Jacques Chasteau de Balyon : « La politique pour moi, c’est SERVIR. Mon pays avant tout ! »

MONIQUE DINAN

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Le livre « Le cœur de Solange », lancé il y a un mois, est passionnant. Si ce livre se veut être un hommage aux deux femmes de sa vie, sa maman Solange, qui meurt quand il n’a que six ans, et son épouse bien-aimée Janick, morte dans un accident de voiture après un cyclone en janvier 2002, ne retenons dans cet article que l’histoire de son engagement politique.

Contraint de quitter le Collège du St-Esprit sans aucun certificat, il entre dans la vie professionnelle comme un comptable non qualifié sur la propriété de Beau Champ. Il se fait un devoir d’apprendre les principes et peut assumer après quelques années la gestion financière de cette belle usine sucrière dans l’est du pays. Son milieu professionnel n’a pas accepté facilement qu’il s’engage dans la politique active mais il a su aller de l’avant.

Cette autobiographie nous permet d’entrer dans les officines des partis politiques avant les élections, de voir dans quel climat se fait le choix des candidats et par la suite leur répartition aux postes de responsabilité, privilège laissé aux seuls chefs des partis. Son parcours personnel d’abord dans le PMSD puis avec le Parti Travailliste permet de mieux comprendre les enjeux des combats politiques des dernières décennies.

Jacques Chasteau a été pendant 25 ans au sein du PMSD. Il est très proche de Gaëtan Duval alors que celui-ci, en fin de carrière, a dû céder sa place à son fils Xavier-Luc Duval. Aux élections de 1983, il est campaign manager pour la circonscription de Curepipe. Aux élections municipales de 1985 il pose comme candidat pour l’alliance bleu, blanc, rouge et il est battu. Lors des élections législatives de 1987, quand l’alliance PMSD/PTR/MSM est présente face à l’Union MMM/MTD, il est battu dans sa circonscription alors que son parti remporte les élections. En 1991, il perd de nouveau. En 1995, il démissionne du PMSD : « je me bats pour mes principes, pas contre les personnes. »

Les bonnes relations entretenues par son épouse Janick avec Veena, l’épouse de Navin  Ramgoolam viennent renforcer la collaboration entre les deux hommes. C’est lors de sa troisième candidature qu’il entre au Parlement en 1995. Nommé junior minister au ministère des Finances, il découvre les complexités de la vie d’un député, mais tient à rester un député de la proximité, proche de ses mandants. De 1997-2000 alors qu’il est nommé Ministre du Tourisme et des Loisirs, il va insuffler un dynamisme qui va lancer la MTPA avec un taux de croissance de 15% l’an. Aux élections de l’an 2000, il n’est pas choisi comme candidat et perd son épouse en 2002. De 2006-2014, Navin Ramgoolam revenu au pouvoir, il est nommé pendant 9 ans ambassadeur de l’Ile Maurice en France et va participer à de multiples rencontres internationales pour faire entendre la voix de son pays.

Il a tout vécu : défaites électorales, des alliances politiques avec lesquelles il n’était pas toujours d’accord, des postes de grande responsabilité à Maurice et à l’étranger mais son souci est resté le même : offrir un service honnête et dévoué dans le but de faire progresser le pays tout en acceptant les multiples coups durs associés à cet engagement : « Le devoir d’être au service de la société n’est pas donné à tous. Le don de soi, la générosité, la disponibilité sont des valeurs essentielles pour accomplir cette fonction au service du pays. Pour aimer servir, il faut avoir un cœur. Je me retirais les mains propres, la conscience tranquille…. »

Combien de nos élus ont le même état d’esprit ?

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