Hippisme : Paul France Tennant cumule les fonctions de président de la MTCSL et du MTC

– Il prend le pari du démarrage de la saison 2022 pour le 28 mai prochain

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C’est finalement Paul France Tennant qui prend les rênes du Mauritius Turf Club après que ses pairs eurent décidé de lui faire confiance suite au retrait de la candidature d’Anil Kumar Ramnarain. Cette élection par défaut le propulse comme le premier président du MTC et de la MTCSL conjointement et lui confère l’énorme responsabilité de lancer l’hippisme mauricien dans un contexte où le président du MTC, club privé, doit aujourd’hui être adoubé par le bureau du Premier ministre pour pouvoir régner alors qu’il devrait être l’élu des membres de son organisation privée. Avec une marge de manœuvre serrée, le président peut raisonnablement annoncer que tout sera entrepris pour que la saison démarre le 28 mai alors qu’il devrait avoir le soutien de la Gambling Regulatory Authority pour avoir contribué indirectement à faire partir le président Giraud et faire capoter la candidature de celui qui se prêtait à prendre sa succession, Anil Kumar Ramnarain.

Ce dernier était pourtant devenu un solide favori pour succéder à Jean-Michel Giraud depuis la démission de ce dernier, mercredi matin, suite aux énormes pressions qui ont été exercées sur lui pour qu’il quitte ce poste suprême qu’il a tenu avec courage et détermination depuis son retour aux affaires sur insistance des dirigeants d’alors du club, alors qu’il était à la retraite. Ils l’ont pour la plupart abandonné après, faute de conviction.

Mis hors-course

Ainsi, Anil Ramnarain a été mis hors course à quelques encablures de l’arrivée. Il n’a pas été vaincu au vote puisqu’il a préféré démissionner comme administrateur avant. Cela fait suite à des tractations indignes d’un club plus que bicentenaire qui a duré la nuit de jeudi et la matinée d’hier. Cela s’est même prolongé dans la salle de réunion par la présence d’un émissaire venant de la sphère légale dont la mission consistait à dire que la candidature à la présidence d’Anil Ramnarain n’était pas du goût du bureau du Premier ministre, si ce n’est du PM lui-même. L’explication de celui qui a été lâché à la dernière minute pour justifier sa démission en dit long sur son état d’esprit dans une interview livrée au Mauricien, hier à la mi-journée (voir p. 34).

Les dés pipés

Que s’est-il donc passé avant cette élection ? Les jeux étaient pipés avant même qu’Anil Ramnarain n’arrive au Champ-de-Mars et Le Mauricien l’avait anticipé en évoquant la nuit des longs couteaux et des tractations jusqu’au moment du vote. La présence d’un ancien administrateur, en l’occurrence Frantz Merven, au Champ-de-Mars, tôt, hier matin, était un signe que le scénario était déjà écrit et que le sort de Ramnarain était scellé. La certitude absolue de l’un des communicateurs sur réseau social du magnat des paris Jean-Michel Lee Shim, se révélait juste. Comprenne qui voudra !
La stratégie de se débarrasser d’Anil Ramnarain était simple, mais nécessitait l’aide et l’intervention décisive de certains hommes de loi qui ont fait le relais entre le PMO et le MTC. Il fallait expliquer aux membres du board du MTC que le PMO ne soutiendrait pas la reprise de la saison hippique si le MTC élisait à sa tête un indésirable de l’Hôtel du Gouvernement.
Tout simplement parce qu’il est un supporter du Parti travailliste. Le même argument avait été utilisé pour pousser Giraud vers la porte de sortie, lui parce qu’il était mauve (?). Mais, en vérité, son sort avait été décidé parce qu’il avait promis une guerre totale contre la mafia des courses, les paris clandestins et le truquage des courses.

De nombreux émissaires du PMO et du MTC

L’Association des Entraîneurs a été également sollicitée par au moins un membre du gouvernement qui n’a pas de prix — de surcroît un turfiste invétéré — et un conseiller, très controversé pour son amour des paris internationaux, et qui tente un retour dans l’arène politique depuis peu. Pour l’heure, il conseille légalement certaines institutions publiques contre rémunération pour ses services en lieu et place du Parquet dont les services sont gratuits. Deux hommes de loi qui jouent ou ont joué un rôle majeur au MTC et qui ont pesé de toute leur crédibilité pour convaincre qu’il valait mieux céder aux exigences pré-ministérielles.
La réunion d’hier n’a pas duré longtemps et mis au courant des désirs du PMO — qui sont aujourd’hui des ordres —, Anil Ramnarain, à qui on reprochait ouvertement son appartenance politique, a soumis instantanément sa démission du Board du MTC, prenant tout le monde à contre-pied. « Je ne suis pas disposé à travailler avec des gens comme vous, des poltrons », a-t-il lâché avant de claquer la porte.

Même bord politique

C’est donc à cause de sa couleur politique qu’Anil Ramnarain a été évincé. Comme quoi aujourd’hui, la République de Maurice n’appartient qu’à ceux qui sont du même bord politique que ceux qui la dirigent. Les autres, qui divergent de cette apologie, sont donc condamnés à être en marge.
Pourtant, Anil Ramnarain détenait sa ‘Personal Management Licence’ de la GRA. Mais la forte opposition du PMO et du magnat des paris ont eu finalement raison de sa candidature.
C’est dans ce contexte inédit que Paul France Tennant a été choisi unanimement pour succéder à Jean Michel Giraud. Aux journalistes qui l’ont interrogé juste après son élection inattendue, Paul France Tennant a eu une réponse qui en dit long sur son état d’âme après tout ce qui s’est passé ces derniers temps : « Je ne voulais pas prendre la présidence, mais … il fallait bien ». Contraint contre son plein gré ?
Dans la foulée, Frantz Merven, visiblement contacté la veille, a été coopté comme membre du MTC pour remplacer Jean-Michel Giraud. Il fait donc son Comeback après une petite trêve à la suite de gros différends l’opposant à l’ex-président Kamal Taposeea. En revanche, l’ex-président de la MTCSL, Denis de Spéville, qui s’est dit prêt à aider dans les circonstances, n’a pas été considéré à ce stade mais au point où on en est, il ne faudrait pas s’étonner qu’il soit recommandé, si ce n’est imposé par la GRA . « En tout cas, si on est là aujourd’hui, sa responsabilité est aussi engagée », laisse entendre un membre du board du MTC.
Le nouveau président du MTC a laissé entendre que tout sera fait pour que la saison démarre le 28 mai.

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