Workers’ Rights Act. Toutefois, cette mesure ne concerne pas les employés occupant des postes de responsabilité. Ces derniers, d’ailleurs, travailleront en fonction des besoins au sein d’Air Mauritius et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Par ailleurs, les administrateurs de la firme Grant Thornton ont, lors d’une réunion en cours de semaine, défini le plan qui entre en vigueur en ce qui concerne les 120 pilotes, ayant bénéficié d’un nouveau contrat, ces derniers étant répartis en quatre groupes. Chaque groupe des A330/A350 devrait prendre trois mois de “leave without pay” suivant une rotation. La même formule de rotation serait applicable pour les pilotes des A330/A340. D’ailleurs, les deux A340 d’Air Mauritius sont actuellement en vente et les administrateurs sont en discussion avancée avec des repreneurs potentiels. Sauf que pour ces pilotes des A319 et A330, la période de “leave without pay” est de six mois, avec l’ancienneté comme critère pour déterminer qui sont ceux qui restent dans le premier “batch”. Les pilotes des ATR seront de service six mois sur 12 pour l’année 2021, soit un mois de congé pour chaque mois travaillé.
Et puis, il y a les 40 pilotes qui n’ont pas obtenu de nouveau contrat des administrateurs Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool. On leur a proposé de faire une requête de deux ans de “leave without pay” à la compagnie aérienne afin de conserver une option de retourner au sein de MK à l’avenir. Pour ces pilotes, il s’agit d’une manière « de camoufler » leur licenciement dans la conjoncture. Certains sont très critiques vis-à-vis des administrateurs, étant donné qu’ils devront repasser leurs tests de pilotage à leurs propres frais dans deux ans.
D’ailleurs, plusieurs parmi ces 40 pilotes laissés sur la touche se posent des questions sur le choix de l’actionnaire majoritaire qui est le gouvernement dans la conjoncture. L’on s’interroge pourquoi l’État a décidé d’octroyer un nouveau permis de “preighters” (combinaison passagers et fret) au joint-venture DHL-Ethiopian Airlines alors que le personnel de MK et les avions de la compagnie auraient pu faire le même travail.
À ce stade, les syndicats de la compagnie se concertent pour décider de la marche à suivre devant ce qui semble être un fait accompli…