Joint Public-Private Committee : Le dossier des devises s’invite aux échanges présidés par les Finances

Manpower, Weak Link :  Un Fast Track Committee des Finances et du PMO travaille au recrutement des travailleurs étrangers

Le ministre des Finances, Renganaden  Padayachy s’est dit convaincu hier qu’il ne devrait pas y avoir de manque de devises étrangères dans le pays.

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Il s’adressait à la presse à l’issue de la réunion du comité conjoint public-privé organisé à la fin du premier trimestre après la présentation du budget 2022-2023. Il a, par la même occasion, affirmé que l’inflation constitue la préoccupation majeure à gérer d’autant plus que les négociations tripartites pour la compensation salariale débuteront bientôt. Abordant le recrutement des travailleurs étrangers, il a annoncé que le Fast Track Committee, au sein duquel des représentants du Prime Minister’s Office et du ministère des Finances travaillent de concert, se prononcera sur la question bientôt.

Invité à apporter des précisions sur les challenges auxquels l’économie mauricienne sera confrontée dans un avenir proche, le ministre des Finances a expliqué que l’économie est dynamique et tout est un défi. « Nous travaillons sur chaque secteur au niveau micro-économique mais aussi bien que macroéconomique. La principale préoccupation est l’inflation.

Nous expérimentons une forte dose de croissance économique mais nous devons aussi voir les conséquences de ce challenge car avec les négociations tripartites cet élément devra être pris en compte. Le maintien de la croissance économique enregistrée jusqu’ici et de la confiance dans notre pays constituent également un challenge », déclare Renganaden Padayachy.

S’agissant de la dépréciation de la roupie, le ministre des Finances a invité les différents entrepreneurs de ne pas se livrer à de la spéculation. « Nous sommes à une reprise de plus de 80% du secteur touristique. Ce secteur va bien et nous ne devrions pas avoir des problèmes de devises. Il faut savoir jouer le jeu. Nous sommes dans un processus de reprise. Ce n’est pas une question d’intérêts individuels » , fait-il comprendre. Il s’est appesanti sur le fait que le pays n’aurait pas dû faire face à un manque de devises étrangères.

À ce même chapitre, le Grand Argentier a ajouté que « la politique de la Banque de Maurice est indépendante, la direction de la Banque Centrale suit cela de très près. Si l’on s’engage dans ce jeu, il se peut que la Banque de Maurice décide d’agir »

Le ministre des Finances affirme qu’après le premier trimestre d’exercice financier 2022-2023 et dans le sillage de la présentation du budget, il fallait voir comment travailler pour accompagner cette reprise économique qui est en train de se produire à Maurice et prendre connaissance des différents éléments.  « Nous sommes là pour parler non seulement de ce qui va bien et surtout parler de ce qui va mal. Les officiers du ministère des Finances, de l’EDB ont pris note des points évoqués et des obstacles à surmonter et nous allons travailler sur ces différents volets et avancer très vite », a-t-il dit.

Le ministre est d’avis que la réunion a été l’occasion de fait un rappel de 2020 et de 2021. Une vidéo à cet effet a été présentée par l’Economic Development Board(EDB). « Cela fait un an depuis la réouverture complète des frontières à Maurice et nous anticipons une forte reprise économique pour 2022. Tous les indicateurs sont au vert. Le taux de croissance pour cette année sera au-dessus de 7%, le niveau du PIB atteindra Rs 544 milliards alors qu’il était de Rs 512 milliards en 2019. Le taux des exportations est très élevé par rapport à l’année dernière et à 2019, nous devons accompagner cette reprise pour la rendre soutenable dans le temps, notamment à moyen et long terme. Cela a été une réunion chaleureuse et instructive où nous avons parlé librement », confie le ministre.

Au niveau du secteur manufacturier et de BPO, dont les centres d’appel, l’accent est mis sur l’importance de la main-d’œuvre étrangère incontournable pour assurer et porter la croissance.

Les échanges au sein du comité conjoint public/privé avaient débuté dans la matinée par une déclaration du directeur de l’EDB, Ken Poonoosamy, qui avait placé l’économie dans un contexte international. Il avait abordé les menaces d’une récession globale engendrée entre autres par la crise énergétique, affectant les principaux marchés mauriciens en Europe. Il a souligné la nécessité de « remain cautious »

Toutefois, le Grand Argentier a fait ressortir que « nous ne pourrons pas toutefois la comparer à 2020 qui reste et restera dans l’histoire comme annus horribilis pour l’économie mauricienne. C’est-à-dire -15% de contraction, pas de touristes et l’obligation pour nous d’aller vers des mesures non conventionnelles pour pouvoir maintenir à flot l’économie du pays. Ce marqueur reste et nous devons tenir en compte les autres crises qui pourraient se présenter à nous plus devant. On parle beaucoup de récession qui s’annonce, mais le plus important pour nous est la croissance globale. On aura une croissance positive par rapport à 2020. Cela nous permettra d’accélérer la reprise par la suite. »

Le recours à la main-d’œuvre étrangère dans la conjoncture économique a aussi été évoqué. Le ministre des Finances affirme en avoir parlé dans le dernier budget. « Par rapport à la création de richesses, il y aura dans pas longtemps la mise en place d’un Fast Track Committee et ministère des Finances et le PMO travaillent de concert pour voir le nombre, les besoins dans différents secteurs et nous prendrons une décision », s’est-il évertué de rassure.

La réunion a aussi été marquée par une intervention du Deputy Financial Secretary, Visvanaden Soondram. Il a brossé un tableau de la situation économique. Par la suite, il y a eu des échanges de vues à huis clos de près de deux heures entre les décideurs du secteur privé et les officiels du ministère des Finances.

Dans l’ensemble, les capitaines de l’industrie ont rappelé l’importance du dialogue public-privé sur les points convergents et divergents qui constituent une démarche importante pour résoudre les problèmes qui se posent dans le contexte de reprise post-Covid-19.

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