Hippisme : l’énigmatique Ubheeram, tête de pont de Jean Michel Lee Shim…

– Le CEO de People’s Turf pointe du doigt la HRD de Wayne Wood pour les couacs de samedi dernier

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Inconnu au bataillon il y a quelques mois, Khulwant Kumar Ubheeram est apparu sur les radars lorsque People’s Turf (PTP), sortie de nulle part, s’est signalée comme une alternative pour l’organisation des courses hippique à Maurice au Mauritius Turf Club (MTC). La Gambling Regulatory Authority (GRA) avait déjà mis tout en branle pour effacer plus de 200 ans de l’histoire des courses à Maurice. Malgré cette adversité soutenue, avec surprise par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui affichait personnellement une véhémence gênante et une aversion à peine voilée contre certains de ses animateurs, le MTC a jusqu’ici su garder la tête hors de l’eau pour continuer ce qui est de son ADN, organiser les courses hippiques. Entre-temps, son concurrent s’est essayé, K.K. Ubheeram en tête, à l’organisation des courses et le moins que l’on puisse dire c’est que les grandes promesses sont loin d’avoir été tenues, malgré les millions de son parrain bienfaiteur, Jean Michel Lee Shim.

Après une première journée qualifiée de Fancy Fair, K.K Ubheeram et consorts ont offert aux turfistes un week-end des plus catastrophiques de l’histoire hippique mauricienne. À l’incompétence sont venues s’ajouter l’arrogance et une atteinte sans pareil à l’intégrité des courses depuis le début de la saison. Le symbole de ce cocktail explosif est bien l’énigmatique Ubheeram— tête de pont de Jean-Michel Lee Shim avec en ce début de semaine une émission radiophonique à la hauteur de ses capacités.

Ubheeram a-t-il un PML ?

Celui qui se présente comme un actuaire, mais nommé comme un consultant actuariel expérimenté par son employeur local, a été soigneusement casé à la Mauritius Housing Corporation, ce qui fait de lui une Politically Exposed Person (PEP) et aurait dû, comme Jean-Michel Giraud, être privé de la Personal Management Licence (PML), octroyée par la Gambling Regulatory Authority de Dev Beekharry, lui-même un PEP émérite.
Le CEO de People’s Turf PLC, Khulwant Kumar Ubheeram a aussi été— et est toujours (?)— propriétaire d’un certain nombre de chevaux, soit une vingtaine à l’année dernière. Nul ne peut dire à ce stade si la Mauritius Revenue Authority, la Gambling Regulatory Authority et le Mauritius Turf Club ont rempli leur mission de s’assurer que M. Ubheeram était parfaitement en règle avec les autorités pour l’achat de ces chevaux et des coûts d’entretien.

À moins qu’il ait obtenu le soutien du parrain pour lequel il a joué au rôle de sous-marin pour mettre sur pied la People’s Turf PLC, qui à sa création par Ubheeram et autres, n’avait pas dans ses missions premières l’objectif de s’occuper des courses de chevaux même si la dénomination aurait dû avoir réveillé des soupçons inavouables.

Inutile de revenir sur cette entente GM/GRA/COIREC/municipalité de Port-Louis, ministère des Terres et du Logement, propulsant People’s Turf PLC et son CEO comme organisateur des courses. Chacun pensait que l’argent de JMLS et le savoir-faire de Wayne Wood and Co étaient suffisants pour organiser des courses. Le public sait aujourd’hui que tout relève from thin air, surtout avec ce que le monde hippique a vécu samedi et dimanche dernier.

Autant dire que le pays a été la risée du monde entier à un moment où le Premier ministre — se fendant d’un discours avec une forte dose d’autosatisfaction – se félicitait d’avoir doté l’hippisme mauricien de la meilleure qualité possible de cadre et d’organisation. Mais le retour sur la piste du Champ-de-Mars a transmis un message contraire.

Encore plus, le CEO de la People’s Turf PLC ne lui a nullement rendu service lors de sa sortie lamentable sur Top FM en début de semaine. Pour justifier ses décisions et les maldonnes dans l’organisation des journées de courses du week-end, il a scandalisé les Mauriciens avec un langage, qui aurait dû avoir valu un rappel à l’ordre de la police dans le cadre d’une île Maurice, qui se veut moderne, républicaine et respectueuse des différences.

Ubheram Khulwant Ubheeram a adopté la stratégie de rejeter sur les autres ses propres insuffisances: « Pa mwa, li sa !». Il l’a fait sciemment avec une désinvolture déconcertante, discréditant, accusant et ridiculisant la Horse Racing Division de Wayne Wood et la Mauritius Broadcasting Corporation, seules responsables des différents couacs survenus lors de ces deux journées. People’s Turf PLC et Ubheeram n’ont rien à voir avec les énormités de leur premier week-end hippique. Il s’est posé comme le vrai patron de PTP et a fait la leçon à la GRA et la HRD et insistant que « mo lekip li konpetan, mo lekip finn fer sa ki ti bizin fer et mo lekip pena nanyen pou repros li ».

 

Les reproches de K.K. Ubheeram

K.K. Ubheeram a rejeté la faute sur les autres, à savoir l’autorité hippique, la HRD et la MBCTv, alors qu’en vérité l’ensemble des ratées et inepties relève de la People’ Turf PLC, qui aurait dû être sanctionné pour avoir pointé du doigt son autorité sans preuve comme le montrent ses témoignages.
Snake False Rails :
• « Si HRD pa ti satisfe ar façon False rails ti instale, li bizin anil zourne lekours la »
•« Si Eurotec inn blese akoz False Rails, komiser ti bizin deklar li non partan ek ranbours miz lor sa souval-la ».
•« Oui, il y a eu des imperfections, mais la décision finale revenait à la HRD »
La présence de K.K. Ubheeram dans la salle des commissaires :
•« J’ai été invité pour assister à l’enquête de la dernière course ».
•Ou il s’est permis d’intervenir avant d’être rappelé à l’ordre par le Chief Stipe, D. Moodley.
•Invité par qui ? Certainement, l’enquête ouverte apportera la réponse.
Résultat provisoire avant que la course ne soit courue
•« Mo lekip pena nanyen pou fer ladan et Jug Gocool de la MBC fine eksplike dan lanket ki finn fer par la GRA ».
•Par ailleurs, K.K. Ubheeram n’a donné aucune explication sur les retards répétitifs des courses sur l’horaire initial au point où la dernière course samedi s’est déroulée au coucher du soleil ;
Photo-finish : la victoire de Red Mars aux dépens de Stream Ahead
•Selon les turfistes Stream Ahead l’a emporté dans la 6e course de la journée dominicale, alors que la photo-finish de People’s Turf PLC semble attribuer la victoire à Red Mars.
•K.K. Ubheeram devait maintenir qu’il ne peut y avoir d’erreur car cet appareil a été calibré par un expert étranger.
•Mais quand a-t-il été calibré? Si un appareil a été calibré, on ne peut le bouger. C’est une condition sine qua non !
• Or, People’s Turf PLC a bougé et replacé l’appareil pour être installé, lui, sur un échafaudage mobile, la veille des courses.
•S’il y a eu calibrage vendredi dernier, il a été effectué non pas par l’expert de Timetronics —qui avait déjà quitté le pays après la journée inaugurale —, mais par quelqu’un d’autre. Qui ? A-t-il l’expérience nécessaire ?
Et alors pour les sanctions?

 

Où est passé Moschino ?

Outre les fausses notes déjà dénoncées, une autre est passée inaperçue, et non des moindres. Dans les résultats publiés samedi après la 4e course, les Stipes avaient oublié de donner le rang de Moschino qui participait à cette épreuve, remportée par Emblem of Hope.
Le coursier de l’écurie Vincent Allet avait terminé 5e. Si son jockey Robbie Bheekary a été réprimandé pour avoir fait usage de sa cravache de façon abusive, en revanche, la HRD a complètement omis de mettre le nom du cheval dans les résultats officiels.
Un oubli, non une nouvelle bévue !

Hors texte 2

L’écurie Gilbert Rousset cesse
ses activités après 34 ans

Toute histoire aussi belle soit-elle a une fin et celle de l’écurie Gilbert Rousset n’en fait pas exception. Après le décès de l’entraîneur, la décision de mettre fin à ses activités a été prise en consultation avec tous ceux concernés, à savoir les membres de sa famille et les propriétaires de cet établissement dont les chevaux ont fait vibrer le Champ-de-Mars pendant 34 ans.

C’est incontestablement une page de l’histoire du turf mauricien qui se tourne, mais disons que les turfistes s’y étaient préparés car l’assistant-entraîneur Soodesh Seesurrun en avait déjà parlé. Pas question de continuer sans Gilbert Rousset qui était le pilier de cette écurie qu’il a mise en place avec le soutien de ses meilleurs amis.
Outre le titre de champion avec l’écurie Hugues Maigrot (1987), Gilbert Rousset a engrangé huit autres titres de Champion, notamment en (2009, 2010, 2011, 2013, 2016, 2017, 2018 et 2020).

Il a huit victoires dans la Duchess of York Cup avec Great Gusto (1987), Mr Speaker (1988), Worshipful Day (1991), Electric Air (1994), Facet’s Magic (2000), Disa Leader (2010), Solo Traveller (2013) et Night In Seattle (2016).

Il a remporté la Barbé Cup en quatre fois avec Great Gusto (1987), Bona Fide (1991), Facet’s Magic (2000) et Disa Leader 2011).

Il compte quatre réussites dans la Maiden Cup avec To The Line 2006), Mr Brock (2008), Captain’s Knock (2010) et Intercontinental (2013) et enfin quatre autres succès dans la Duke of York Cup avec Expertise (1987), Captain’s Knock (2009), Disa Leader (2010) et Green Keeper (2011).

De ces chevaux, quatre ont été sacrés Cheval de l’Année, à savoir Great Gusto (1987), Mr Brock (2008), Disa Leader (2010) et Patrol Officer (2020).

Un palmarès plus qu’éloquent. L’écurie Gilbert Rousset a beaucoup apporté au turf mauricien et sa fermeture ne peut laisser insensibles ses milliers de supporteurs.
Informés de cette triste décision, les propriétaires de cet établissement ont commencé à placer leurs chevaux dans d’autres écuries pour poursuivre la saison 2022. Ainsi, Alyaasaat défendra désormais les couleurs de l’écurie Rameshwar Gujadhur, Rule The Night s’est joint à l’écurie Patrick Merven, Patrol Officer, Blackburn Roc, Tower of Wisdom, Ron’s Joy et Paddington’s Luck évolueront désormais sous l’entraînement Samraj Mahadia alors que Praveen Nagadoo a accueilli Break The Silence, Captain Flynt et Senor’s Guest.

 

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