En marge du Nouvel An tamoul – « Le coeur n’est vraiment pas… »

GANESSEN ANNAVEE 

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Le 14 avril sera l’occasion pour les Tamouls du monde entier de célébrer la 5126e année du calendrier tamoul (Pagaikkédou Aandhu), qui signifie une année d’inimitié, de haine et d’hostilité. Et c’est la 38e année du cycle de 60 ans. La célébration de cette année coïncide avec le début du carême de Sittirai Cavadee qui sera célébré le mardi 23 avril. Et je saisis l’occasion pour demander à tous nos frères et soeurs de mettre leur foi dans le dieu Muruga pour effacer tous les problèmes auxquels ils font face wces dernières années.

Le début de cette toute nouvelle année est le moment choisi, dans toutes les cultures, pour des réjouissances et des échanges de voeux. Mais force est de constater que chez des Tamouls mauriciens le coeur n’y est vraiment pas, avec pour toile de fond un malaise qui, de temps en temps, fait surface pour donner l’impression que nous, Tamouls, sommes des “second class citizens”, et le mot n’est pas trop fort au vu d’une « récurrence ».

Le 14 avril est aussi le premier anniversaire de la décision du gouvernement de nous enlever le terrain déjà accordé au Triangle du Réduit, et tous nos efforts pour amener les autorités à revoir leur décision ont été vains. Ce seul incident suffit pour donner l’impression que dans notre société arc-en-ciel tous n’ont pas le même traitement. Sommes-nous réellement une nation arc-en-ciel ?

Les Tamouls sont conscients qu’ils sont une minorité, mais néanmoins une composante à part entière de notre société pluri-ethnique. En réclamant ce qui nous revient, nous n’accepterons pas d’être réduits à mendier. En enlevant une seule de ses couleurs, l’arc-en-ciel ne sera plus le même !

Le pays a besoin de toutes ses composantes pour avancer dans la voie du progrès. Frustrer une de ces composantes équivaudrait à entraver l’harmonie sociale si nécessaire pour aider le pays à atteindre un palier supérieur de son progrès.

D’autre part, l’année dernière, je me suis vu dans l’obligation d’avoir à faire entendre ma voix pour amener les autorités concernées à rectifier le nom donné à un stade pour honorer la mémoire d’une des nôtres, Anjalay Coopen, nom réduit irrévérencieusement à un « Stade Anjalay ». Et là nous remercions ces mêmes autorités pour avoir rectifié cet impair. Dans le passé, les Tamouls ont dû descendre dans la rue pour rétablir la préséance des inscriptions sur les billets de  banque. Et tout cela amène les Tamouls à se demander :  Why always us ?”

Donc, en ce début d’année tamoule, notre résolution première devrait être d’associer nos voix pour demander au Premier ministre de revoir la décision de son gouvernement de nous enlever le terrain au Triangle du Réduit.

En cette année d’élections générales, rien dans cette note ne devrait être interprété comme une volonté d’embarrasser qui que ce soit, car c’est une démarche dépourvue de toute considération partisane.

Tamizhe Puttaandu conserve néanmoins toute sa valeur symbolique. Et profitons de l’occasion pour exprimer le voeu que nous consolidions la solidarité dans nos rangs pour la sauvegarde de nos valeurs, de notre droit à la différence.

Et pourquoi pas choisir ce moment pour formuler le souhait que finalement Tamizhe Puttaandu (Aandhu / Varusha Pirappu) soit proclamée jour férié ! À vous tous, permettez-moi de vous souhaiter Iniya Tamizhe Puttaandu Nalvaaztukkal.

Vaazga Tamizhe Mozhi,

Vaazga Tamizhe Makkal,

Vaazga Mauritius,

Vaazga Pagaikkédou Aandhu

Nandri Vanakkam.

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