Le MES, 40 ans déjà, et après !

Ceux âgés aujourd’hui entre 56 et 60 ans peuvent se rappeler une expérience traumatisante. Ils doivent se souvenir de cet épisode qui aura marqué une génération de jeunes à un tournant critique de leur épanouissement.

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Certes, il y a 40 ans de cela s’opérait le changement politique avec l’installation à l’Hôtel du gouvernement de feu sir Anerood Jugnauth en tant que Premier ministre de l’Alliance MMM/PSM en remplacement de feu sir Seewoosagur Ramgoolam à la tête du parti Travailliste. Avec, en prime, le 60/0 issu des urnes, l’euphorie de enn sel lepep enn nasyon était à son comble.

Après la victoire du 11 juin 1982, il y avait eu cette marée humaine envahissant le Champ-de-Mars pour accueillir la Grande Dame de la plus grande démocratie au monde, feue Indira Gandhi. Évidemment, un grand moment dans l’histoire de la petite île Maurice, traçant son chemin sous les arcanes de la démocratie. Un changement politique s’opérant dans la sérénité même si en toile de fond, la situation de l’économie n’était nullement au beau fixe. Pour dire le moins.Toutefois, là n’est pas le propos du jour pour ces Mauriciens dans la tranche d’âge de 56-60 ans. Et ce, même s’ils étaient âgés de 16 à 20 ans et que certains d’entre eux avaient eu la possibilité d’exercer leur droit de vote pour la première fois.Ces Mauriciens doivent se rappeler autre chose. Aussi capitale. Il y a 40 ans, ils prenaient part à des examens de fin de cycle secondaire, soit ceux de School Certificate (SC) et de Higher School Certificate (HSC). Oui des examens de Cambridge Examinations Syndicate au mois de juin même si le Covid-19 n’avait pas encore sévi à cette époque.Ces examens de SC et de HSC auraient dû se tenir à la fin de 1981. Mais sous la pression des étudiants et des parents d’élèves, et de l’île Maurice, désemparés par le scandale de fuite de questionnaires en série aux examens de SC et de HSC, le ministre de l’Éducation d’alors, sir Kher Jagatsingh, a dû céder pour faire annuler ces examens d’octobre/novembre 1981 à juin 1982. Le calendrier, établi par Cambridge Examinations Syndicate, faisait que le début de ces examens coïncidait avec les élections générales du vendredi 11 juin 1982.Les deux hauts fonctionnaires de l’Éducation de l’époque, soit octobre 1981, occupant des bureaux en bois du ministère à la rue Edith Cavell, se rappelleront probablement la remarque à l’emporte-pièce adressée au journaliste, voulant se rassurer sur l’authenticité d’un document à l’effet que « ou kapav al ekrir dan ou lagazet ki nou pe vann kestioner lekzame Senyor »

Pourtant, ce journaliste venait d’acheter d’une tierce partie pour Rs 500 le premier questionnaire d’anglais de School Certificate, qui avait fait l’objet de fuites alors.À partir de là, les événements allaient s’enchaîner confirmant l’existence d’un réseau de fraudeurs opérant au cœur du système de l’organisation des examens. Pas un jour ne se passait sans que la presse d’alors ne révélait des fuites dans d’autres matières que ce soit pour le SC ou le HSC. Acculé, le gouvernement devait concéder instituer la commission d’enquête Latour-Adrien pour faire la lumière sur cette sinistre affaire.La coïncidence veut que 40 ans après, une nouvelle affaire de fuites de questionnaires d’examens suscite de graves appréhensions. Ce scandale couve sous les cendres depuis le 1er juin dernier. Intervenant lors des débats sur le budget, samedi, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, avait eu une occasion en or de rise above la politique politicaille pour rassurer la communauté des élèves et des parents d’élèves devant prendre part aux examens du Primary School Achievement Certificate ou du National Certificate of Education.La VPM et ministre de l’Éducation a préféré balayer d’un revers de la main ce grave problème en confrontant ceux, qui ont assumé le rôle de Whistleblower, sur le plan purement politique. En clair, ils sont accusés d’avoir suscité une psychose en attirant l’attention sur le problème alors qu’au MES et au ministère, le problème est Live depuis bientôt une dizaine de jours.

Il n’y a rien de faux. La VPM a confirmé qu’il y a eu bel et bien une tentative de fraude sur des questionnaires aux examens de PSAC et du NCE.  Pire, demeure le fait que l’auteur n’est nul autre qu’un Top Gun affecté au Mauritius Examinations Syndicate.

Les autorités gagneraient à faire preuve de davantage de transparence sur tout ce qui s’est passé au MES le 1er juin et même avant. Et ce qui est prévu pour la suite. Car il y va de l’intégrité des examens dans le système scolaire.

Aujourd’hui, le MES va sur ses 40 ans d’opération déjà. Le succès de cette institution à ramener la confiance après les fuites de la fin de 1981 est indéniable. Mais le moment n’est-il pas venu pour jeter un nouveau regard sur les mécanismes de contrôle en place. Quitte à se remettre en question car la technologie a évolué, évolue et continuera à évoluer.

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