Droits de l’homme : la vigilance reste de mise

En ce samedi 10 décembre, le monde entier célèbre la Journée des droits de l’homme, soit le jour de l’adoption par les 58 membres qui constituaient l’Assemblée générale des Nations Unies de la déclaration universelle des droits de l’homme. Ce jour-là, en 1948, l’Assemblée générale avait proclamé la Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés. C’est ainsi qu’en préambule sont présentés des Droits de l’Homme.

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Il est bon de rappeler quelques préceptes de base qui caractérisent ces droits fondamentaux. Le premier stipule que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leur droit égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. La méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité. L’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme.

À Maurice et dans le monde, c’est l’occasion d’un bilan, d’une introspection. Jusqu’à quand la guerre en Ukraine ou en Palestine durera-t-elle ? Est-ce que Maurice peut se flatter d’appliquer scrupuleusement ces droits fondamentaux ? Dans l’introduction du rapport annuel préparé par le département d’Etat concernant la situation des droits de l’homme à Maurice, il est souligné que le pays est une démocratie multipartite dirigée par le Premier ministre, le Conseil des ministres et l’Assemblée nationale. Le rapport n’a pas toutefois pas manqué de souligner quelques couacs.

Ainsi, souligne le rapport, « les questions importantes relatives aux droits de l’homme comprenaient des rapports crédibles sur des arrestations arbitraires; une immixtion arbitraire ou illégale dans la vie privée; de graves restrictions à la liberté d’expression et aux médias, y compris la censure et l’existence de lois pénales sur la diffamation; une grave corruption gouvernementale; le manque d’enquêtes et de responsabilités pour la violence sexiste, entre autres. Le rapport poursuit que le gouvernement a pris des mesures pour poursuivre et punir les responsables ayant commis des abus, que ce soit dans les services de sécurité ou ailleurs au sein du gouvernement. L’application des poursuites et des peines était incohérente, et parfois politiquement influencée, ce qui se traduisait par une impunité. De la même manière, le gouvernement a pris des mesures pour enquêter sur les responsables accusés de corruption, mais les affaires ont rarement abouti à des condamnations, ce qui implique l’impunité.

D’autres rapports internationaux publiés cette année ont attiré l’attention sur le fait qu’il y a un recul de la démocratie à Maurice. Les séances parlementaires de ces derniers mois, avec l’absence d’interpellations parlementaires, en est une triste illustration. Alors que le Parlement entre en vacances cette semaine, il existe un sentiment que les travaux parlementaires en cette fin d’année ont laissé la population sur sa faim.

Le risque de dérapage vers une autocratie est toujours présent. Alors que la liberté à l’information et la liberté d’expression font partie des droits fondamentaux, un bon nombre d’activités gouvernementales sont toujours organisées en l’absence de journalistes indépendants. Cela a été le cas pour la remise de médailles par la présidence, où seuls les médias officiels étaient invités. Dans une interview publiée dans l’édition de ce samedi, Sheila Bunwaree relève une série de droits qui sont bafoués. « Être libre implique que chaque humain doit être titulaire des droits – droits à la santé, droit à un toit décent, droit à l’éducation et droit à un environnement sain », soutient-elle. Elle constate également qu’avec la féminisation de la pauvreté grandissante, les droits des femmes sont les plus menacés. Tout cela invite la population à la vigilance et à une attention concernant tout ce qui touche aux droits de l’homme.

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