COUR — ANIL BAICHOO : « Mone trakase kan lakise ti anvoy telefonn lor mwa »

Le vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques a déposé hier lors du procès intenté par la police à Rosario Draboucan, aussi connu sous le nom de Bouba. Anil Baichoo a déclaré avoir « craint le pire » quand l’accusé lui « a lancé un téléphone portable ».
Ce procès fait suite à un incident qui s’est produit en 2007 au lunch room de l’Assemblée législative. À l’appel de l’affaire le 6 septembre dernier, Rosario Draboucan a plaidé non coupable à la charge d’agression logée contre lui sous l’article 156 du Code criminel.
Selon l’acte d’accusation, cet ancien agent du Parti travailliste (Ptr) était accompagné de Clovis Azie dans le lunch room de l’Assemblée nationale le 24 août 2007. L’accusé aurait alors lancé un téléphone portable sur le ministre Anil Baichoo en présence de plusieurs personnalités politiques, dont Shakeel Mohamed.
L’avocat de la défense Me Chetan Baboolall a alors réclamé le gel du procès pour « abuse of process » mais la magistrate du tribunal de troisième instance de Port-Louis Meenakshee Gayan-Jaulimsing devait rejeter la motion. Le procès contre Clovis Azie a, quant à lui, été interrompu ; il avait demandé la permission à la cour de se rendre en Angleterre, son épouse étant souffrante.
Lors de la séance d’hier, le ministre, interrogé par Me Neeshal Jugnauth, a relaté les événements qui se sont déroulés lors de cet incident. La séance parlementaire venait d’être levée pour la pause thé. Il était alors environs 16 heures. Anil Baichoo a pris place aux côtés de Rama Valayden, son collègue d’alors, et de Shakeel Mohamed, backbencher rouge à l’époque. Deux personnes se sont approchées de lui : Clovis Azie et Rosario Draboucan. Ils affichaient une mine menaçante et paraissaient excités. L’accusé l’a interpellé en lui lançant : « Ki to fin dir Komiser de polis ? »
Le témoin a expliqué que ces paroles l’ont surpris. Il a affirmé qu’il ne s’attendait pas à entendre de tels propos dits sur « un ton aussi agressif et dans un lieu si solennel ». Le ministre a d’ailleurs indiqué que c’est la première fois qu’on ose s’adresser à  quelqu’un de cette façon dans l’enceinte du parlement. Il a toutefois souligné qu’il avait gardé son calme.
Toujours selon le témoignage d’Anil Baichoo, c’est Rama Valayden qui est intervenu en premier pour rappeler à l’ordre les deux activistes du PTr. L’accusé aurait alors lancé son téléphone portable en direction du ministre, sans toutefois l’atteindre. Par la suite d’autres personnes sont intervenues : Shakeel Mohamed, Cader Sayed Hossen et feu James Burty David.
Contre-interrogé par Me Baboolall, le ministre a déclaré qu’il connaît l’accusé. Ce dernier a travaillé pour lui et ses deux colistiers comme agent aux élections de 2005 dans la circonscription Flacq / Bon Accueil (N°9). Il a également précisé qu’il avait rapporté le même jour cet incident à la police.
Le prochaine audience a été fixée au 20 octobre. Il se pourrait que le ministre du Travail Shakeel Mohamed soit appelé à déposer ce jour-là.

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