Avec les salutations de Paul Daumont

Le nom de Paul Domont ne dit sûrement rien à la grande majorité des Mauriciens. Mais ce Burkinabé a porté, avec le Namibien Tristan de Lange, pendant un moment, haut le drapeau de l’Afrique. C’était samedi dernier, pendant la course en ligne aux JO de Tokyo. Avec quelques autres coureurs, Paul Daumont a fait partie de l’échappée qui a compté jusqu’à 19 minutes d’avance sur le peloton ! S’il n’est pas allé au bout, il a malgré tout montré qu’il avait sa place parmi les meilleurs coureurs du monde.

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Voilà en fait la différence qui existe entre Paul Daumont et les coureurs mauriciens. Lui a pu se rendre aux JO. Les locaux, eux, n’ont pu aller défendre leur droit à une participation. Pourtant, le Burkinabé ne doit pas sa présence à la chance. Il la doit à une vision, mise en place par sa fédération, et soutenue par son gouvernement. Un peu comme le Rwandais Adrien Nyonshuti, porte-drapeau du Rwanda à Londres en 2012.

À l’opposé, les cyclistes mauriciens, eux, n’ont même pas pu se rendre en Afrique pour des courses de l’Africa Tour. Et ce, pour des raisons sanitaires, somme toute compréhensibles, mais aussi financières. Dire qu’il y a trois ans, ils tutoyaient les meilleurs mondiaux de la discipline. Et puis, il y a eu la crise liée à la Covid-19. Au final, c’est devenu une sorte d’excuse tout-terrain pour rogner dans le budget du sport, et par ricochet, les fédérations. Mais elle n’a pas empêché la promesse d’un complexe sportif au coût de Rs 200 M.

En règle générale, les fédérations mauriciennes se retrouvent avec un budget tournant en moyenne entre Rs 2 M et Rs 3 M. Avec la coupure, nous pouvons parier que la somme est encore moindre. Comment donc fonctionner avec Rs 2,3 M, qui englobent les frais liés à la formation, à l’administration, aux compétitions, et le salaire des coaches et autres DTN. Alors qu’on approche des Jeux de Paris dans trois ans, l’appel au secteur privé s’est fait entendre. Heureusement, plusieurs entreprises, et non des moindres, ont accepté de s’associer au projet Horizon Paris 2024, qui demeure, soulignons-le, une initiative du MAJSL.

Mais comment peut-on rêver de performances olympiques quand les infrastructures ne sont pas au niveau dans certaines parties de l’île, et carrément inexistantes dans d’autres ? Comment peut-on espérer un jour briller sur une plateforme mondiale quand le sport d’élite semble demeurer le parent pauvre ? De Tokyo, Paul Daumont a adressé un clin d’œil aux cyclistes mauriciens. En espérant qu’ils seront à ses côtés en 2024.

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