Langue française – Prix du jeune écrivain : Aqiil Gopee, lauréat pour la troisième fois

Le premier Prix du jeune écrivain de langue française a été attribué à Aqiil Gopee pour sa nouvelle Insectarium. Il s’agit de la troisième consécration du jeune écrivain après Loup et rouge en 2014 et La porte d’enfer en 2016. C’est avec « beaucoup de soulagement », confie-t-il au Mauricien, qu’il a accueilli la nouvelle, il y a quelques jours. Insectarium sera publié par la maison Buchet-Chastel, en mars.

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C’est un jeune homme heureux qui a annoncé la nouvelle sur sa page Facebook en précisant qu’« il s’agit de la dernière fois », qu’il est sacré lauréat pour ce prix. Car celui-ci est ouvert aux jeunes de 15 à 26 ans et il en a déjà 25, a-t-il dit.

Mais pourquoi un sentiment de « soulagement » ? « À 15-16 ans, il y a eu vite une mini-célébrité qui s’est installée et on attendait beaucoup de moi. Ensuite, il y a eu un hiatus. Cela fait quelques années que je n’ai pas écrit. J’ai mis deux ans à écrire cette nouvelle. C’était bien pour moi de pouvoir prendre du recul et de produire un travail plus réfléchi, avec plus de maturité. Le travail était plus lent et dense. Je l’ai d’abord écrit en anglais et l’ai rangé dans un tiroir. Par la suite, je l’ai repris pour la réécrire en français et cela a porté ses fruits. »

Cependant, poursuit-il, n’ayant pas écrit depuis longtemps, il avait l’impression d’être un peu perdu. « En plus, j’écrivais dans le secret. Avant, je fréquentais l’atelier d’écriture (ndlr : atelier animé par l’écrivain et éditeur Barlen Pyamootoo, à l’Institut français de Maurice, les samedis). Je montrais mes textes, cela me rassurait. J’écrivais d’ailleurs pour les montrer. Et là, je me demandais si ce texte valait la peine d’être lu. »

Ayant appris que « le dépôt des textes aux membres du jury est anonyme, donc ils ne savent pas de qui il est », ce résultat vient le conforter dans son projet d’écriture et éventuellement confirmer une signature stylistique qui lui serait propre.
Insectarium est un texte descriptif dont l’histoire se passe dans un cimetière musulman, à Maurice. « Il s’agit de l’histoire d’un jeune homme qui est enterré par sa famille, et il y a un homme qui arrive et qui le pleure. »

La nouvelle est captivante, l’écriture sensuelle, les personnages attachants. Insectarium entraîne le lecteur dans l’antre de leur vie passée ; ce sont deux personnages, différents sur quasiment tous les plans. Rien ne pouvait présager ce qui allait se passer. La nouvelle pourra être lue à sa publication en mars. Le jeune lauréat se rendra d’ailleurs à Paris pour l’occasion afin de recevoir son prix.

Aqiil Gopee, ancien lauréat du collège Royal de Curepipe, a fait des études de religion menant à une licence au Amherst College aux États-Unis avant d’entamer un master des études comparées en religion et archéologie à l’université de Harvard. En congé sabbatique à Maurice depuis novembre, le jeune homme se reconnecte avec l’écriture. Il travaille en ce moment sur un projet de roman.

Il anime tous les week-ends, depuis le mois de janvier, un atelier d’écriture “Creative Writing Circle”. Il participe aussi aux projets de recherches et de fouilles archéologiques menés par le professeur Krish Seetah, du département d’anthropologie de l’université de Stanford, à Maurice, depuis quelques années. En septembre de cette année, Aqiil Gopee entame un doctorat à l’université de Chicago.

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