Kot nou pe ale !

Une internaute qui poste des propos abjects à l’intention de personnes vivant avec un handicap, insinuant carrément que ces personnes ne méritent pas de vivre ! Cela paraît insensé, voire incroyable, inventé, monté de toutes pièces. Mais cela s’est pourtant passé en fin de cette semaine dans notre petit pays, autrefois qualifié de « paradis » par de nombreuses personnes de toutes nationalités.

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« Autrefois », parce que ces dernières années, avec ou sans Covid, le « paradis » a vogué davantage en direction des rivages… fiscaux. Heureusement, cependant, selon ce qui s’est passé lors des travaux de la session plénière de juin 2021 du Groupe d’action financière (GAFI), notre pays serait sur la bonne voie pour retrouver ses attributs originels, que bon nombre confèrent mythiquement à l’illustre papa de Tom Sawyer et de Huckleberry Finn, Mark Twain.

Le dégoûtant “post” de cette internaute à l’égard des personnes vivant en situation de handicap est inexcusable, injustifiable et impardonnable. Heureusement, plusieurs Mauriciens, principalement des parents d’enfants handicapés, ont rapidement réagi pour que les autorités sévissent contre cet abus de la liberté d’expression. Et celles-ci ont effectivement été promptes à agir.

Dommage cependant que nombre d’autres compatriotes ne se soient pas sentis concernés, ni ne se soient manifestés concrètement. Certains ont effectivement dénoncé et déploré ce manque d’égards via des réseaux sociaux, mais l’on peut compter sur les doigts d’une main les rares Mauriciens qui ont suivi le “move” d’Ali Jookhun, lui-même père d’enfants en situation de handicap et ardent défenseur des personnes concernées. Cette indifférence générale, face à la mise à l’index de nos compatriotes, perdure sur plusieurs tableaux encore et toujours malgré tous les changements que la crise sanitaire du Covid-19 ait pu engendrer. Alors que tout autour de nous nous interpelle à retourner à l’essentiel, à faire appel à l’humanité et au sens de solidarité envers les uns et les autres…

Ce fichu virus, justement, s’est de nouveau rappelé à nos souvenirs, depuis ce 1er juillet, avec la détection massive de plusieurs membres d’une même famille, tous trouvés positifs après l’organisation d’un mariage où ils auraient été bien plus de… dix ! Soit la limite imposée par les autorités, suivant les consignes sanitaires en vigueur jusqu’au 1er juillet, date de la troisième phase de déconfinement. Résultat : tout un quartier de Terre-Rouge s’est réveillé en zone rouge vendredi matin… Avec les inconvénients que cela implique pour ceux qui n’ont que récemment repris physiquement le travail, pour les enfants qui vont à l’école, les parents qui ne sont pas financièrement aisés et qui triment en journée pour nourrir leur famille le soir…

Du coup, cette troisième phase de déconfinement, qui a pris effet le 1er juillet, annoncée par Pravind Jugnauth en grande pompe la semaine dernière, assortie d’une flopée de déclarations selon lesquelles son gouvernement a « bien géré cette deuxième vague », laisse un arrière-goût très amer dans la bouche de nombreux Mauriciens. Comment expliquer que l’on se retrouve, en phase trois de déconfinement, avec la réouverture prochaine des frontières et la reprise quasi-totale des activités économiques, avec un nombre de nouveaux cas positifs qui prend l’ascenseur ?

Si Pravind Jugnauth se targue d’avoir pu « protéger la population» jusqu’ici, s’appuyant pour cela sur un nombre peu élevé de cas fatals, en revanche, il nous semble qu’on ne devrait pas trop crier victoire… L’ouverture, même contrôlée, le 15 juillet de nos frontières, avec la décision arrêtée par le gouvernement d’accueillir des touristes non vaccinés, doit absolument être accompagnée de mesures strictes, solides et efficaces. Au cas contraire, gare aux variants les plus mortels, tels que le variant Delta… Sous prétexte de précipiter la croissance économique, on risque sérieusement de se prendre une troisième vague en pleine poire !

Et dire que si l’on avait modestement écouté le Dr Gujadhur dès le départ et fermé le pays totalement pendant une quinzaine de jours, la situation aurait très probablement été différente.

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