Caudan Arts Centre – Le 1er mars : « Paradis Blues » de Shenaz Patel présenté par le Lycée Labourdonnais

La création scénique programmée au Festival Lycéens sur les planches à Saint-Malo fin mars prochain

C’est un casting « exclusivement féminin ». Dix étudiantes du Lycée Labourdonnais (Manon Lagesse, Sabah Hossenbux, Eloane Sungaren, Théanne Agathe, Alisha Noordally, Emma Hope, Helena Noël, Anandita Ramdhonee, Colleen Florine et Julie Braunau) seront en effet sur la scène du Caudan Arts Centre (CAC) le 1er mars à 20h pour présenter Paradis Blues, adapté du texte de la romancière et auteure mauricienne Shenaz Patel, explique d’entrée de jeu Jean François Achille, scénographe et assistant à la mise en scène.

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Par la suite, vers la mi-mars, la troupe mettra le cap sur Saint-Malo pour présenter cette création scénique au Festival Lycéens sur les planches. Rencontre…

Entre le Festival Lycéens sur les planches à Saint-Malo et les jeunes du Lycée Labourdonnais, de Forest-Side, à Maurice, c’est désormais une… tradition. Et avec l’auteure mauricienne Shenaz Patel, c’est carrément une histoire d’amour !

En effet, explique Jean François Achille, assistant metteur en scène et scénographe du projet, « le nom et l’œuvre de notre compatriote Shenaz Patel et le Lycée Labourdonnais sont très liés depuis bien des années ».

Il fait remarquer : « La toute première fois que les étudiants du Lycée se sont retrouvés au festival de Saint-Malo, c’était en 2011, et avec, déjà, un texte de Shenaz Patel ! » En l’occurrence, il s’agissait de La Phobie du caméléon.

Kevin Bissoonauth et Jean François Achille (au centre) encadrant
Laetitia Mariette et Emmelyne Chengayanee

Pour la petite histoire, il convient de savoir que cette pièce avait décroché, à sa publication, en 2005, le Prix Beaumarchais des écritures dramatiques. En 2011, son adaptation pour les planches est signée un groupe d’étudiants en première au Lycée Labourdonnais. Elle est présentée d’abord au public mauricien et, par la suite, au festival de Saint-Malo.

Cette année, reprend Jean François Achille, chargé de cours de l’établissement scolaire de Forest-Side, et assistant à la mise en scène, « quand nous avons appris que la thématique arrêtée pour le festival cette année était “Trace et empreinte”, nous avons une fois de plus pensé à Shenaz Patel ». Le choix s’est porté cette fois sur Paradis Blues (voir plus loin).
« Comme il s’agit d’un portrait de femme, où plusieurs voix féminines se font écho du personnage qu’est Mylène, nous avons pensé, l’équipe qui a mis sur pied cette création scénique et moi-même, qu’il serait mieux indiqué qu’on ait un casting purement féminin pour coller à l’esprit des écrits de Shenaz Patel. » Cette équipe se compose de Kevin Bissoonauth, à la mise en scène, d’Emelyne Chengayanee, directrice artistique, Laetitia Mariette, chorégraphe, et Jean François Achille, co-metteur en scène et scénographe.

« Pour le casting, continue notre interlocuteur, nous avons des étudiantes qui ne sont pas étrangères au théâtre, s’étant en effet déjà illustrées dans différentes créations et spectacles. » Les dix artistes du Lycée Labourdonnais sont Manon Lagesse, Sabah Hossenbux, Eloane Sungaren, Théanne Agathe, Alisha Noordally, Emma Hope, Helena Noël, Anandita Ramdhonee, Colleen Florine et Julie Braunau. « Lors d’une conférence avec Shenaz Patel à l’Henessy Park Hotel, il y a quelques mois, l’idée de porter “Paradis Blues” à la scène avait été abordée. Et le projet a pris forme au fil des semaines… »

Décembre 2022. L’équipe s’attelle à donner forme, « vie et voix » à Paradis Blues, explique encore le co-metteur en scène. « En janvier, tout allait parfaitement bien, jusqu’aux pluies torrentielles qui nous ont fait prendre un sacré retard ! » Mais ce n’est que partie remise pour la petite équipe, « habitée par Mylène et ses éclats ».

« Ce qui a énormément aidé les artistes, fait remarquer encore Jean François Achille, c’est la proximité et l’interaction avec l’auteure. Les artistes échangent beaucoup avec Shenaz Patel, et ça, c’est un plus exceptionnel ! Nous ne finirons jamais de remercier suffisamment Shenaz Patel pour tous ces efforts dans notre démarche. » Présenter Paradis Blues au CAC « n’est pas la finalité du projet », soutient Jean François Achille.

En effet, dans le viseur de l’équipe, le Festival Lycéens sur les planches à Saint-Malo, qui se tient du 20 au 24 mars. « Une fois qu’on aura passé le cap du 1er mars, à Port-Louis, il s’agira de refaire le point et, surtout, de retravailler la création de 50 minutes (actuellement) pour la faire tenir en 30 minutes, pour les besoins du festival de Saint-Malo ! Un immense chantier en perspective… »

L’équipe technique dirigeant les jeunes artistes du Lycée Labourdonnais tient également à remercier la maison Sasha Coiffure, « qui a permis aux artistes de suivre une formation/atelier cadrant avec le projet ». De plus, sur le plan musical et chorégraphique, « nous aurons une surprise le soir de la représentation à Port-Louis », chuchote Jean François Achille. Les billets pour Paradis Blues au CAC le 1er mars à 20h sont à Rs 350 et sont déjà disponibles au Caudan.

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« Paradis Blues »… ou l’autre visage de Miselaine Duval

Paradis Blues figure évidemment en très bonne place dans la riche biographie de Shenaz Patel. Ancienne rédactrice d’un journal politique, ensuite créatrice et animatrice de la rubrique Arts, Culture et Société de l’hebdomadaire Week-end, où elle tient encore une rubrique régulière, Fenêtres, l’écrivaine mauricienne s’est fait connaître avec Le silence des Chagos en 2007. Elle a décroché, pour ces écrits sur le déracinement de ce peuple, plus que jamais dans l’actualité, le Grand Prix Littéraire de l’océan Indien et Pacifique (Paris).

Shenaz Patel change de registre et s’intéresse, avec brio, à l’écriture dramatique quelques années plus tard avec La Phobie du caméléon. Paradis Blues s’inscrit dans la même veine. L’auteure, très plébiscitée et plurielle, qui publie tant en français, en anglais qu’en kreol morisyen, rafle une foule de distinctions internationales, qui jalonnent son palmarès.
Texte écrit à la première personne, « qu’on reçoit comme une longue lettre à soi adressée », lit-on sur le site de Vents d’ailleurs, qui publie Paradis Blues.

« Un texte inventif, qui transcrit avec un sens aigu du détail les odeurs, les bruits et les couleurs de la vie à l’usine, du murmure des femmes, de la souffrance enfouie et de la folie. » L’histoire est celle de Mylène, « joli brin de fille fragile qui cache au fond d’elle des rêves tout simples de bonheur ».

On se souviendra qu’en 2009, Paradis Blues est adapté pour la scène par le dramaturge français Ahmed Madani, jouée alors par Miselaine Duval, comédienne mauricienne acclamée hors des frontières indianocéaniques, et accompagnée par le bluesman local Eric Triton.

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