La ministre Koonjoo-Shah : « Ce ne sont pas des allégations, mais des accusations très graves, et il faut qu’il aille à la police »
À peine 24 heures après la démission du Chief Executive Officer de Mauritius Telecom, Sherry Singh, celle-ci prend une dimension diplomatique et politique d’envergure. Le principal concerné a en effet choisi la plateforme de la station de radio privée Radio-Plus pour acculer frontalement le Premier ministre, Pravind Jugnauth, au sujet d’un appel téléphonique, dont la teneur est des plus compromettantes. Cette affaire s’est déroulée il y a quelques semaines. D’ailleurs, intervenant lors de cette émission en tant que citoyenne et membre du gouvernement, la ministre Kalpana Koonjoo-Shah n’a rien trouvé mieux que de dire que « ce ne sont pas des allégations, mais des accusations très graves, et il faut qu’il aille à la police ».
« PM inn telefonn mwa ek inn dir mwa ki bizin les enn Third Party akse a Internet », a répété à plusieurs reprises Sherry Singh, pour expliquer l’une des trois raisons de sa démission de son poste de CEO de MT, ajoutant que « si mo pa fer sa, li pou pran bann dispozisyon e ki mo pena swa ». Il a repris que le mandat de la Third Party était de faire installer des équipements pour le décryptage de messages sur Internet, notamment le Sniffing. Il a fait comprendre que la mise en place de ce Middleware sur le réseau allait contrôler tout le trafic Internet à Maurice et transitant par Maurice.
« Mo pa pou vann mo pei. Pena okenn kad legal pou sa e mo pa pou fer bann zafer ki pa bizin fer », s’est appesanti Sherry Singh, qui a refusé de confirmer au journaliste, Nawaz Noorbux, qui de ces deux pays, soit Israël, soit l’Inde, voire un autre, est concerné par cette mission, susceptible de porter atteinte à la sécurité nationale. Il maintient que « mo pa pou kre enn insidan konsekan ». Il devait cependant menacer que « s’ils réfutent mes accusations, je passerai à une étape supérieure en révélant de plus amples détails ».
Sherry Singh a également fait état de demandes venant du pouvoir pour ralentir l’Internet au plus fort des manifestations de rues, en 2020. Il a aussi expliqué des cas d’ingérence dans la gestion de MT. « Des conseillers, qui m’ont précisé que lord vinn depi lao, ont voulu m’imposer des gens pour des promotions et des recrutements juste parce qu’ils étaient proches du MSM. J’ai refusé, car il était hors de question que ces exercices se fassent sur la base de leur couleur politique. Mo pa get kouler mwa », ajoute-t-il. Il a cité le cas d’Air Mauritius où les employés devant être licenciés en 2020 faisaient partie d’une liste dressée par des agents du NSS avec la couleur politique de chacun d’eux avec des instructions « tu saki PTr mett deor ».
Sherry Singh, dont le Pay Packet est de l’ordre de Rs 700 000, et qui ajoute qu’il était “Underpaid”, a également saisi l’occasion pour exposer les principaux chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, soit la Leader Supremo, présentée comme Lady Macbeth, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, Zouberr Joomaye, « le plus fidèle des MSM, quand il y a une Business Opportunity », Sarah Currimjee, qui contrôle l’accès au PM, Ken Arian, gestionnaire de la DTU, Bassoo Seetaram, Rakesh Gooljaury, Mr Mervey, Lovish Ramlochun, Jimmy Appadoo et Hans Pattar.
D’autre part, répondant à la demande de la ministre Kalpana Koonjoo-Shah pour une déposition à la police, Sherry Singh a tout simplement déclaré : « Si zot oule mo fer sa, zot pou bizin Step down. Zot bizin konpran, ki sa ve dir if he (Sherry Singh) has come out with something so bing ». Affaire à suivre…
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Ramgoolam : « Si tousala vre, se enn ak de ot trayizon »
« Les allégations de Sherry Singh sont extrêmement graves et Pravind Jugnauth a le devoir de venir s’expliquer. À travers ce qu’a révélé l’ancien CEO de MT, qui était un proche des Jugnauth, plus particulièrement du Premier ministre lui-même et de son épouse, nous avons une idée claire de comment le pays est gouverné et combien ce gouvernement est dangereux. C’est d’ailleurs ce que nous avons plusieurs fois souligné.
Sherry Singh est aussi venu rappeler que Pravind Jugnauth n’a pas l’étoffe d’un Premier ministre. À titre d’exemple, il a parlé de la gestion du Covid et comment Pravind Jugnauth pa ti pe kapav pran desizion. Il a fallu le Dr Gujadhur pour décider de la fermeture des frontières… Les propos de Sherry Singh confirment également ce que nous avons souvent dénoncé concernant le système de recrutement dans les institutions étatiques et para-étatiques.
Mais par-dessus tout, ce qu’il a dit est extrêmement dangereux quant à la gestion du pays. On ne doit pas oublier qu’il y a eu d’abord un budget dans lequel finn vann paspor morisien a bann etranze. Puis, ils ont vendu des terrains à des étrangers. Zordi pe al vann informasyon bann etranze. Pe vann pei. Si tout cela se révèle vrai, c’est un acte de haute trahison contre l’État mauricien. Pravind Jugnauth bizin donn xplikasion.
Il ne faut pas oublier que ce gouvernement était venu de l’avant avec un White Paper pour contrôler le trafic internet. À l’époque cela avait soulevé un tollé, incluant des protestations de toute l’opposition et des forces civiles et le ministre Gobin a dû venir apaiser la situation. Et finalement ils ont capitulé. Mais aujourd’hui, nous constatons qu’ils n’ont pas nécessairement reculé mais ont trouvé une autre voie, pou pas par laport deryer. Cela démontre combien ils sont dangereux, comme l’avons toujours dit le PTr et moi-même.
Sherry Singh a fait plusieurs autres révélations de taille dont une phrase qui vient soutenir ce que nous pensons depuis toujours, notamment : Bizin koriz erer 2019 et il faut un tsunami, et que Pravind Jugnauth ne reviendra pas comme Premier ministre. Il est clair que c’est un gouvernma ki bizin ale le pli vit posib. »
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XLD : « Sherry Singh doit dire toute la vérité »
« Cette affaire de Third Party contrôlant l’internet à partir de Maurice est extrêmement grave. C’est trop trop trop grave pour que l’ancien CEO de MT se terre dans un silence maintenant. Li pa kapav res trankil aster la.
Sherry Singh doit venir de l’avant pour tout dévoiler au sujet de cette affaire. C’est trop grave pour qu’il continue à évoquer ce dossier à demi-mot. Il a noyé le poisson délibérément. Il n’a pas dit toute la vérité. Il a dit trop et pas assez. Il doit des explications plus élaborées à la population ».
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Boolell : « Far but not far enough ! »
À la suite de l’interview accordée par l’ex-CEO de MT à Radio Plus hier, le chef de file du groupe des parlementaires a réagi en affirmant que les révélations de Sherry Singh étaient « far but not far enough ». Il estime qu’en tant que patriote, « il a une obligation morale et légitime de révéler tout ce qu’il sait » dans l’intérêt du pays. Il estime que sa remarque selon laquelle le MSM ne remportera pas les élections est « revealing ».
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Bodha : « Le PM pas digne d’être à la tête du pays »
« Si les allégations faites par l’ancien CEO de Mauritius Telecom sont vraies, le Premier ministre n’est pas digne d’être à la tête du pays. Nous parlons la de la sécurité nationale, de la souveraineté nationale, de la liberté de chaque citoyen de Maurice et de l’intégrité des données internationales qui transitent à travers internet et c’est extrêmement grave
« Ce sont des allégations très très graves et le Premier ministre doit assumer ses responsabilités et donner sa version des faits . Ce sera au peuple de juger. J’avais déjà évoqué le dysfonctionnement d’un système cadenassé et de Lakwizinn qui a pris le pays en otage et aujourd’hui tout ceci a été dévoilé par quelqu’un qui en était à la tête
« Le Premier ministre doit réagir et nous nous suivons cette affaire de près. «