Appetite for… destruction !

Doit-on s’étonner de l’interpellation, de l’arrestation et de tout le (mauvais) cinéma qui s’est déroulé à l’égard de Sherry Singh ? L’ex-chéri du clan Jugnauth fils savait déjà à quoi il s’exposait quand, l’an dernier, il a orchestré sa virulente sortie, fait ses allégations à l’encontre de son ancien « super-pote » et évoqué un « tsunami »… qui n’a fait que quelques légères vaguelettes. Qui plus est, connaissant désormais les stratégies et appétits de nos régents du jour pour l’intimidation et la quasi-persécution de leurs opposants, tout cela semblait bien parfaitement calculé.
Du coup, une fois de plus, des dossiers brûlants dont le Franklingate et ses ramifications avec le trio Gobin/Dhaliah/Ramnarain, ainsi que le fameux deuxième rapport sur la mort de l’agent orange, Soopramanien Kistnen, dit Kaya, qualifié de « fey lisou » par le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, versus celui de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath, sont relégués au second plan, voire même, aux oubliettes !
De son propre aveu, l’ex-chéri des Jugnauth, pour en revenir à lui, avait admis avoir pleinement participé et même été aux commandes de la fameuse Lakwizinn de la maison orange. Ce qu’il n’a pas fait, cependant, c’est de « come clean » sur les magouilles et basses besognes dont il a été complice. Et c’est là où l’opinion publique l’attend de pied ferme afin de le jauger véritablement.
Bien sûr qu’il s’agit d’une étape délicate, redoutée, pire, réprouvée. Sherry Singh n’est évidemment pas né de la dernière pluie et il ne compte pas jouer cette partition, sachant qu’il est déjà honni dans le cœur de nombreux Mauriciens, de par ses affinités passées avec les dirigeants du jour. Mais s’il aspire sincèrement à se forger une vraie bonne place dans le cœur du peuple, il devra inévitablement passer par cette case. À lui de voir !
Outre le quatrième grand oral de Renganaden Padayachy et ses surprises, cette semaine aura été ponctuée par la tenue des élections municipales. D’ailleurs, doit-on parler d’élections ou de… sélections ? Les citadins ayant été brutalement privés de leurs droits de vote, n’est-ce pas une affaire purement politique qui s’est déroulée ?
Les Mauriciens des années 1960 à 1990 ont connu une autre définition des mairies. Les cinq villes étaient des espaces de dialogue, de rencontres, de formations diverses – sportives, éducatives, artistiques… Certaines, comme BB/RH et Port-Louis, étaient devenues carrément des hauts lieux de la culture. Des activités s’y multipliaient tout au long de l’année. L’idée était d’entraîner nos jeunes dans des activités saines, ludiques et qui les préparaient à leur avenir. Curepipe, Quatre-Bornes et Vacoas/Phœnix, sans avoir le même dynamisme, se faisaient néanmoins un point d’honneur à ne pas sombrer dans une douce léthargie.
De nos jours, nos municipalités sont devenues des “restricted zones”. Il n’y a qu’à voir les barrages érigés dans les cours de ces bâtiments, des espaces publics, de surcroît ! Pour ce qui est des activités, elles ne sont pas légion, hélas ! Que dire des projets et des visions ? Quand ce ne sont pas des constructions de drains, ce sont celles d’immeubles abritant des complexes commerciaux : du béton, encore et toujours. Et que nenni des projets de développement humain et de l’épanouissement artistique.
Ce sont pourtant ces ateliers de théâtre, de danse, de sports, de familiarisation aux instruments de musique, des clubs de lecture ou de musculation qui ont contribué à former quelques-uns de nos meilleurs fils et filles du sol ! Des Mauriciens devenus des références ici et à l’étranger. Le projet de réforme des administrations régionales pour y inclure les grandes agglomérations rurales devrait, à notre sens, comprendre l’élaboration de projets et d’activités visant la participation active des habitants.
Les dérives autocratiques se sont confirmées, ce mercredi, toujours, quand l’ancien Attorney General, Rama Valayden, et d’autres membres du LPM ont tenté, sans user de force ni de violence, d’exprimer leur rejet de ce qui se passait à la mairie de la capitale. Nombre de citoyens questionnent d’ailleurs le pourquoi de la présence de ministres et d’élus, et même de Pravind Jugnauth en ces lieux. Comment donc ne pas y voir une affaire purement politique plutôt qu’un exercice démocratique ?

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