Konversasion Solider – ReA prône des élections référendaires

La première Konversasion Solider de Rezistans ek Alternativ (ReA) et ses alliés, dont la General Workers’ Federation (GWF), la Small Planters’ Association et l’Assemblée solidaire de Mahébourg, s’est tenue samedi à Mahébourg sur le thème “Pei an kriz :ki larout ?”. Deux ans après l’épisode du MV Wakashio, ils se sont attelés à la tâche de tracer les premières lignes d’une Roadmap pour la transition entre le système politique d’avant et celui qu’ils aspirent à créer « avec et pour le peuple .

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« Les nombreux mouvements des Mauriciens ces deux dernières années pour gérer une des pires crises écologiques que le pays ait connues n’étaient que le début », disent-ils. L’activiste Bruneau Laurette et Alain Malherbe, présents pour l’occasion, ont rejoint les membres de ReA pour des élections de nature référendaire.

Une des propositions est axée sur la création d’un front commun « face à un pays, un gouvernement et une opposition en crise ». Durant deux heures et demie, ils ont ainsi été nombreux, jeunes et moins jeunes, à prendre la parole autour des cinq propositions du collectif, soit

la réforme du système électoral,

le non-alignement de la République,

la revalorisation de l’Histoire de Maurice,

l’intégration de la nature dans toutes les prises de décision, et

la revendication du droit social et économique de chaque citoyen.

Ashok Subron affirme que « les prochaines élections générales ne devraient pas être centrées sur le BLD de tel ou tel chef de parti. Ce n’est pas une élection pour changer de gouvernement ! Nous devons nous accorder sur quatre ou cinq points fondamentaux pour changer la Constitution. »  Il réclame la réforme du système électoral. « Il faut décommunaliser ce système et adopter la norme proportionnelle pour l’attribution de sièges au Parlement, pour que l’argent ne domine plus les élections. »

Il a aussi plaidé pour un « front commun du peuple avec un positionnement clair, net et neutre » de Maurice. « Lemond pe redivize, et on doit mettre nos conditions pour que Maurice prône la paix dans notre région et dans l’océan Indien, sans bases militaires aux Chagos ou à Agalega. »

Ashok Subron prône la nécessité d’enseigner l’histoire aux nouvelles générations en s’appuyant sur le fait que « nounn vinn isi pou travay later, pa pou Modi ! On doit reconnaître notre histoire et elle doit faire partie du préambule de notre Constitution. »

Par ailleurs, le collectif Konversasion Solider propose d’intégrer les droits de la nature dans les prises de décisions importantes.

Ashok Subron a également rappelé l’objectif principal de cette rencontre et des rencontres précédentes dans la conjoncture. « L’on ne doit plus se contenter de dire qu’il faut retirer un gouvernement au pouvoir pour le remplacer par un autre. Oui, pendant le Wakashio, il y avait le slogan BLD, mais si on met Pravind Jugnauth dehors, qui va-t-on mettre à sa place ? Bobby Hurreeram puisqu’on est justement dans sa circonscription ? Navin Ramgoolam ? Bruneau Laurette ? » s’est-il interrogé.

Pour lui, « il n’est plus l’heure de penser à remplacer X par Z, mais de repenser totalement le système pour permettre au peuple de reprendre le contrôle de sa vie ». Il a aussi mis en garde « tous ceux qui essaient de jouer avec le communalisme », ajoutant : « le peuple de Maurice est arrivé au ras le bol, et on ne veut pas que ça dégénère. »

Il a rappelé que Rezistans ek Alternativ ne contribuera pas à la division du pays sur des bases communales. « Kan nou ti zanfan, nou ti kone ki ete sa saga rasial ! Nou pa oule sa ankor. Ena dimounn pa kone ki pe zwe ek dife lor sa size-la ! Pa badinn ek zafer kominal ! On se trouve à un moment historique », dit-il.

Rappelant la grande mobilisation de 1982, il explique qu’à l’époque, ces 200 000 personnes qui étaient descendues dans la rue n’avaient que faire de qui allait être Premier ministre. « Ce qui importait, c’est que nous voulions un changement pour le pays. Il y avait un profond désir de changement. On veut quelque chose de similaire » , propose-t-il.

Dans son allocution, Stefan Gua a rappelé les grandes dates de ces deux dernières années ayant démontré que le peuple peut prendre les choses en main. Bruneau Laurette, qui était aussi présent lors de cette première rencontre, estime que « nous sommes  à  la fin d’un chapitre politique et institutionnel ». Il continue : « Et si nous commençons  ce nouveau chapitre avec des systèmes mis en place dans le passé, et qui ont détruit l’île Maurice, nous allons dans un même siècle de souffrances. »

Il a par ailleurs tiré à boulets rouges sur l’opposition, affirmant que « les prétendus ténors n’ont pas réussi à protéger la démocratie et la sécurité du peuple. Ces gens-là ont failli au Parlement et il est de notre devoir de discuter ensemble, de s’asseoir pour la planification, car il y a une transition. »

Il a aussi abondé dans le même sens que les membres du collectif, déclarant que«   le Parlement est le symbole du communalisme, alors qu’il aurait dû être le symbole de la démocratie participative ».

En conclusion, il a lancé un appel « Mahébourg, c’était le réveil, le début, et l’unité citoyenne dépasse largement le cadre politique. »

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