Chagos souveraineté territoriale – Bérenger : « j’avais insisté sur des discussions avec Londres et Washington »

Le leader du Mouvement Militant Mauricien (MMM), Paul Bérenger, estime que certains comprennent désormais pourquoi il avait voulu que Maurice privilégie des discussions non seulement avec les Britanniques mais aussi avec les Américains au sujet de la souveraineté des Chagos et de Diego Garcia.

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« J’avais insisté pour que nous discutions avec Londres et les Américains, et maintenant que nous réalisons que nous avons  été taken for a ride, what’s next ? Il n’est pas trop tard. Il faut s’inscrire dans des discussions avec les États-Unis, continuer à s’entretenir avec les Britanniques et ensuite retourner devant l’assemblée générale des Nations Unies », a-t-il fait comprendre samedi lors d’un point de presse axé sur la politique internationale, avec notamment le dossier des Chagos, les relations diplomatiques avec les Maldives, la situation à Gaza, la COP28 à Dubaï et finalement la catastrophe aux Seychelles.

Le leader du MMM a mis en avant que cela fait quatre ans déjà que l’Assemblée générale des Nations Unies a ordonné à la Grande-Bretagne de se retirer et de rendre la souveraineté des Chagos à Maurice, soit depuis mai 2019. « Nous avons dépassé quatre ans. Pravind Jugnauth, le 3 novembre 2022, a dit au Parlement qu’il était convaincu que l’île Maurice et la Grande-Bretagne arriveraient à trouver un terrain d’entente sur ce sujet by early 2023 », a-t-il indiqué. Il  a fait état de douche froide à l’issue des révélations faites dans la presse britannique notamment au sujet d’un  CyprusStyle Deal, soit la formule adoptée lorsque Chypre avait obtenu son indépendance en 1960 et que la Grande-Bretagne lui avait alors imposé de couper deux bouts de Chypre pour en faire deux bases militaires britanniques.

« Zame nou pou aksepte sa dan Moris ! » a-t-il martelé. « Mais en vérité, même ce Cyprus-Style Deal est clairement off, surtout que les Américains ne veulent pas en entendre parler et que les Anglais sont en train de backpedal », a-t-il poursuivi, faisant référence à la rencontre du 7 décembre entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, Lord David Cameron. Il estime que Maurice doit rechercher le soutien actif de la SADC et de l’Union africaine. Il a toutefois déploré l’attitude de Pravind Jugnauth à l’égard des pays membres de la SADC et de l’Union africaine en ne prenant pas part aux rassemblements.

Autre volet abordé par le leader du MMM : Les Maldives. « Depuis des années, je demande que Maurice développe de bonnes relations avec les Maldives dans le cadre d’une bonne coopération régionale entre les différentes îles, mais là aussi, le gouvernement n’a rien fait  », a-t-il fait ressortir.

Par ailleurs, il a réitéré la demande du MMM pour un cessez-le-feu immédiat sur Gaza et sur l’établissement d’un État palestinien à part entière. « Il y a eu une résolution devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. 13 sont en faveur d’un cessez-le-feu. Un seul pays a voté contre et a utilisé son droit de veto pour tout bloquer, il s’agit des États-Unis. L’Angleterre s’est abstenue. On demande que la petite île Maurice se joigne à tous ces pays pour demander un cessez-le-feu et qu’ensemble on aille vers l’assemblée générale », dit-il.

Quant à la COP28 qui se déroule aux Emirats-Arabes-Unis, soit chez un des plus gros producteurs de pétrole, a fait remarquer Paul Bérenger, il a mis l’accent sur la campagne internationale lancée en 2015 sur le Fossil Fuels Non Proliferation Treaty, pour mettre fin au charbon, ensuite au pétrole et au bien moins polluant gaz naturel.

« Depuis 2015, il y a un mouvement qui s’inspire du Nuclear Non Proliferation Treaty de 2010 qui ne fonctionne pas bien, mais au moins, il existe », ajoute-t-il.

Sur le plan de l’actualité locale, Paul Bérenger affirme qu’avec les débats sur  la Financial Crimes Commission, une réunion est prévue ce jour avec tous les députés du MMM, PTr et PMSD pour finaliser le dossier avant la séance du  Parlement de demain. « Étant donné que le gouvernement a décidé de précipiter cette loi scélérate de Financial Crimes Commission mardi prochain, Navin Ramgoolam, Xavier-Luc Duval et moi-même, nous nous sommes consultés. Nous demandons à tous nos députés, y compris les députés suspendus, d’être présents dans une réunion lundi à 14h dans le bureau de l’opposition pour planifier notre travail », dit-il. Cela avant d’affirmer qu’un panel d’hommes de loi comprenant entre autres les Senior Counsels Gavin Glover et Antoine Domingue se penche sur les dispositions de ce texte de loi portant sur la FCC.

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