Un an après la mise sous administration volontaire : Détresse financière extrême pour les employés d’Air Mauritius

L’association des équipages d’Air Mauritius, l’AMCCA, a fait part, dans une lettre adressée le 16 mars dernier au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, de la détresse financière dans laquelle se retrouvent désormais la majorité de ses membres depuis l’institution du deuxième confinement. Après l’érosion massive de leur condition économique dans laquelle ils avaient déjà plongé suite à l’annonce de la mise en administration volontaire de la compagnie nationale d’aviation et le premier confinement, leur situation s’est davantage dégradée. Dans ce contexte, l’État a été sollicité pour une assistance financière urgente pour « des raisons humanitaires », et sur la base de l’égalité des chances avec les autres citoyens du pays.

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L’AMCCA souligne que le gouvernement « solidaire » a offert un programme d’assistance salariale, qui a été mis en place à travers la Mauritius Revenue Authority (MRA), accompagné d’un report des remboursements de prêts hypothécaires sur le capital et les intérêts, avec le soutien de la Banque de Maurice, pour soulager les difficultés financières de la population mauricienne.

L’association rappelle que ses membres sont soumis à un régime d’un mois de congé non payé et à un mois de congé normal sur une période d’un an, renouvelable sur deux ans, ou au système du travail à temps partiel. Ce qui réduit considérablement leurs revenus habituels. Dans cette condition, le deuxième confinement a plongé les membres de l’AMCCA dans une crise financière plus profonde, car les conditions actuelles ne leur permettent pas de se prévaloir de la possibilité de trouver un emploi ou autres activités rémunératrices afin de pouvoir joindre les deux bouts, comme cela a été autorisé par les administrateurs volontaires pour compenser la perte consécutive de leur salaire de base de plus de 50%.

L’AMCCA affirme, dans ce contexte, qu’il est maintenant « impossible » pour ses membres de subir cette pression financière insoutenable. D’autant plus, souligne-t-elle, que les administrateurs ne sont pas passés par le processus de la loi et réglementation de la loi du travail pour leur nouveau statut professionnel, ce qui les disqualifie pour le Workfare Programme ainsi que pour le régime d’assistance salariale (WAS).

Vulnérables à la pauvreté

Ce statut d’employé en congé non payé imposé entraîne une situation financière extrêmement précaire, en termes d’achat de nourriture, de besoins de base, de paiement de factures des services publics, de frais de scolarité et de remboursement des hypothèques avec les arriérés accumulés. Sans compter le drame humain et social qui en découle au sein des familles aisées, subitement entraînées dans une précarité, si ce n’est la misère.

Le syndicat des équipages trouve que cette situation, « plus dommageable » que leurs activités, est une des rares à être exemptée de toute aide financière de l’État. Ainsi, l’AMCCA a voulu sensibiliser le ministre des Finances sur la plus haute urgence d’éviter la pauvreté passagère ou chronique de ses membres, qui ont été privés de leur capacité de choix et sont maintenant vulnérables à la pauvreté.

L’AMCCA estime qu’il est regrettable que le gouvernement, qui est venu à la rescousse de nombreuses entreprises et citoyens mauriciens, pour alléger leur fardeau économique précaire en raison de la crise liée à la COVID-19, n’ait pas eu la même attention ou le même devoir envers les équipages de cabine et les employés d’Air Mauritius, qui n’ont eu jusqu’ici aucune aide financière de l’État.

L’association trouve « inexcusable » que le fait d’avoir mis l’entreprise sous administration volontaire soit une raison suffisante pour accorder aux employés de MK un traitement moins favorable que tous les autres citoyens mauriciens. D’où l’appel pressant pour un programme de soutien financier spécial et urgent dédié à la communauté des équipages et aux employés d’Air Mauritius Ltd afin de les aider à soulager leur détresse économique.

Le ministre des Finances n’a jusqu’ici pas fait connaître ses intentions sur la question.

Hors texte

Le soutien aux employés de MK s’élargit

– Fabrice David (député du PTr) : « Un dispositif de soutien financier à caractère humanitaire pour les employés de MK »

Suite à une question parlementaire qui n’a pas été posée, faute de temps, à la Prime Minister’s Question Time, concernant la détresse financière dans laquelle se retrouvent les employés d’Air Mauritius, soit un an après la crise qui la secoue, le député travailliste Fabrice David a adressé une lettre au Premier ministre pour la mise sur pied d’un plan de soutien financier pour le personnel navigant d’Air Mauritius, qui se trouve actuellement dans une situation financière précaire et ce, depuis que la compagnie d’aviation nationale est sous administration volontaire, soit depuis près d’un an.

Dans son courrier à Pravind Jugnauth, Fabrice David lui rappelle que « beaucoup d’entre eux se trouvent actuellement dans une situation extrêmement précaire, où ils ont du mal à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et sont incapables de faire face aux dépenses quotidiennes et à leurs obligations. Cela a eu à son tour un impact sérieux sur leur vie personnelle et familiale », explique le député de l’opposition, qui souligne qu’avec le deuxième confinement, la situation, déjà précaire de ces employés, a empiré pour certains. D’autant qu’ils ne bénéficient pas du Wage Assistance Scheme Workfare Programme. « Dans ces conditions, je fais humblement appel à votre urgente intervention et à votre aide pour mettre en place un dispositif de soutien financier à caractère humanitaire dédié à ces salariés afin de les accompagner dans ces moments difficiles », écrit le député au Premier ministre.

Me Valayden : « Ek sa Rs 72 M o Receiver Managers ti kapav refer sertenn soz »

Me Rama Valayden, dans une vidéo faite de son domicile, comme de coutume depuis quelque temps, a montré son soutien aux employés d’Air Mauritius, en particulier les femmes. « Travayer Air Mauritius kot ena plis ki 50% madam, pe dir zot al fer enn Leave Without Pay pou un Aggregate Period Of 12 Months. Se a dir 12 mwa pa gagn lapey. »

Il demande aux Mauriciens et Mauriciennes de noter que le comique de la situation, c’est que « Receiver Manager li fini gagn Rs 72 M ». Il poursuit : « Enn zafer pe glise, gouvernman pa kapav pa kontrole, nek fer ninport kisann-la nome Receiver Manager, pran Rs 72 M, e se larzan ki ti kapav refer sertenn soz. »

L’avocat devait par ailleurs exprimer sa tristesse pour « bann madam ki travay dans Crew Air Mauritius. Solidarite avek bann travayer ». Il devait aussi reconnaître que l’image qu’on a d’elles est erronée : « Ena fwa ou gete ou dir sa bann Cabin Crew-la, sa bann ti bourzwa ti bourzwaz… Me tousala dan problem zordi. Tousala zot zanfan dan problem. Kifer ? Parski pena vizion. Kifer ? Se parski pena plan daksion. Kifer ? Se parski ou pann anvi touzour mazinn lintere prive o lie get lintere nasional e lintere tou dimounn. Air Mauritius ena 3 000 travayer. Ladan kouma mo fek dir, 50% se madam. Madam gagn kraze partou… »

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