Global Index of Free Expression : Maurice 13e en Afrique et 62e dans le monde

Le Kadna de Lakwizinn du PMO relègue le pays dans la catégorie des « Significantly Narrowed » Maurice épinglée pour des déficits majeurs dans les trois domaines, soit Media/Press Freedom, Digital Freedom et Academic Freedom

Le Global Index of Free Expression, ou plus précisément l’indice de la censure, publié, hier, place Maurice dans un compartiment relativement compromettant. Ainsi, en termes de pratiques démocratiques et de liberté d’expression, avec le Kadna du Prime Minister’s Office bien en évidence, Maurice est catégorisée comme étant Significantly Narrowed, soit au 5e décile, d’après un nouvel indice mondial de la liberté d’expression compilé par le groupe Index on Censorship.

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Un rapide survol du tableau évaluant les risques potentiels de censure à la liberté d’expression fait voir que Maurice occupe la 62e place sur le plan international avec une notation moyenne de 5 dans une échelle variant entre 1, le Nec Plus Ultra en matière de respect des droits fondamentaux et de dix où ces mêmes droits sont bafoués. Maurice a été répertoriée comme Significantly Narrowed  (5) dans les trois domaines, soit Media/Press Freedom, Digital Freedom et  Academic Freedom .

Mais ce qui semble le plus préoccupant est que Maurice, jadis présentée comme le modèle de pratiques démocratiques en Afrique, a connu un véritable recul. Cet indice indique que Maurice ne se retrouve qu’à la douzième place, loin derrière le Botswana, premier en Afrique, la Namibie, le Sénégal, les Seychelles ou encore l’Afrique du Sud. Ce classement confirme que les dérives au tableau des pratiques des droits des individus sont notées non seulement sur le plan local mais à l’international.

Au Global Index of Free Expression, Maurice est également devancée par le Ghana, la Sierra Leone, l’Angola, le Bénin, le Kenya , le Lesotho et le Malawi. Par ailleurs, l’Afrique du Sud, Taïwan et la Roumanie, faisant partie de la catégorie de Partially Open, ainsi que le Kosovo et le Ghana, considérés comme étant Partially Narrowed  sont en meilleure posture que Maurice.

Les pays, avec quasiment une totale liberté d’expression, les mieux classés (1) sont regroupés autour de l’Europe occidentale et de l’Australasie. Par contre, le Royaume-Uni et les États-Unis rejoignent des pays tels que le Botswana, la Tchéquie, la Grèce, la Moldavie, Panama, la Roumanie, l’Afrique du Sud et la Tunisie, classés comme « partiellement ouverts ».

Dix rangs sont attribués dans cet indice de la liberté d’expression : 1 Open; 2 Significantly Open; 3 Partially Open; 4 Partially Narrowed; 5 Significantly Narrowed; 6 Narrowed; 7 Partially Restricted; 8 Significantly Restricted; 9 Heavily Restricted et; 10 Closed. Certains pays n’ont pas obtenu de rang par manque de données.
Commentant la publication de ce nouvel indice, The Guardian, dans son édition d’hier se désole que le Royaume-Uni n’ait été classé qu’au troisième décile, soit Partially Open, en raison de ce qui a été décrit comme « l’effet dissuasif » de ses politiques gouvernementales, du maintien de l’ordre et de l’intimidation des journalistes dans le système judiciaire.

Depuis sa création, en 1972, l’Index on Censorship a pour mission de cartographier et de mettre en lumière les violations de la liberté d’expression partout où elles sont visibles. Au cours de la première année du magazine, le groupe a lancé l’Index Index, une chronique trimestrielle des événements dans le monde publiée pour illustrer les façons dont la liberté d’expression est diversement restreinte ou niée.

De plus en plus de données sont recueillies chaque jour sur la santé de la liberté d’expression, voire du nombre de journalistes emprisonnés ou tués pour avoir fait leur travail. L’exercice a tiré le meilleur parti des données disponibles, couvrant une période allant jusqu’à fin 2021, pour classer les pays de Open à Closed en termes de liberté d’expression.

Dans l’ensemble de la liberté académique, numérique et des médias/de la liberté de la presse, l’indice a modélisé des données compilées à partir d’un certain nombre de sources fiables, notamment l’Indice mondial de la liberté de la presse (compilé par Reporters sans Frontières); le projet de recherche Varieties of Democracy (V-Dem), Committee to Protect Journalistes; l’Observatoire des journalistes tués de l’Unesco, l’Indice mondial de la cybersécurité et le Netblocks’ Cost of Shutdown Tool (COST). À partir de ces ensembles de données, 178 variables pertinentes ont été identifiées et intégrées à l’indice.

À l’aide de « machine learning techniques », chaque pays pour lequel des données étaient disponibles a été regroupé en fonction de sa position par rapport à toutes les variables, puis trié de « ouvert » à « fermé ». À la suite de ce processus, l’Index Index a été constitué en quatre classements, un Index global, ainsi que des classements pour chaque liberté individuelle : liberté académique, numérique et liberté des médias/de la presse.

Ce que l’Index Index montre, c’est une cartographie avec un ensemble diversifié de menaces à la liberté d’expression. Les pays les mieux classés sont regroupés autour de l’Europe occidentale et de l’Australasie. Une fois approfondis, nombre de ces pays – Australie, Autriche, Belgique, Finlande, Allemagne, Irlande, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Suède et Suisse – dominent également les pays qui se situent dans le premier décile (« ouvert ») pour chacune des libertés individuelles.
Les pays fermés (10e décile), comme la Chine, la Biélorussie, la Birmanie/Myanmar, le Soudan du Sud, la Corée du Nord et l’Arabie saoudite, ont longtemps réprimé la liberté d’expression, fait ressortir le Global Index of Free Expression. Ce qui est confirmé dans le classement général et est encore développé, puisque la Biélorussie, la Birmanie/Myanmar, Cuba, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, le Laos, la Corée du Nord, l’Arabie saoudite, le Soudan du Sud, la Syrie, le Turkménistan et les Émirats Arabes Unis étaient tous dans le 10e décile (« fermé ») pour les trois libertés individuelles.

Alors que de nombreux pays, à l’instar de la Biélorussie, la Corée du Nord et l’Érythrée, classés au bas dans l’indice, ont été isolés de la communauté mondiale, l’Index Index révèle également comment d’autres, comme la Chine, la Russie, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, sont intégrés dans des mécanismes internationaux clés, dont le G20 et le Conseil de sécurité des Nations unies, sans protection substantielle pour la liberté d’expression.

L’Index Index souligne : « Les universitaires, les chercheurs et les enseignants, ainsi que les journalistes et les travailleurs des médias, constituent des menaces distinctes pour les régimes autoritaires, car ils promeuvent le libre-échange d’idées et d’informations (…). En conséquence, de nombreux universitaires et journalistes sont confrontés à des obstacles importants pour pouvoir poursuivre leur important travail. Cela comprend les menaces de violence physique, les campagnes de diffamation organisées, les appels au discrédit des individus et les menaces juridiques visant à isoler et à retarder les écrits et les recherches produits dans l’intérêt public. »

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