GM Business – On the Campaign Trail : Padayachy tente de rassurer sur le taux de la dette publique

Le Budget Breakfast, organisé samedi dans les locaux de l’Economic Development Board, a été l’occasion pour le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, d’éclaircir quelques points forts du budget présenté vendredi. Il a été question, entre autres, de sa vision économique, de la relativité salariale, de l’inflation et de l’avenir de la Basic Pension ou encore de rassurer au sujet de l’évolution de l’endettement public par rapport à la croissance du Produit intérieur Brut (PIB). Il a également profité de l’occasion pour revenir sur l’importance du capital humain pour stimuler la croissance économique. Il a  passé en revue des réformes entreprises au fil des budgets présentés depuis l’arrivée au pouvoir du régime actuel et de la relance économique rapide qui a suivi le choc économique créé par la pandémie COVID-19.
Ainsi, les échanges avec les journalistes présents ont permis au ministre des Finances d’expliquer que la philosophie du gouvernement sous la houlette du Premier ministre, Pravind Jugnauth, consistait à toucher tous les segments de la société mauricienne avec une priorité accordée aux plus démunis. « Nous n’avons pas hésité à entreprendre des réformes fiscales pour améliorer la résilience économique, sociale et environnementale du pays », dit-il.

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En dépit de l’écosystème prévalant dans le pays dans la perspective des prochaines élections générales, il soutient que le budget s’inscrit dans une vision à long terme. « C’est un budget qui regarde devant vers l’avenir tout en prenant des mesures à court et à moyen terme », ajoute-t-il.
Abordant le réalignement salarial attendu dans les milieux syndicaux, Renganaden Padayachy avance qu’un travail est en cours au niveau du ministère du Travail et de l’Emploi sous la direction du ministre Soodesh Callichurn. Ce travail se fait au niveau des secteurs privé et public. Il annonce qu’un rapport est en cours de préparation et dès qu’il sera prêt, il fera l’objet de négociations avec le secteur privé.
Au chapitre du déficit budgétaire et de la dette publique, le ministre s’est appesanti sur le fait que la solution aux interrogations à ce sujet réside dans la croissance économique et la création de la richesse.

« Nous avons le financement pour toutes les dépenses courantes et le déficit découle davantage des dépenses sur l’investissement. Nous ne sommes pas engagés dans une politique de la réduction du montant de la dette. Nous sommes dans une politique d’augmentation de notre richesse. Le montant de la dette continuera à augmenter, mais la richesse augmentera encore plus. La dette est utilisée pour développer le pays. C’est cela qui nous permet d’améliorer la connectivité, d’améliorer le réseau électrique et téléphonique et toutes les entités publiques. C’est cela qui permet à un pays de poursuivre son développement. Certaines personnes parlent du montant de la dette qui affuble les enfants depuis leur naissance. Nous préférons dire qu’avant même sa naissance, la mère de l’enfant bénéficie d’une aide pour que son bébé puisse naître dans les meilleures des conditions. Nous prenons des mesures pour améliorer notre résilience économique afin de baisser le taux de la dette. Le ratio de la dette publique par rapport au PIB baissera en raison de notre croissance. Aucun pays ne baisse le montant de la dette et ne peut éviter un déficit budgétaire. Pour voir un budget en surplus, il faut avoir une taxation de 30% de notre PIB. Ce ne sera pas bon pour notre économie qui doit pouvoir vivre et s’étendre », fera-t-il comprendre en affirmant que « dans notre prochain mandat, nous réduirons la dette à 60% du PIB »
S’agissant de l’inflation, Renganaden Padayachy fait état de son attachement à l’équilibre entre l’offre et la demande. « Il faut améliorer aussi bien la demande que l’offre », déclare-t-il en concédant que l’augmentation des dépenses publiques peut donner lieu parfois à une tension inflationniste qui peut entraîner un manque de ressources humaines, entre autres.

« Maurice est une économie de taille suffisamment raisonnable pour qu’on puisse empêcher les tensions inflationnistes locales. Pas grand-chose ne peut être effectué concernant les tensions inflationnistes extérieures », fera-t-il comprendre avec un avertissement à l’encontre de la grande distribution qui serait tentée à réaliser des Quick Gains afin d’absorber les augmentations accordées.

Il souligne que les autorités feront tout leur possible pour empêcher les tensions artificielles de s’y installer. Il s’est dit confiant que pour les prochains six mois, l’inflation restera dans des limites raisonnables. Il a expliqué que le budget 2024/25 traite en priorité les différents problèmes que les individus et les ménages rencontrent.
La politique en matière de pension a longuement été abordée. Le ministre qui était interpellé à ce sujet estime qu’il n’est pas inquiet par l’arrivée dans la prochaine décennie de quelque 170 000 retraités dans le pays, pour lesquels le paiement de la pension nécessitera des dépenses de l’ordre de Rs 86 milliards.

Il explique qu’il faut différencier entre l’âge de la retraite et celui de la pension de vieillesse. La pension de vieillesse continuera à être payée à partir de 60 ans. Il a expliqué que pendant longtemps la pension s’élevait à Rs 3 643 qui était nettement en dessous du seuil de pauvreté.

« Or, nous n’avons pas le droit de marginaliser nos ainés. Nous n’acceptons pas de donner à une personne âgée une somme inférieure au seuil de pauvreté », s’insurge-t-il.

« Notre ambition consiste à chercher davantage de croissance afin d’améliorer le niveau de vie dans le pays. Il est impensable qu’alors que nous parlons d’une économie d’un trillion de roupies, nous ne puissions pas payer la pension de nos ainés. Nous parlons d’un taux de recette de 25% qui nous permettrait d’engranger jusqu’à Rs 250 milliards. Comment expliquer que nous ne pouvons pas trouver Rs 86 milliards ? » se demande-t-il.
En conclusion, le ministre est revenu sur les moyens, susceptibles de générer plus de croissance afin de doubler le revenu Per Capita dans quelques années et réussir à dépasser les 20 000 dollars par tête d’habitants.

« Il nous faudrait avoir des gens qui remplacent ceux qui vont à la retraite. Malheureusement notre taux de fertilité est trop bas. C’est la raison pour laquelle nous venons avec une série de mesures pour accompagner ce taux. En attendant, il nous faudra passer par le chemin consistant à avoir recours à plus de talents étrangers. C’est cela qui assurera la croissance qu’il faut pour pouvoir mettre en place les réformes », fait-il ressortir.

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