Paul Bérenger : « Des propositions provocantes et inacceptables »

Le MMM est contre le Political Financing Bill dans sa forme actuelle et ne votera pas l’amendement de la Constitution proposé pour le mettre en pratique, a annoncé Paul Bérenger lors de la conférence de presse du MMM samedi. « Nous souhaitons que le Ptr, le PMSD et le MP, ainsi que les autres partis de l’opposition, ne votent pas cet amendement afin que le gouvernement n’ait pas la majorité requise pour voter cette clause de la Constitution », a-t-il ajouté.

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Pour le leader du MMM, le Political Financing Bill dans sa forme actuelle est « totalement différent de ce que le gouvernement avait proposé » en novembre 2018, surtout sur deux points. Il a rappelé que le gouvernement MSM avait en effet proposé qu’il y ait une dose de financement de l’État pour les partis politiques et que les noms des firmes privées ne soient pas rendus publics. « C’est absolument le contraire qui est proposé. Pour nous, le texte de loi qu’on propose dans sa forme actuelle est, en premier lieu, une tentative de mainmise dangereuse sur le fonctionnement des partis politiques en général et, en deuxième lieu, consiste à faire peur aux contributeurs éventuels à l’approche des élections générales », a souligné Paul Bérenger.

Pour ne citer que quelques exemples, le leader des Mauves a observé qu’il faudrait produire les reçus de toutes les dépenses, à travers Maurice, de plus de Rs 5 000. De plus, les partis n’auront pas le droit d’ouvrir des quartiers généraux avant le début de la campagne électorale. « On ne sait pas s’il faudrait fermer les quartiers généraux existants. Il y aura une amende pour toute chose. Qui accepterait d’être trésorier d’un parti politique dans ces conditions ? C’est une législation unworkable », a-t-il insisté. D’autre part, il relève que « personne ne pourra accepter une contribution de n’importe quelle somme, sauf le trésorier » national. « Qui acceptera de prendre ce genre de problème sur le dos ? » a-t-il encore demandé.

Le plafond des dépenses autorisées, de l’ordre Rs 80 M, soit Rs 1 million par candidat et un million par circonscription, « est exagéré », selon lui. Paul Bérenger a insisté sur le fait que c’est la législation qui est critiquée par le MMM. « Lorsque nous disons qu’il y a une tentative de mainmise du MSM et du ML sur les partis, nous ne visons pas la Commission électorale et le commissaire électoral actuels », a-t-il poursuivi.

Pour montrer la confiance de son parti en la Commission électorale et au commissaire électoral, il rappelle avoir demandé de rendre publics, conformément à l’article 41 de la Constitution, les commentaires de la Commission électorale sur ce projet de loi dans sa forme finale. La même section constitutionnelle prévoit que n’importe quelle législation concernant les élections doit être soumise au commissaire électoral « dans un délai raisonnable » de façon à ce qu’il puisse faire ses commentaires. La Commission électorale peut également soumettre des rapports au président de la République, lesquels rapports devraient être déposés sur la table de l’Assemblée législative. « Les récentes nominations sur la commission électorale des personnes de partis n’inspirent aucunement confiance. Nous prenons également cela en considération lorsque nous mettons le pays en garde contre cette législation », a-t-il dit.

Paul Bérenger considère que la présentation de ce texte de loi est une « répétition de ce qui s’est passé sur la réforme électorale ». Il estime qu’alors qu’il fallait avoir un vote des trois-quarts de l’Assemblée nationale, le MSM est arrivé « avec des propositions inacceptables pour la réforme électorale, qui a été rejetée » par le Parlement. « Il est clair que le MSM fait des propositions de façon à ce qu’il n’y ait pas de majorité des trois-quarts. Ce sont des propositions provocantes et inacceptables et, dans certains cas, dangereuses, de façon à ce que, comme pour la réforme électorale, le gouvernement n’obtienne pas les trois-quarts au Parlement », a-t-il observé.

Pour lui, « si le gouvernement était sérieux, que ce soit dans le cas de la réforme électorale ou celui du financement des partis politiques, il aurait au moins consulté les partis de l’opposition et essayé d’arriver à un consensus ». Or, « cela n’a pas été le cas », déplore-t-il.

Il a finalement souligné que le MMM « est toujours en faveur d’une bonne législation sur les dépenses et revenus des partis politiques, mais il faut que ce soit une bonne législation, et pas le Political Financing Bill dans sa forme actuelle ». Concernant la création d’un Select Committee, Paul Bérenger a affirmé que le MMM « n’est pas contre » cette idée. « Nous gardons toutefois en tête que les élections générales ne sont pas loin. Tout sera renvoyé après les prochaines élections. Nous sommes déjà en campagne électorale », a-t-il lancé, en se disant « convaincu » que les élections générales auront lieu à la fin de l’année.

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