SERVICES FINANCIERS — Blanchiment : Implacable Bruxelles avec Maurice sur la Black List à partir du 1er octobre

Le parcours semble long afin de faire que Maurice puisse sortir enfin de la Black List de l’Union européenne. Les efforts se multiplient depuis plusieurs mois pour répondre aux exigences des autorités européennes. La réponse finale sera donnée à Maurice l’année prochaine, soit après le feu vert de la Financial Action Task Force (FATF).

Le face à face entre les autorités mauriciennes et l’Union européenne qui s’est récemment déroulé sur le dossier de la liste noire, explique Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers, lors du lancement du Peer to Peer Lending par la Financial Services Commission à Ébène, fait partie du processus à faire sortir Maurice de cette liste. « Nous recevrons une ébauche le 25 de ce mois pour que nous prenions connaissance des faits de la discussion entre les deux parties. Ce rapport sera soumis à la FATF lors d’une session plénière qui se tiendra au mois d’octobre », fait ressortir le ministre.

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Pour lui, la décision repose sur la FATF et elle sera prise en octobre. Mais ce processus ne s’arrête pas à octobre car une « on site inspection » devra être entreprise pour valider les informations dans le rapport, et une autre session de travail durant le mois de février 2021 avec la FATF décidant si finalement Maurice sortira de cette liste ou non.

Mahen Seeruttun explique les procédures suivies dans cette démarche à faire sortir Maurice de la liste noire. « Nous avons des rapports d’avancement à soumettre et un dernier rapport a été déposé en juillet. Ce même rapport a été analysé au mois d’août. Nous avons eu des retombées des examinateurs », dit-il. À la suite de celle-ci, la partie mauricienne a été appelée à soumettre une mise à jour.

Cette étape, fait-il ressortir, a été franchie; ce qui a débouché sur un face à face du 8 septembre pour que les parties mauricienne et européenne puissent procéder à des échanges dans le but d’éclaircir des points et fournir davantage d’informations. D’autres éléments, dit-il, ont été mis à la disposition des Européens.

Évoquant le lancement du Peer to Peer Lending, Mahen Seeruttun souligne l’importance de la technologie dans la vie de chaque personne. « Le Peer to Peer Lending est un moyen d’utiliser les plateformes technologiques pour que nous puissions relier les emprunteurs et ceux qui peuvent prêter de l’argent sous une plateforme technologique », explique-t-il tout en rappelant que la manière traditionnelle à obtenir de l’argent se fait à travers le système bancaire. Grâce à ce Peer to Peer Lending, dit-il, l’accès à la finance se fait à moindres coûts. Il est d’avis que les Petites et moyennes entreprises pourront utiliser ce système pour accéder facilement à la finance à un taux plus faible. Pour le ministre, les règles et des lignes directrices régissant ce Peer to Peer Lending sont claires. Des « safety nets », dit-il, sont mis en place pour que l’argent offert puisse être récupéré.

De son côté, Dhanesswurnath Thakoor, Chief Executive Officer de la Financial Services Commission, indique que le « depositor » n’existe pas. « Le Peer to Peer Lending a toujours existé dans notre société. Mais nous avons introduit des règles parce que nous ne savons pas à qui nous prêtons de l’argent », dit-il. À travers ce système, des vérifications seront faites sur la personne qui emprunte cet argent et voir également sa capacité de rembourser. Il avance que l’argent sera déposé dans un compte « escrow »  et passera à travers ce compte. À ce jour, un opérateur du privé est dans ce domaine. Il opère sous la National Regulatory Sandbox Licence. Il s’attend quand même que plusieurs personnes viennent de l’avant pour ce nouveau service de la technologie financière. Mais pour le CEO, le Peer to Peer Lending ne fera pas de concurrence aux banques mais vise plutôt un marché niche. Les banques, dit-il, ont des procédures mais le Peer to Peer apporte une « disruption » étant donné que leur apparition sur le marché est un peu différente. « Il y aura un équilibrage », dit-il.

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