Chaque 17 mai commémore la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie (International Day Against Homophobia, Biphobia & Transphobia – IDAHOBIT). À Maurice, la Young Queer Alliance (YQA), une des associations à représenter les personnes de la communauté des LGBTQ, profite de l’occasion pour poursuivre son plaidoyer constant.
Cette année, la YQA lance un appel « aux religieux du pays. Nous vivons dans une Nasyon ark-an-siel, avec, de ce fait, une pluralité de cultures et de convictions religieuses. Nous ne devons pas occulter le fait que les Mauriciens de la communauté LGBTQ pratiquent leur religion respective. De fait, elles fréquentent des temples, des mosquées, des églises, des pagodes et d’autres lieux de culte. Notre appel, c’est que nos religieux fassent un sérieux travail de conscientisation afin que ces lieux de culte soient des endroits sûrs pour les membres de la communauté LGBTQ. »
L’association souligne que « les personnes LGBTQ réconcilient leurs identités personnelles avec leurs identités religieuses comme une question de foi, pour renforcer la résilience à ces défis et pour la paix mentale. Si elles sentent que ces espaces ne sont ni sûrs, ni accueillants, ni inclusifs, leurs liens entre eux et leur foi restent personnels, inflexibles et sacro-saints.»
Rappelant que le thème choisi pour cette Journée mondiale de 2023 est Together Always : United in Diversity, la YQA prône dans une attitude de non-violence et de tolérance, le respect total de tout un chacun avec ses différences. « À notre sens, les corps religieux, portant le manteau éminent du leadership envers les marginalisés et les sans voix, sont tenus de nous aider dans notre combat pour être respectés comme des êtres à part entière », rappelle-t-on.
Dans ce contexte précis, l’association locale dit s’attendre que « ces corps religieux deviennent la voix de ces personnes marginalisées ; qu’ils leur offrent protection et refuge par le biais des lieux de culte et, tertio, que ces religieux encouragent l’inclusion des personnes LGBTQ au sein des cellules familiales.»
La YQA note que « la Journée mondiale de 2023 est un carrefour opportuniste de réflexions, qui se construit ensemble et se renforce en tant que mouvement consolidé par des partenariats égaux avec d’autres prestataires de la société civile locale ».
Dans une communication de presse dans le contexte de cette journée mondiale, la YQA a rappelé que d’après l’étude qu’elle a menée l’an dernier, « le nombre de personnes LGBTQ vivant avec leurs partenaires a doublé, passant ainsi de 5.6% en 2017 à 11% en 2022. De même, les LGBTQ sont davantage ouvertes à évoquer la question de leurs différences avec leur entourage direct – frères et sœurs (53.5% en 2017 contre 62.8% en 2022) et proches/parents (de 29% en 2017 à 41.7% en 2022).»
L’association déplore « hélas !, une fois encore, les diverses formes de discriminations, de manque d’égards et de reconnaissance, des actes violents, dégradants et stigmatisants envers les personnes LGBTQ. Nous sommes contraints de voir partir nombre de personnes, de les voir s’exiler vers d’autres pays où leurs droits sont reconnus, respectés et acceptés.»