ST-LOUIS GATE | Bombe à retardement de Rs 700 M : ICAC : Enter PADCO avec Alain Hao Thyn Voon

  • Les auditions « Under Warning » de l’Acting GM du CEB, Shamshir Mukoon, et de Bertrand Lagesse se poursuivant, la convocation par l’ICAC d’Alain Hao Thyn Voon, de PADCO, une quasi-certitude
  •  Le scandale de pots-de-vin à des « officials of the Mauritian administration » dénoncé par la BAD comme « Gatecrasher » au sein de l’hémicycle dans les meilleurs délais
  • Patrick Assirvaden, président du PTr : « Nous resterons sur nos gardes pour suivre les manigances de l’ICAC avec ses perquisitions et ses interrogatoires »

Alors que l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) multiplie les perquisitions et les convocations pour interrogatoires Under Warning, les feux de l’actualité sur la Saint-Louis Gate avec la bombe à retardement de Rs 700 millions, pourraient se déplacer vers l’Assemblée nationale très rapidement. Et ce, même si la convocation d’Alain Hao Thyn Voon de la société PADCO Ltd dans les prochains jours est donnée comme une quasi-certitude. Ainsi, du côté du QG de l’ICAC, l’on ne devrait pas s’attendre dans un premier temps à des développements majeurs avec les procédures enclenchées. Par contre, cette affaire de pots-de-vins to « officials of the Mauritian administration through third parties », dénoncée par la Banque africaine de développement (BAD) – ayant provoqué la révocation du Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo – devrait s’inviter aux débats à l’Assemblée nationale, demain, avec la motion en deuxième lecture de The Financial Intelligence and Anti-Money Laundering (Miscellaneous Provisions) Bill. C’est du moins ce que laissent entendre des milieux politiques bien informés, qui affirment que d’une façon ou d’une autre, « l’ambiance au sein de l’hémicycle sera marquée par l’empreinte de la Saint Louis Gate ».

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Durant le week-end, après la double succession de perquisitions chez les principaux protagonistes de cette affaire, l’ICAC a initié les premières séances d’interrogatoire. D’abord, dans la soirée de vendredi, avec une séance marathon d’un haut cadre du Central Electricity Board (CEB) sur le volet de Procurement de ce contrat de Rs 4,6 milliards. Puis samedi, l’Acting General Manager du CEB, Shamshir Mukoon, et Bertrand Lagesse, consultant en Power Plants, avec son nom cité avec persistance dans la Saint-Louis Gate, ont été longuement entendus.

Des recoupements d’informations effectués dans des milieux concordants indiquent que pour cette première séance, l’ICAC a axé le « Questioning » sur le rôle de chacun de ces deux protagonistes dans le cadre des procédures menant à l’octroi du contrat de la réhabilitation de la centrale thermique de Saint Louis. Bertrand Lagesse, qui a retenu les services de Me Joy Beeharry, a saisi l’occasion de ces préliminaires pour soutenir qu’il n’est nullement l’agent local de Burmeister & Wain Scandinavian Contractor A/S. Il a ajouté que ses services professionnels ont déjà été requis par d’autres firmes internationales, dont Mitsubishi, pour des appels d’offres du CEB.

Ce matin, Bertrand Lagesse est retourné à l’ICAC pour reprendre le fil de l’interrogatoire, notamment sur le volet de transferts de fonds, où dans un premier temps, il est question d’un montant de Rs 25 millions. Ce consultant a pris les devants en soutenant à l’ICAC qu’il ne devrait y avoir nul besoin d’avoir de Disclosure Order du juge siégeant en référé pour avoir accès à ses comptes bancaires.

Avec le duo Mukoon/Lagesse déjà Under Warning, l’ICAC se penche sur le Timing pour le rendez-vous du représentant de PADCO Ltd, en l’occurrence Alain Hao Thyn Voon. Du côté du Legal Panel, mené par Me Gavin Glover, Senior Counsel, l’on se tenait prêt à toute éventualité même si l’on affirmait qu’aucun signal n’a été décodé en provenance de l’ICAC à ce sujet.

Par contre, sur le plan politique, la séance parlementaire de demain s’annonce sous le signe de la nervosité, voire de la tension. Du côté du gouvernement, l’ajustement du leader du Muvman Liberater après sa révocation est suivi avec prudence (voir texte plus loin). Cependant, dans le camp de l’opposition parlementaire, l’on préfère faire preuve d’une extrême prudence à l’égard de l’enquête de l’ICAC. « Nous sommes sur nos gardes par rapport à l’enquête de l’ICAC. Nous nous méfions de ces perquisitions spectaculaires de ces derniers temps alors que ceux qui sont concernés par cette affaire ont déjà eu le temps de faire ce qu’il fallait faire depuis février 2019. Pe rod anbet la popilasion », déclare le président du parti Travailliste, Patrick Assirvaden. Il ajoute : « Nous continuerons à réclamer la publication du rapport de la BAD et l’institution d’une commission d’enquête. »

Les débats sur les amendements à la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act, en vue de satisfaire les exigences de la Financial Action Task Force (FATF) et de l’Union européenne, déborderont sur ce scandale de fraude et de corruption portant atteinte à l’intégrité de Maurice sur le plan international. Les intervenants de l’opposition, que ce soit du parti Travailliste, du MMM ou du PMSD, comptent invariablement s’appuyer sur la Saint-Louis Gate et « les insuffisances d’enquête chroniques de l’ICAC, dénoncées par la FATF et reprises par l’Union européenne ».

Pour sa part, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, fort des détails du rapport de l’Office of Integrity and Anti-Corruption de la BAD, goguenarde le leader de l’opposition, Arvin Boolell, pour venir de l’avant avec une Private Notice Question sur la teneur du rapport sur le scandale de la Saint-Louis Gate…

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