Kolos Cement Ltd essuie des pertes de Rs 48,5 millions pour le trimestre se terminant 31 mars. Le chiffre d’affaires atteint Rs 522 millions, contre Rs 477 millions pour la même période de l’année précédente.
Le cimentier fait face à des coûts d’opération croissants en raison de l’inflation, de la volatilité des taux de change et de la hausse des coûts des matières premières et du carburant. Ces éléments ont considérablement érodé les marges de cette société. En situation déficitaire, elle souligne que son prix de vente moyen a augmenté de 26% entre 2020 et janvier 2023.
Au cours de la même période, ses coûts de production par tonne ont été affectés par l’évolution du taux de change. Sa facture de carburant (diesel/énergie) s’est appréciée de 264%, tandis que ses frais d’emballage ont subi une majoration de 80%.
La direction de Kolos fait comprendre que « nos pertes sont attribuées à une augmentation des coûts localement et à l’échelle internationale, combinée à l’incapacité de repasser ces mêmes coûts sur le marché aux consommateurs. » Elle ajoute que « le taux de change a eu un impact énorme sur notre activité car nos achats de matières premières se font en dollar américain. Le taux du dollar, entre autres, a pris l’ascenseur depuis le début du Covid et Kolos Cement n’a pu répercuter tout l’impact et subventionne toujours une grande partie des coûts. » La direction soutient qu’en mars dernier, le dollar s’échangeait à Rs 46.19, comparativement à Rs 43.88 en mars 2022 et Rs 34.17 en 2019.
Et le Key Rate
« Depuis janvier 2022, les cinq hausses répétitives du prix du diesel n’ont pu être répercutées sur le prix de vente et le diesel représente un poste de dépenses important pour notre activité, » fait-on ressortir. Les machines qui procèdent à l’extraction du ciment depuis les cales des bateaux utilisent le diesel. « Cet impact sur l’année 2023 s’élève à plus de Rs 7 millions, » ajoute la direction. Cela sans compter que l’électricité a connu une hausse considérable depuis le début de l’année. D’autre part, le Key Rate est passé de 1,85 % à 4,50 % en décembre dernier, plombant au passage les coûts financiers.
En 2020, l’entreprise a établi un programme d’optimisation des coûts. Instauré, d’abord dans le contexte de la pandémie, il est toujours en place et les réserves ont été réduites et/ou coupées pour s’adapter à la nouvelle ère post-Covid. « L’incapacité de répercuter toute augmentation de prix/coûts sur le marché depuis près d’un an et demi signifie que nous sommes pleinement impactés par les divers coûts croissants locaux et internationaux, » regrette-t-on.
Mesures drastiques
Kolos Cement Ltd n’a aujourd’hui d’autre choix que d’envisager des mesures drastiques pour maintenir ses activités dans leur ensemble. A partir du 1er juin 2023 : la location et gestion des palettes en bois et des housses en plastique sera facturée. Les sacs de ciment sont palettisés depuis 2015 et le service de palettes en bois a toujours été offert gratuitement aux clients pour faciliter la logistique. Cependant, le coût lié à l’achat, à la manutention, aux réparations et à la gestion des palettes en bois s’avère être conséquent. Ainsi, Kolos Cement Ltd n’a d’autre choix que de répercuter ce coût sur ses clients.
Des frais seront également appliqués pour les housses en plastique qui servent à protéger les sacs de ciment placés sur les palettes en bois. Les housses en plastique répondent à deux problématiques principales : la protection contre la pluie pendant le transport et/ou sur site et le maintien des sacs de ciment pour éviter les chutes. « Les consommateurs seront les premiers affectés car les services de facilitation ou d’assistance proposés gratuitement par Kolos Cement Ltd, seront désormais payants ou supprimés, » prévient la direction.
Inquiète face à l’avenir, la direction a entamé des discussions avec le ministère du Commerce et de la Protection des Consommateurs pour une révision du contrôle des prix du ciment. Elle a également déposé une demande de Judicial Review afin d’obtenir une nouvelle base de calcul du contrôle des prix du ciment.
Le conseil d’administration et la direction du cimentier demeurent convaincus qu’une solution bénéfique à tous sera trouvée. « Nous ne pouvons que faire un triste constat après trois mois de contrôle des prix du ciment : l’indice des prix de la construction n’a pas baissé. Cela confirme, ce que nous martelons depuis la pandémie : le ciment représente à peine 7% du coût total de la construction d’une maison et/ou bâtiment », indique Kolos Cement Ltd dans la conjoncture.
Il existe un climat tendu dans le secteur de la construction depuis la fin de 2022. Cette atmosphère est palpable avec des chiffres en baisse, des projets en attente, des spéculations autour de certains projets publics et privés et des facteurs économiques tels que les élections générales, les taux d’intérêts exorbitants ainsi que l’inflation élevée et le pouvoir d’achat qui ne cesse de s’effriter. Kolos Cement Ltd espère que le prochain budget donnera des indications quant à l’avenir du secteur de la construction.