Vendredi dernier la ville d’Elancourt a reçu le maire de Jaffna du Sri Lanka, M. Viswalingum Manivannan, qui effectuait une visite officielle en France avec une délégation pour brosser un tableau de la situation sociale, économique et politique de l’île.
J’ai personnellement accueilli la délégation en ma qualité d’adjointe au maire en compagnie de Jean-Michel Fourgous, maire d’Elancourt.
La discussion a duré une bonne demi-heure, principalement sur la situation tamoule au Sri Lanka. Le maire de Jaffna, très étonné, a voulu savoir d’où est venu mon prénom, Eelam. J’ai saisi l’occasion pour faire tout un historique sur l’idée même de cette campagne tous azimuts menée par le Tamil Council dirigé par mon père, Devarajen, qui avait choisi le prénom Eelam pour moi et Tamize pour ma sœur en l’honneur d’un futur état souverain et indépendant au Sri Lanka connu comme Tamize Eelam et du même coup épouser la philosophie de cette lutte noble et légitime.
de Jaffna, dont le maire Viswalingum Manivannan
(4e à partir de la gauche)
Je lui ai relaté que plusieurs fois j’ai été dans les manifestations publiques en faveur du Tamize Eelam et aussi pour dire non au génocide tamoul – qui est quotidien au Sri Lanka. J’ai aussi abordé le grand rassemblement qui a bouleversé toute l’île après que la langue tamoule eut été reléguée à la troisième place sur la nouvelle famille de billets de banque en 1998 en faveur de l’hindi. Finalement, le gouvernement a cédé et a dû vite remédier à la situation.
Le maire d’Elancourt disait humoristiquement à mon égard qu’il ne savait pas qu’il y avait une fille révolutionnaire au sein de son équipe et c’est à ce moment-là qu’il a compris la signification hautement symbolique de mon prénom. Je lui ai répondu sur le ton de la plaisanterie qu’il n’avait pas bien fait son travail de recherche avant de me prendre dans son camp!
En signe de respect, le maire de Jaffna a honoré son homologue d’un ponnaleye (châle, distinction conférée à de hauts dignitaires qui se place sur l’épaule).