Un total de quatre Olive White-Eye (oiseaux à lunettes) et neuf Echo Parakeet (grosse cateau verte) ont été relâchés hier dans la forêt d’Ébène, à Chamarel, dans le but d’améliorer l’hétérogénéité génétique de ces oiseaux. Etaient présents à l’occasion le directeur du National Parks and Conservation Service (NPCS), Kevin Ruhomaun, la directrice générale de l’Ebony Forest Ltd (EFL), Christine Griffiths, ainsi que le responsable de la conservation de l’EFL, Nicolas Zuel. Cette initiative conjointe du NPCS et de l’EFL vise à promouvoir la population de ces deux espèces d’oiseaux dans la région ainsi qu’en dehors des parcs nationaux. L’idée est de minimiser les impacts causés par les calamités naturelles, telles que les cyclones, sécheresses, maladies et autres épidémies, qui peuvent entraîner une diminution drastique d’une population d’oiseaux, mettant de fait en péril la survie de l’espèce entière. Intervenant à cette occasion, Kevin Ruhomaun souligne que cette démarche s’inscrit dans la continuité du projet à long terme du NPCS, et qui est de restaurer la population de ces espèces en voie de disparition. Il partage son optimisme quant à la possibilité que davantage d’oiseaux soient lâchés dans la nature pour la prochaine saison.
Pour sa part, Christine Griffiths, de l’EFL, explique que cette activité fait suite à la signature d’un protocole d’accord (MoU) avec le NPCS en avril de l’année dernière, lequel visait à favoriser le partenariat public-privé dans le domaine de la conservation. A ce titre, elle a insisté sur l’engagement de l’EFL à sauver ces oiseaux endémiques et à renforcer les efforts de conservation. Nicolas Zuel rappellera d’abord que le pays comptait moins de 200 oiseaux à lunettes et 800 grosses cateaux vertes. « Ces oiseaux sont relâchés dans la forêt d’Ebène car les prédateurs sont mieux contrôlés sur ce site », explique-t-il. Il faut en effet savoir que l’Olive White-Eye (Zosterops chloronothos, ou encore « Oiseau à Lunettes mauricien »), autrefois répandu dans le pays, s’était retrouvé sur la liste rouge des espèces en voie d’extinction de l’Union internationale. « Sa population a considérablement diminué, passant de 350 couples en 1975 à seulement 80 en 2012 », indique-t-on.
Cet oiseau est particulièrement menacé par les rats, les macaques, le Bulbul à moustaches rouges ainsi que le Bulbul noir de Maurice, qui détruisent leurs nids. Autres facteurs expliquant le déclin de l’espèce : la dégradation de leur habitat et l’introduction de plantes exotiques, avec pour effet de réduire la disponibilité du nectar de plusieurs fleurs endémiques. Un programme visant à rétablir certaines espèces avait été lancé en 2005. Ce dernier englobait l’incubation artificielle des œufs et l’élevage manuel des poussins à la volière gouvernementale de Rivière-Noire.
Une sous-population a en outre été instaurée à l’Île-aux-Aigrettes. De plus, ces oiseaux ont bénéficié de compléments alimentaires, tandis que des pièges ont été installés pour mieux contrôler la population de rats et de musaraignes aux Gorges de la Rivière-Noire. Le gouvernement mauricien a par ailleurs signé un protocole d’accord avec le zoo de Chester, en Angleterre, pour des travaux de conservation sur l’Olive White-Eye, et ce, en collaboration avec des partenaires locaux.
L’Echo Parakeet (Alexandrinus eques) était pour sa part autrefois présent à travers le pays, mais il n’en restait que seulement 20 individus à l’état sauvage à Maurice dans les années 80’. Le déclin de cette population d’oiseaux est lié à la destruction et à la dégradation de leur habitat forestier, et ce, à des fins agricoles.
Après des années de travaux de conservation effectués par le NPCS, la Mauritian Wildlife Foundation et d’autres partenaires, une population 800 oiseaux a enfin pu être récupérée. Au total, dix Echo Parakeet juvéniles avaient été relâchés dans la forêt d’Ebène en février 2022. Dix autres le seront plus tard cette année.