Lettre ouverte à mon enfant

POËMA ZÉPHIR

Salut mon trésor,

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Je sais que tu n’es pas encore né(e) mais je voulais que tu saches avant de venir au monde combien je suis désolée. Je suis extrêmement navrée que tu doives arriver dans cet endroit qui devient de moins en moins accueillant. Oui, c’est égoïste de ma part de te désirer même si je sais que vivre sur Terre de nos jours ressemble de plus en plus à un séjour en enfer. Pardonne-moi parce que je n’ai pas fait assez d’efforts pour sauvegarder la planète. J’ai malheureusement contribué au réchauffement climatique. Si tu vas vivre dans un monde sans abeilles, cela sera également de ma faute. Comme une idiote, j’ai préféré écouter mon côté humain faible, avide et vulnérable qui ne s’est pas assez battu pour préserver la nature. Et les papillons !

À l’heure où j’écris ces mots, on n’en voit presque plus voler à l’extérieur. Les chenilles sont bannies des champs car qui achètera des “bred sousou” avec un petit trou dans la feuille ? Je pense avec tristesse qu’à l’époque, où tu pourras courir, il n’y en aura peut-être plus un seul à Maurice. J’exagère peut-être mais, avec tout ce qu’on endure au niveau environnemental maintenant, cela ne m’étonnera pas que les papillons disparaissent.

Je m’en veux, certes, mais j’ai quand même de l’espoir. Même si nous avons des politiciens qui ne pensent qu’à remplir leur gros bide de liasses de billets ou des citoyens qui se recentrent progressivement sur leur petite personne, j’ai foi en ces héros quotidiens qui continuent de se battre pour redonner des couleurs à notre île ainsi qu’à notre grande maison de location bleue. Je veux faire partie de ces hommes et de ces femmes qui ont le courage de sortir de leur confort pour redonner vie à la nature. J’ai envie que tu puisses goûter au bonheur simple de faire un pique-nique sur la plage, de se balader dans des allées remplies d’arbres, de faire des virées en voiture dans les bois et de respirer de l’air extraordinairement pur, tout en s’extasiant devant les paysages verts à perte de vue.

Quand tu seras là, je ferai en sorte que tu puisses avoir un jardin et cette conscience pour préserver l’environnement. Je ne vais pas te cacher que j’ai peur quand je vois les répercussions des activités humaines sur notre planète. Mais la bataille a déjà commencé. On se battra pour toi, je me battrai pour toi et tous tes petits camarades. À bientôt mon ange.

Maman, qui commence à avoir très peur du réchauffement climatique.

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