Les pluies torrentielles qui ont frappé Port-Louis et ses alentours, hier après-midi, n’ont pas épargné le Champ-de-Mars, qui avait enregistré les plus fortes rafales de 126 km/h lors du passage de l’intense cyclone tropical Freddy.
La région de Line Barracks à Port-Louis se retrouve avec 175mm en 24 heures, le Champ-de-Mars 152mm, précédant Riche Terre (116mm) et la Montagne des Signaux (108mm). Cette pluviométrie demeure dans l’ordre de grandeur de celle enregistrée dans la capitale le 30 mars 2013 fatidique.
Qu’en sera-t-il pour le démarrage de la saison hippique annoncée pour le samedi 18 mars, date controversée. Des sources supputent que la Horse Racing Division pourrait s’accrocher à son calendrier initial même si le programme des Barrier Trials est actuellement remis en cause.
Si la piste en sable était totalement recouverte d’eau de plusieurs centimètres, cependant la piste en herbe au même niveau était submergée plus à la corde qu’à l’extérieur. Ce qui a aussi interpellé les voisins habitués à ce genre d’intempéries au Champ-de-Mars à cette période de l’année, c’est que l’eau était vraiment stagnante et son niveau ne baissait que très lentement, comme si le système de drainage d’eau n’était plus effectif.
L’un d’eux devrait signaler sur un post facebook : «Depi zenfan mo frekant CDM, zis le 30 mars (ndlR : 2013) où il était tombé 152mm de pluie dans Port-Louis— quand ti ena flash floods ki delo ti ramase, mais kouma zordi zame. Ban travo PTP inn divert bann drin… Zame delo pa ti akimile koumsa lor gran lapis ».
Un enregistrement vidéo d’une minute environ réalisé à 14h28, au plus fort des intempéries à Port-Louis, hier, montre aussi des images inquiétantes de l’eau empruntant Corneille Street venant des hauteurs de La Citadelle en traversant les rues Shakespeare et Eugène Laurent et pour se retrouver directement sur la piste à la mi-ligne droite près du poteau des 1 400 mètres. Cette partie de la piste a aussi été rapidement inondée d’eau et de boue et celle en sable délavé.
« Zot inn anvi pran lapis…»
Sur cette vidéo, deux interlocuteurs échangent quelques mots sur le spectacle désolant qui se déroulait sous leurs yeux en disant que l’eau brouillait la piste et enlevait le sable jusqu’au poteau des 1 400 mètres avant que l’un d’eux concluant, dépité : « Zot inn anvi pran lapis, be pran li…».
Ces pluies torrentielles qui se sont abattues sur Port-Louis, hier, selon certaines sources autorisées, sont de nature à retarder le début de la saison qui a été fixé pour le 18 mars bien que la moitié des entraîneurs aient protesté contre cette date jugée trop tôt et trop aléatoire sur le plan météorologique.
Le Racing Executive Officer de la Horse Racing Division, Deanthan Moodley, qui avait imposé le 18 mars sur la base d’une lettre des entraîneurs proches de People’s Turf de Jean Michel Lee Shim, une lettre qu’il n’a jamais rendu publique mais sur laquelle il s’est pourtant basé pour accélérer le début de la saison 2023.
Préparation insuffisante
Rien aujourd’hui ne permet sur le plan météorologique d’affirmer que la saison ne pourra débuter comme décidé par la HRD. Mais la préparation initiale des chevaux qui a été accélérée dans cette conjoncture est toujours insuffisante à moins de 13 jours de l’ouverture de la saison. Il n’y a toujours pas eu de Barrier Trials au Champ-de-Mars. Les séances prévues ces jours-ci devraient, avec les intempéries d’hier, être repoussées pour jeudi et vendredi prochains à condition que le soleil revienne sur la capitale et que les pistes puissent être remises en état rapidement.
Par ailleurs, les retards occasionnés dans la préparation des chevaux qui ne s’entraînent pas au centre privé de Petit-Gamin et ceux préparés par les entraîneurs proches de la MTCSL, ne sont pas propices à des programmes étoffés bien que la HRD ait baissé la valeur de bon nombre de chevaux de 5 points. Il faut s’attendre à des courses dans la fourchette de rating de 0 à 10 pour remplir les stalles de départ. PTP pourrait aussi encourager des partants avec les allocations de Rs 10,000, juste pour une participation à une course.
À moins que le temps ne vienne encore une fois brouiller les cartes !