Communiqué non signé au sujet du début de la saison : La HRD maintient le 18 mars contre vents et marées

La HRD estime qu’il n’y a pas de motifs valables contenus dans la lettre des huit entraîneurs protestataires pour revoir cette décision

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L’auteur du communiqué, qui se cache lâchement derrière l’anonymat, ne fait pas référence à la réunion initiale de mi-janvier, où un consensus s’était dégagé pour la reprise de la compétition en avril

Aucune mention de la lettre de l’entraîneur Ramanah – apparemment aux neuf signatures –, sur laquelle il s’est basé à l’origine pour imposer la date du 18 mars

Le communiqué est étrangement silencieux sur la raison évoquée par Deanthan Moodley pour le rejet de la protestation des quatre entraîneurs à l’effet qu’ils étaient minoritaires

Deanthan Modeley, le Racing Executive Officer de la Horse Racing Division (HRD), a cette fois choisi de ne pas signer son communiqué, dans lequel la HRD confirme sa décision de faire démarrer la saison 2023 le 18 mars. Pour soutenir, quoi qu’il en coûte, malgré deux lettres de protestations de quatre, puis de huit entraîneurs, la HRD se base sur un historique tronqué de la séquence réelle des événements, amputés d’au moins trois faits déterminants. En tout cas, le maintien de la date du 18 mars confirme que ce choix répond à d’autres impératifs que ceux officiellement invoqués par cet organisme gouvernemental, de plus en plus décrié, qui est tout sauf indépendant.

Au sujet des arguments de la HRD, qui ressemblent fort à du Moodley Thinking – c’est-à-dire mettre en avant les arguments favorables et taire ce qui dérange –, l’accent est mis sur le fait que lors de la réunion du 23 janvier, la majorité des entraîneurs étaient favorables à la date du 18 mars 2023, en faisant l’impasse de manière délibérée que lors de la première réunion, deux semaines plus tôt, il y avait consensus pour débuter au mois d’avril.
Par contre, l’auteur du communiqué prend la peine d’expliquer que parmi les détracteurs, la pierre angulaire du problème d’un entraîneur protestataire reposait sur le fait qu’il avait l’intention de concourir pour le championnat cette année et qu’il souhaitait que tout le monde démarre la saison au même point. La HRD explique aussi que deux autres entraîneurs qui étaient nettement moins vocaux ont également noté leur réticence que la saison commence le 18 mars, tandis qu’un quatrième entraîneur, interrogé, a simplement déclaré qu’il ferait courir ses chevaux lorsque ceux-ci seraient prêts.
Malgré ces protestations qui parlent d’elles-mêmes, la HRD ose prétendre qu’aucune autre objection au début de la saison le 18 mars n’est sortie de cette réunion. En conséquence, la HRD a retenu officiellement cette dernière date sans nul autre procès.

Aucun motif valable selon la HRD

La HRD avance aussi qu’elle a reçu une lettre d’objection signée de quatre entraîneurs, citant quatre problèmes principaux, à savoir le manque d’installations d’entraînement, l’assurance des jockeys, les conditions de piste, et la sécurité et l’égalité des chances. Le HRD a répondu à chacune de ces préoccupations individuellement dans une correspondance en date du 24 janvier.

L’essentiel de la réponse était que l’accès aux installations de formation était de facto librement disponible et que chaque entraîneur avait une chance égale d’entamer la saison et d’avoir au moins certains de ses chevaux prêts dans un délai minimum de sept semaines, alors que les entraîneurs libres, qui ne dépendent pas d’une organisation pyramidale qui sévit à Petit-Gamin, estiment qu’il faut entre 11 et 12 semaines de préparation pour débuter la saison.

Par conséquent, la HRD a estimé et conclu qu’il n’y avait aucun motif valable contenu dans cette lettre pour ne pas retenir la date du 18 mars comme point focal du début de la saison. Mais ce que le communiqué de la HRD feint d’oublier de dire, c’est que cette instance a consulté le CEO de People’s Turf – sans jamais chercher l’avis de la MTCSL – pour faire de l’accessibilité au Champ-de-Mars aux protestataires une possibilité de Training avec la bénédiction de PTP, et non une liberté absolue.

Pire : le communiqué de la HRD passe sous silence l’argument majeur sur lequel il a rejeté, le lendemain même, la demande des quatre premiers entraîneurs à l’effet qu’ils étaient en minorité. Mais lorsque les protestataires sont devenus majoritaires avec huit signatures, la HRD a attendu cinq jours pour répondre à leurs doléances. Le temps de faire changer la donne en faveur de ses protégés.

Au final, la HRD a estimé qu’il n’y a pas de motifs valables contenus dans la lettre des huit entraîneurs pour qu’elle revienne sur sa décision et s’appuie sur ses pouvoirs et son bias incontestables pour dire qu’en tant que « custodian of regulation in Mauritian Horse Racing that entails balancing the needs of …all stakeholders and each of their competing interests in racing… has arrived at the conclusion that its decision to commence racing on 18 March 2023 is appropriate ».

Graves manquements de la HRD

Ce que la HRD a délibérément escamoté, c’est qu’au moment de la protestation des huit entraîneurs, le rapport de force était de huit contre sept en leur faveur. Une décision sur la base du nombre aurait été favorable aux protestataires, mais la HRD a délibérément retardé sa décision en attendant que les rapports de force évoluent dans le sens d’un début de saison pour le 18 mars.

Ainsi, le groupe de ceux qui sont favorables à ce début de saison prématuré a eu le temps de convaincre un indécis à rejoindre leurs rangs et de ne pas prendre en compte l’avis défavorable d’un entraîneur qui se trouve à l’étranger, et qui n’a jusqu’ici pas encore commencé l’entraînement de ses chevaux.

Étrangement aussi, l’organisateur des courses évoque dans son communiqué qu’un entraîneur favorable au début de saison est sous examen de la HRD parce qu’il n’a que quatre chevaux sous sa responsabilité, impliquant sans doute que son avis ne compte pas. En tout cas, la HRD conformément à sa mission, ne laisse rien passer quand cela l’arrange. Pour être tout à fait juste, il aurait dû aussi s’enquérir du String of Horses des entraîneurs qui sont favorables à un départ en mars.

Est-ce que la HRD au jour de son communiqué, le dimanche 29 janvier, pouvait affirmer combien de chevaux sont à ce stade sous la responsabilité de chacun des neuf entraîneurs, qui sont en fait huit, favorables au 18 mars ? Eux-mêmes ne le savaient pas à ce stade ! Comment alors ont-ils eu droit à la parole pour la date du début de saison ?
On ne peut passer sous silence ce que dit sur la presse le communiqué de Deanthan Moodley, qu’il n’a pas osé signer. Sans doute pour se prémunir d’une responsabilité personnelle dans ses décisions controversables et accusations gratuites, pour se protéger sous le parapluie de la responsabilité collective.

Mais qu’il se rassure, à part ses maîtres et lui, les lecteurs et turfistes savent que notre seul agenda est la recherche de la vérité, de dénoncer les comploteurs et complices d’actes malveillants, et ceux qui protègent la mafia des courses au lieu de la combattre. Peut-il en dire de même ?

Notre cheminement et notre histoire en font foi, et chacun se souviendra que c’est grâce à la presse, la vraie, et Le Mauricien entre autres, qu’il y a eu la dernière commission d’enquête sur les courses… Le combat continue de plus belle, car ceux qui ont le toupet de nous pointer du doigt devraient savoir qu’ils sont désormais sur un siège éjectable plus tôt qu’il ne le pense. Même Wayne Wood l’a compris…

 

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