POLITIQUE | Devant l’exécutif élargi du PTr hier – Ramgoolam : « Gard zot lider de lopozision… Nou pa roder bout »

  • Le leader des Rouges : « Le PTr ira seul aux élections municipales et générales »
  • Au sujet de l’entente MMM-PMSD-RP – « Trwa wagon inn zwenn ansam, pena trin. Nou pou get ki zot vo ! »

Arvin Boolell, qui a démissionné des fonctions de leader de l’opposition lundi, ne reprendra pas sa lettre, comme le souhaitent les leaders du MMM et du PMSD. Cette décision a été prise par le bureau politique du PTr hier. Ce qui a amené Navin Ramgoolam à lancer devant l’exécutif élargi de son parti : « Gard zot lider de lopozision. Nou pa bizin sa nou. Nou pa bann roder bout. » Il a expliqué qu’Arvin Boolell continuera à faire son travail de membre de l’opposition au Parlement et a annoncé que le PTr affrontera en solo non seulement les prochaines élections municipales, mais également les législatives « ki derier laport ».

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L’exécutif élargi du PTr, organisé à Val de Vie, à Phoenix, à l’initiative du président du parti, Patrick Assirvaden, avait pris l’allure d’un congrès avec le déplacement d’un grand nombre d’activistes rouges remontés contre les leaders du MMM et du PMSD, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval. Le leader du PTr a retracé les circonstances dans lesquelles il avait mis l’entente parlementaire sur pied. Il a affirmé avoir pris l’initiative de rencontrer Paul Bérenger pour lui dire : « 72% des électeurs ont voté contre Pravind Jugnauth, qui n’a obtenu seulement 28% de l’électorat. Nous ne pouvons lui permettre de faire ce qu’il fait sans réagir ».

Il s’est par conséquent élevé contre le fait que : « Pe met dimounn ki finn fer lantant deor. Li mem pa ena plas locaker. » Il a aussi évoqué l’organisation de la marche du 13 février dans le but d’accentuer la pression sur le gouvernement, car « c’est grâce aux pressions de la rue que Yogida Sawmynaden a été forcé de démissionner ». Et d’ajouter que Paul Bérenger n’était pas d’accord initialement avec l’organisation de cette marche, car il pensait qu’elle ne réunirait pas plus de 10 000 personnes.

La marche a été organisée avec la collaboration des organisations citoyennes, dit-il. « Nous avons invité toutes les organisations, incluant les syndicalistes. Certains de nos invités ont brandi des pancartes contre nous », a-t-il remarqué, avant de lancer : « Comment a-t-on pu demander à la population de se rassembler le 13 février et, dix jours après, on casse l’entente ? C’est une trahison ! »

Navin Ramgoolam soutient que l’idée du PTr était de « créer l’entente au Parlement » avant d’aller aux municipales. « Nous n’avons jamais parlé d’alliance. Entente ne voulait pas dire alliance. Mais on s’est servi de la déclaration d’Eshan Juman à la radio et on nous a demandés de le sanctionner », dit-il en ajoutant : « depuis quand, lors d’élections municipales, on choisit le Premier ministre ? »

Selon lui, ce qui s’est produit est un “blessing in disguise”. « Nous n’avons pas peur d’aller seul aux municipales », a-t-il affirmé, avant de remercier ceux ayant participé à la marche du 13 février. « C’est le PTr et Bruneau Laurette qui ont apporté le plus grand nombre de personnes. Ils (le MMM et le PMSD, Ndlr) n’ont pas fait l’effort de mobiliser leur électorat. »

Revenant sur la rupture de l’entente, Navin Ramgoolam a considéré que le fait d’avoir organisé une conférence de presse sans Arvin Boolell et de décider d’un nouveau Whip de l’opposition à la place de Shakeel Mohamed, remplacé par un député du MMM, constituaient une forme de rupture. Il a aussi déploré le fait que les leaders du MMM, du PMSD et du RP aient considéré que le comportement d’Arvin Boolell sera suivi de près avant de décider de la ligne à suivre au Parlement. « Eski se li ki pou deside ? Li ki pou dikte le PTr. Le PTr pa aksepte diktat de personn. Lorsque l’on touche à un membre du PTr, c’est à la famille travailliste qu’on s’attaque. »

Le leader du parti Travailliste estime aussi qu’en essayant de maintenir Arvin Boolell à ses fonctions de leader de l’opposition, « pe rod met lager ant Arvin ek mwa ». Et d’ajouter : « Nous ne pouvons demander à Arvin de retourner. Il est faux de dire que Arvin a pris cette décision sous pression. Ils ont pris leur décision. Nous l’acceptons. Maintenant, nous verrons qui sont ceux qui sont forts sur le terrain. Trwa wagon inn zwin ansam, pena trin. Nou pou get ki zot vo ! » a-t-il conclu, avant d’annoncer une série de meetings publics.

Auparavant, Arvin Boolell avait affirmé son respect pour la séparation des pouvoirs, qui fait partie des valeurs travaillistes, dit-il. « Personn pa finn met presion lor mwa. J’ai pris une décision sur la base de la droiture. Je suis sorti sur la base de la séparation des pouvoirs, sur la base du respect des institutions. J’ai montré que je suis un exemple au nom des valeurs travaillistes. Je remercie les amis et ceux qui ont fait appel à moi. »

Arvin Boolell a affirmé se plier « avec fierté » devant le bureau politique du PTr, « parce que je suis un homme de parti et que je crois dans les valeurs travaillistes ». Et d’inviter les activistes du PTr à se mobiliser. « La victoire arrive lorsque nous avons préparé le terrain et nous faisons le travail. Il nous faut marcher la main dans la main », a-t-il dit, tout en invitant les partisans de son parti à se rassembler « comme un seul parti, comme une seule famille ».

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