Après avoir assisté à la cérémonie de prestation de serment du nouveau lord maire, Issop Nujuraully, hier à la municipalité de Port-Louis hier, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a répondu aux questions des journalistes sur les sujets d’actualité, dont l’arrestation de l’ancien Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom, son ancien bras droit, Sherry Singh.
Il a laissé entendre que « l’ancien Top Chef de Lakwizinn aura beaucoup d’explications à fournir ».Et cela à la suite des enquêtes qui sont en cours, découlant de l’ordre obtenu en Cour suprême par la Financial Intelligence Unit gelant les avoirs de son ancien proche collaborateur. Il affirme ne s’être jamais rendu à la résidence du couple Singh a Au Bout de Monde à Ebene et se dit nullement surpris par la propriété indicatrice de la richesse cumulée par l’ancien patron de MT ces derniers temps.
À moins de 48 heures de la présentation du quatrième budget de votre gouvernement, à quoi la population doit-elle s’attendre cette fois-ci ?
Ce sera un budget de continuité pour que nous puissions développer davantage l’économie surtout avec une situation difficile. Je l’ai dit à maintes reprises que l’effet de la guerre a perturbé la production mondiale et a provoqué la hausse de l’inflation à travers le monde, y compris à Maurice.
Nous sommes un pays qui dépend beaucoup de l’importation surtout en termes de produits alimentaires. Je ne dis pas que nous pouvons tout régler et donner la satisfaction à 100% mais nous continuerons à faire des efforts pour soulager la population. Nous travaillons sur certaines mesures et vous en saurez plus vendredi.
Un budget « labous dou » ou encore électoraliste à prévoir ?
Je trouve que c’est incroyable. D’un côté, il y a l’opposition et certains journaux qui mettent en avant la cherté de la vie, les difficultés des ménages, l’augmentation des prix, entre autres. On s’interroge sur ce que fait le gouvernement. Quand nous prenons les décisions et les mesures pour améliorer la qualité de la vie et soulager la population, on vient cette fois nous dire que pe fer labous dou . Ki zot le ? Which is which ? Irrespective comme on dit de ce que l’opposition affirme, nous sommes conscients des problèmes auxquels fait face la population. Nous devons trouver des solutions et des moyens pour soulager la population. J’espère que nous allons pouvoir apporter un soulagement.
Vos commentaires sur l’arrestation de votre ancien collaborateur Sherry Singh. Êtes-vous déjà allés à son domicile à Ebène ?
Non, je n’y suis jamais allé. L’enquête suit son cours. La police a jugé qu’il y a matière et l’a convoqué pour donner sa version des faits. Vous vous souvenez des allégations graves qu’il avait portées contre moi personnellement. Il avait dit détenir des preuves irréfutables. On avait brandi des clés USB.
Moi j’avais dit qu’un jour la vérité sera connue et à ce moment-là la population saura pourquoi il avait démissionné de son poste et a fait ce show. Aujourd’hui, nous voyons que c’était un véritable show. Je ne dirai pas plus à ce stade mais je ferai d’autres commentaires en temps et lieu pour démontrer pourquoi il avait démissionné.
Avez-vous été mis devant des représentations démontrant qu’il aurait agi contre l’intérêt de MT ?
Laissez l’enquête suivre son cours. Il y a des éléments que les enquêteurs ont en leur possession. Sherry Singh va devoir s’expliquer. La FIU est allée en Cour suprême pour obtenir un ordre de gel de ses biens. Cet ordre a été accordé par la Cour suprême. J’espère que vous ne mettez pas en doute la Cour suprême. Cela indique déjà qu’il y a matière et que Sherry Singh aura beaucoup d’explications à fournir.
Êtes-vous choqué par la propriété d’Ebène ?
Je ne suis nullement choqué. J’avais averti lors des congrès que la population sera choquée.
L’affaire des câbles en cuivre de MT remonte à 2019. Vous aviez dit à l’époque que c’était des faussetés
J’avais dit qu’on avait fait des allégations et j’avais demandé à ceux qui détenaient des preuves de faire leurs déclarations et que la police enquêtera. À ce moment-là, on n’avait pas encore fourni de nombreux éléments.
Certains au sein de l’opposition mettent en avant que c’est la plupart de vos opposants politiques qui sont inquiétés par des enquêtes policières
Ceux qui sont contre la loi, ce sont eux qui sont arrêtés. Si parmi on retrouve des personnes de l’opposition alors ? Quand ils sont dans l’opposition jouissent-ils d’immunité ? Ninport kisannla dan ninport ki parti li apartenir, si li al kont lalwa pou ena lanket.
Nous constatons qu’il y a une seule équipe à l’avant-plan ces jours-ci. La Special Striking Team. Quelle est votre appréciation du travail qu’elle abat ?
Il n’y a pas que la SST. La FIU a fait son enquête et est allée devant la Cour suprême. Il y a la SST, l’ADSU, la police, les différentes unités. Les enquêtes se font à plusieurs niveaux. Il y a l’ICAC aussi.
Vos commentaires sur la récente convocation de votre colistier Yogida Sawmynaden au Central CID ?
Il est parti et a donné son statement. Les autorités devront trancher sur sa version.
Après votre recueil d’informations dans le cas du bail de la chasse de Grand-Bassin alloué à l’association The Eco Deer, est-ce que vous êtes satisfait des explications qui vous ont été fournies par Maneesh Gobin et Rajanah Dhaliah ?
Je rassemble autant d’informations que je peux. Quelle est l’allégation ?
L’allégation est qu’il y a eu complot après que le ministre s’est entretenu avec un groupe de personnes qui par la suite aurait, semble-t-il, bénéficié du bail de ce terrain de chasse.
Sa ceki zournal pe dir ek pe ekrir. Ki sa dimounn kin fer sa ban alegasion la ? Ou enn temwin ladan ou ? Ou pa enn temwin, ou pena konsesans personel. Pou enn kes fode enn dimoun vin rakont tou seki pe dir la. Zot pran zot responsabilite pou seki zot pe dir. Dir mwa ki sa dimoun kin vin fer sa alegasion-la.
Un mot sur les manifestations qui se tiennent contre le renvoi des municipales
Quand nous avons débattu le projet de loi à l’Assemblée nationale, le leader de l’opposition a proposé la tenue des élections municipales en même temps que les élections générales. Je suis d’accord que l’on considère cette option. Je suis d’accord avec Xavier-Luc Duval et je suis pour que l’on considère cela dans une grande réforme des collectivités locales. L’on doit en discuter avec la commission électorale sur le côté pratique et pour les arrangements et par la suite, nous tiendrons les législatives et les municipales.