Changement à la présidence du MTC : Anil Kumar Ramnarain remplace Jean Michel Giraud

Le nouveau président du MTC: « Jean Michel Giraud s’est retiré la tête haute car il est important de dire qu’il s’est beaucoup sacrifié pour le MTC »

Anil Kumar Ramnarain a été choisi pour succéder à Jean Michel Giraud à la présidence du Mauritius Turf Club. C’est ce que Le Mauricien a appris, hier soir, de sources généralement bien renseignées. Le président désigné du MTC s’est joint au Board le 30 septembre dernier suite à la démission de Kamal Taposeea, mais il a dû attendre plus de sept mois avant d’obtenir sa Personal Management Licence (PML) de la Gambling Regulatory Authority (GRA).

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Lors d’une réunion marathon du MTC, hier matin, le poste de président, laissé vacant par la démission de Jean-Michel Giraud, souhaitée par le Prime Minister’s Office, a été proposé à Anil Ramnarain. Mais ce n’est que dans l’après-midi que le futur président a donné son consentement au secrétaire Benoît Halbwachs.

Hommage à son prédécesseur

Connu du monde hippique, Anil Kumar Ramnarain est né le 25 août 1958. Il est diplômé en management et comptabilité. Il a fait carrière dans les finances et a été notamment Manager d’une banque avant d’occuper le poste d’Executive Manager au Domaine Les Pailles. Par la suite, il s’est mis à son compte personnel dans l’immobilier.

À moins que la nuit soit celle des grands couteaux, Anil Ramnarain devrait prendre en charge le MTC dès demain matin. Avant de lui succéder il a eu un mot spécial pour son prédécesseur Jean Michel Giraud : « Jean Michel Giraud s’est retiré la tête haute car il est important de dire qu’il s’est beaucoup sacrifié pour le MTC. Son combat a été juste et loyal et croyez-moi que ces derniers temps il n’avait qu’une idée en tête : le sort des employés du MTC. Lorsqu’on s’est réuni ce matin, on a ressenti son absence et nous le saluons tout bas. Je remercie les administrateurs pour la confiance placée en moi pour diriger cette institution qu’est le MTC ». La nomination d’Anil Kumar Ramnarain comme président du MTC devra être ratifiée demain matin.

Le coup de force du PMO

Alors que le Mauritius Turf Club et la MTC Sports and Leisure Limited étaient allés le chercher pour les sauver et redorer le blason du club bicentenaire, laminé par une administration qui faisait la courbette devant la Gambling Regulatory Authority (GRA), Jean Michel Giraud a subi toute la virulence de l’institution politique, qui a lancé à ses trousses, GRA, police et MRA pendant plus de dix-huit mois, devant par exemple subir l’humiliation de ne pouvoir se rendre aux courses sur l’hippodrome qui appartient pourtant au MTC.

Des membres de sa famille aussi ont subi cette pression dans un pays qui se dit démocratique. Le PMO et son chevalier servant Dev Beekhary l’ont chassé et pourchassé sans relâche depuis son élection et sa nomination comme président, alors qu’il avait été unanimement et démocratiquement élu le 5 mars 2021.

En dernier recours cette année pour le mettre hors-jeu, Lakwizinn du PMO a misé sur le blocage des courses. Tous les leviers ont été utilisés : mise sur pied d’une institution pour prendre ses prérogatives d’organisateur des courses, refus avec des prétextes de lui octroyer la licence d’organisateur des courses. Pire, des lois et règlements ont été adoptés pour tenter d’utiliser les facilités du MTC sans débourser le moindre sou avant le coup de la reprise du Champ-de-Mars avec l’intervention du ministère des Terres du Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, pour nier au MTC le contrôle de la piste en vue de démarrer la saison. Pas de piste, pas de licence.

Tout cela a fragilisé l’état financier des entraîneurs et des propriétaires de chevaux. De la MTCSL aussi, ce qui par ricochet a rendu l’avenir de leurs employés respectifs incertain. Tous ont perdu, dans ce contexte, le repère pour mesurer la valeur d’un combat de principe, celui de dire non à un État qui veut choisir et décider pour un club privé à la place de ses membres.

Pour relancer les courses, la condition sine qua non : il faut que le président Giraud s’en aille. Il aurait sans doute voulu continuer le combat mais il s’en est allé car il a compris que la majorité de ses collègues avaient déjà renoncé…
Jean Michel Giraud a effectivement soumis sa lettre de démission en tant que président et administrateur du MTC avec effet immédiat au secrétaire. Cette nouvelle a sans doute été accueillie par des pétarades à l’Hôtel du Gouvernement, à la tour de contrôle de Coromandel et dans la communauté des chatwas, fleurissant en grand nombre ces jours-ci au Champ-de-Mars.

Dans cette affaire, c’est le MTC qui a perdu un président et surtout son objectif de sauver le MTC d’une disparition programmée et le sport hippique mauricien des griffes de la mafia. En maintes occasions, Jean-Michel Giraud l’a dit. Il n’a jamais caché sa volonté et sa détermination de combattre tous ceux qui empêchent l’industrie des courses de fonctionner normalement et de se débarrasser de ses brebis galeuses. Maintenant que Jean Michel Giraud est parti, le MTC et la MTCSL se doivent normalement de continuer le combat. Mais le pourront-ils ?

Les turfistes attendent beaucoup du futur président du MTC, Anil Ramnarain, du président de la MTCSL, Paul France Tennant qui seront, qu’ils le veuillent ou non, sous les feux des projecteurs. Parviendront-ils à avoir l’oreille et surtout le soutien de la GRA et de la Horse Racing Division pour ne pas dire de l’État ? Pourront-ils convaincre les autorités gouvernementales à restituer le Champ-de-Mars au MTC ? Et qu’adviendra-t-il des prérogatives et des propriétés intellectuelles des MTC/MTCSL ? Maintiendront-ils les procès contre la GRA ou cèderont-ils?

Autant de questions qui se posent autour de l’organisation des courses et qui devront être résolues dans les jours qui viennent. L’objectif est que les courses commencent le plus tôt possible, avec aux commandes les MTC/MTCSL, et surtout éviter qu’il soit doublé par des nouveaux-venus qui attendent dans les coulisses après avoir échoué à prendre le contrôle du MTC.

Et le betting et bookmakers illégaux ?

Sur le plan financier également, les interrogations sont tout aussi nombreuses. Après avoir laissé entendre aux entraîneurs qu’ils auront désormais à assurer les salaires de leurs palefreniers, la MTCSL maintiendra-t-elle sa position ou craquera-t-elle sous la pression des entraîneurs ? Comment fera-t-elle pour renflouer les caisses de la MTCSL ? Quel sera le rôle de la MTCSL face au Betting illégal et aux bookmakers clandestins ? Paul France Tennant discutera-t-elle avec les deux Totes et SMS Pariaz pour avoir un meilleur pourcentage ? Se battra-t-il avec la HRD pour qu’elle paie pour toutes les facilités qu’elle recevra au Champ-de-Mars le jour des courses ou lui donnera-t-il tout en gratuité en dépit de la situation financière précaire de la MTCSL ? Visiblement, les directeurs de cette compagnie publique ont du pain sur la planche.

Mais avant même de se mettre à table avec la GRA ou la HRD pour discuter finances et saison 2022, Paul France Tennant devra procéder à une restructuration du Management de la MTCSL et trouver un Chief Executive Officer, digne. De toute évidence, l’heure est réellement au travail et cela ne sera guère facile, surtout après toutes les confusions, les polémiques et les déclarations intempestives de ces derniers temps.

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