MISSIVE À NOS DIRIGEANTS – On ne peut continuer à tout encaisser sans broncher !

VÉRONIQUE PAPILLON

Très chers dirigeants,

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Stop! Je n’écris point sous l’influence de quelque personnalité ou adversaire que vous puissiez débusquer parce que je ne suis d’aucun bord politique. Je pose mes mots en tant que Mauricienne, patriote, et par dépit. Cela vous choque peut-être – beaucoup ne le seront pas puisque je fais partie de ceux, en tant que contribuables et votants, qui contribuent à vos salaires et à votre place à l’assemblée. Mes mots ne peuvent être tendres par les temps qui courent, car nous tous, citoyens, sommes asphyxiés par la politique établie depuis la fameuse crise de la COVID, qui aurait pu être gérée autrement.

Déjà, imaginez-vous vivre avec le fameux salaire minimal que vous offrez : loyer, factures, nourriture? Il faut que vous le sachiez : cela ne suffit pas et on ne parle que du strict minimum. Pendant que certains roulent en berline avec des per diem, le reste du peuple peine à joindre les deux bouts. Nous n’avons pas besoin de personnages politiques ou d’activistes pour nous faire voir cela. Nous le vivons tout simplement. C’est notre réalité que vous semblez ne pas connaître. Manger, remplir son réservoir d’essence, avoir un toit, tout cela devient un luxe. Nous faut-il trouver un bouc émissaire à cette situation comme vous le faites à chaque fois ? Non ! Car on risquerait la prison. Et si réduire vos salaires vous semble inconcevable, il serait des plus raisonnables et vous continuerez à vivre raisonnablement.

On doit oser dire ce qu’on pense quitte à ce que cela déplaise et on doit oser énoncer la vérité. Depuis deux ans, on nous impose des mesures qui ne font que creuser le gouffre entre la classe aisée et le reste du pays. Le COVID a eu le dos large et maintenant c’est la guerre en Ukraine. Un conflit qui impacte le monde certes mais dont on aurait pu réduire l’incidence ici chez nous. Un pays avec un potentiel productif qui aurait pu avancer vers l’autosuffisance. Mais on préfère lancer des projets d’infrastructures au nom du développement (route, bâtiments et j’en passe !) que d’encourager la production locale de denrées pour que le peuple ne meure pas de faim et ne croule pas sous la dette des importations. On préfère nourrir les conglomérats internationaux. Certains parleront de la qualité des produits mais il suffit de donner les ressources aux gens et le miracle s’accomplit.

Il ne s’agit pas d’un manque de patriotisme. Bien au contraire ! C’est parce que j’aime mon pays que je m’adresse à vous. Mon empathie pour ceux qui souffrent plus que moi est réelle. En tant qu’humain décent, je suis d’avis que c’est un sentiment essentiel surtout lorsque nous sommes responsables des autres. Vous avez le bien-être de toute une population entre vos mains. Pourtant, ce mot devient un songe car nos besoins essentiels deviennent un luxe de plus en plus inaccessible. Si manger, vivre, avoir un toit et s’éduquer relèvent d’un privilège et non d’un droit facilement accessible (je vous renvoie à la charte des Droits universels de l’Homme !), cela équivaut à un échec de la mission d’un pays.

On ne peut garder le silence face à tout ce qui se passe et nous n’avons nul besoin de personne pour nous indiquer que quelque chose ne tourne pas rond. La colère citoyenne est un fait qui existe au-delà de toute sphère politique. Le peuple est remonté, frustré et si l’on pense qu’il continuera à tout encaisser sans broncher, c’est vivre dans un monde de bisounours. L’heure de se ressaisir est venue. Par patriotisme et par amour pour ce pays que nous aimons tant.

Bien à vous,

VÉRONIQUE PAPILLON

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