Lespas Lar – « Art-chrétien » : Emmanuel Richon présente une vingtaine de bas-reliefs

Lespas Lar, situé à La Tour-Koenig et géré par le Centre Nelson Mandela pour la culture africaine, accueille du 28 mars au 10 avril une série de 19 tableaux, des représentations de Saintes Écritures, œuvre d’Emmanuel Richon, artiste et directeur de musée.

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Le vernissage aura lieu ce mardi en présence du vicaire-général, le père Jean Maurice Labour, et l’exposition sera ouverte au public à partir de mercredi. Elle marque la Semaine Sainte qui culminera à la célébration de Pâques, le dimanche 9 avril.

Le Chemin de Croix, la Sainte Cène, les Pèlerins d’Emmaüs, la descente de Croix et Le Christ au Mont des Oliviers sont les tableaux travaillés en bas-reliefs, en bois et en carton, que le public pourra admirer pendant cette dernière dizaine du carême chrétien.

Emmanuel Richon déclare que ce projet trouve son origine d’« une commande du prêtre de l’église d’Arsenal » pour une série du Chemin de Croix, à être mis en extérieur, et qui « se termine non avec la quatorzième station, où le corps du Christ est mis dans le tombeau mais avec la quinzième, soit la résurrection ».

Emmanuel Richon a travaillé sur ce projet pendant les deux confinements qui se sont succédé. L’artiste a d’abord travaillé à partir de cartons et du bois avant d’en faire des moules dans lesquelles il a coulé du béton. Il s’agissait de 15 stations du Christ présentées en petits formats.

L’œuvre en béton ayant été livrée, les originaux étaient avec l’artiste. Ainsi, pour la compléter, notamment dans le cadre de l’invitation pour exposer au centre Nelson Mandela, il y a récemment ajouté quatre nouveaux en grand format. À son domicile, à Vacoas, où Le Mauricien l’a rencontré, Emmanuel Richon évoque les différentes étapes de son travail.

D’abord, un croquis, sommaire précise-t-il, ensuite du papier-calque pour créer des gabarits avant de découper soit du bois, soit du carton qu’il assemble et colle sur le bois qui lui sert de fond. Les personnages ainsi que les rares objets essentiels de l’image et le fond sont peints. Il sort parfois du tableau et se lie au cadre. Si Les pèlerins d’Emmaüs, qui était encore chez lui en début de semaine, s’affiche en couleur, Le Chemin de Croix, dit-il, est beaucoup plus sobre portant plutôt sur du vert-de-gris.

La technique a été développée par l’artiste dans le cadre de son exploration artistique. « Je touche à toutes les techniques », dit-il. Il garde néanmoins une base avec des formes cubiques ou rectangulaires. Le travail est épuré : point de détail. Il stylise les scènes et reste dans la simplicité, non moins complexe, précise-t-il.

« Je ne vais pas dans les détails de la représentation physique et figurative. Plus cela aurait été figuratif ou réaliste, plus cela m’aurait gêné qu’il ne corresponde pas au vécu de la souffrance. Il y aurait eu une trop grande prétention de ma part de montrer cette souffrance. Ce serait toujours en deçà de la réalité. Je reste dans l’idée que les silhouettes doivent suffire », affirme notre interlocuteur avant d’ajouter : « Mais j’admire tous ceux qui s’y sont risqués comme Rembrandt. » Pour Emmanuel Richon, le visiteur pourrait s’approprier l’œuvre et en reconstituer l’histoire en se fondant sur ses connaissances antérieures.

« Art Chrétien » a permis à Emmanuel Richon de retisser des liens avec la tradition millénaire de l’art européen inspiré des représentations chrétiennes des écritures saintes. « Il s’agissait des commandes des églises », déclare-t-il en précisant cependant que « cela ne déduit pas la croyance de la personne qui fait le tableau ». Les tableaux ne sont pas en vente. L’exposition est ouverte au public pendant la semaine de 10h à 15h. L’entrée est gratuite.

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