Et la surprise ne fut pas…

Certains diront que nous devons, probablement, remercier le ciel que le Petroleum Pricing Committee (PPC) n’ait pas augmenté les prix des carburants ! En effet, la grande majorité des Mauriciens attendait, avec la rencontre tant attendue du PPC, ce vendredi 13, une baisse… enfin, du prix de l’essence et du diesel. D’autres, plus blasés, n’escomptaient aucun grand changement. Et la surprise a été donc qu’il n’y a pas eu de surprise.
Au final, tout le monde continuera à trinquer, encore et encore. Sauf, bien entendu, ceux qui sont très bien lotis, ces “happy few” qui touchent des salaires mirobolants, qui ont droit à une foule d’allocations et divers autres “benefits” et qui feront croire, de peur de provoquer la colère des défavorisés, qu’ils sont également impactés par la cherté de la vie ! Qui a oublié la fameuse réponse de la PPS Tania Diolle que « les députés souffrent autant que la population ? » dans une interview accordée à l’express ?
Économistes et observateurs sociaux avaient prédit un début de 2023 très dur. Et certes, avec la montée en flèche de plusieurs produits, alimentaires et pharmaceutiques principalement, il sera très dur pour le Mauricien moyen de joindre les deux bouts, en dépit des Rs 1 000 allouées par le gouvernement, couplées à la compensation salariale. Cette petite somme se retrouve, en effet, rapidement engloutie dans les achats principaux du quotidien. De plus en plus nombreux sont ces compatriotes qui, arrivés au 10 du mois, sont déjà dans le rouge pour ce qui est de leur budget. Ce statu quo du PPC vient peser très lourd dans le panier du consommateur. 2023 n’est donc qu’une rude continuation de 2022 en matière de dépenses. Cette situation qui ne s’améliore pas encouragera-t-elle des citoyens à descendre dans les rues ?
L’an dernier, un citoyen lambda, l’éducateur Nishal Joyram, avait pris l’initiative personnelle de faire une grève de la faim pour réclamer une réaction du gouvernement de Pravind Jugnauth sur le prix des carburants. Cet épisode a été suivi avec énormément d’attention et ce présent GM n’avait pas bougé le petit doigt.
De même, la grande foule n’avait pas répondu présente lors de la marche organisée dans les rues de Port-Louis par le citoyen-gréviste et le comité de soutien qui avait vu le jour autour de lui. Joyram avait reçu de très nombreuses visites, des félicitations et même des encouragements de la part d’une bonne foule d’anonymes, pendant qu’il observait son jeûne sous la tente installée, avec la bénédiction du diocèse, près de la cathédrale Saint-Louis. En revanche, quand le temps était venu pour exprimer la solidarité nationale, un fort taux d’absentéisme avait hélas ! été enregistré ! Raison qui pousse, très probablement, un nombre grandissant d’internautes, qui réagissent au statu quo des prix des carburants sur les réseaux sociaux à dénoncer la léthargie du peuple… Les plus cyniques diront que cette pratique de tout augmenter et faire casquer le peuple est bien méritée car ce présent gouvernement a compris que la grande masse des citoyens ne réagira pas et se laisse faire docilement.
La sécheresse qui nous frappe de plein fouet depuis ces dernières semaines a déclenché un partenariat entre le public et le privé. En effet, des compagnies privées sont venues à la rescousse de la CWA pour fluidifier l’approvisionnement en eau potable dans un grand nombre de foyers. Dans ce même ordre d’idées, ne peut-on pas envisager un partenariat similaire pour investir dans des projets, dont un de dessalement d’eau ? Tout au moins, un projet pilote qui permettra d’identifier si le jeu en vaut la chandelle.
Malgré toutes les peines du monde à remplir nos réservoirs, malgré le fait que les grosses pluies attendues comme un miracle alors que l’on sait bel et bien, dans les hautes sphères de contrôle de ce pays, que le changement climatique a tout chamboulé, à ce stade, le gouvernement de Pravind Jugnauth n’a pas annoncé s’il stoppait ses projets nécessitant beaucoup d’eau, ou pas.
Bien sûr que le développement doit se poursuivre. Mais est-ce bien prioritaire d’amener le métro à Côte-d’Or ? Pour quel motif autre, sinon que cette région se trouve dans la circonscription du Premier ministre ?

- Publicité -

 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour