NYP – Harsh Dakeshesh Dabidin : « J’ai découvert l’incroyable potentiel de la jeunesse mauricienne »

L’Assemblée nationale a accueilli au début de ce mois la troisième édition du National Youth Parliament. Un programme éducatif qui rassemble des jeunes pour discuter de questions d’importance nationale et internationale dans une configuration parlementaire. Le-Mauricien a sollicité Harsh Dakeshesh Dabidin, habitant de Quatre-Bornes, élève en Upper VI au Mahatma Gandhi Institute, sélectionné pour être le Premier ministre pour cette troisième édition.

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Qui est Harsh Dakeshesh Dabidin ?

Je suis en Upper VI HSC au Mahatma Gandhi Institute (MGI) de Moka. J’habite Quatre-Bornes. J’ai commencé mes études à l’école primaire Sir Veerasamy Ringadoo. J’ai eu l’opportunité de compléter mes études primaires (Grades 5 et 6) au Québec, au Canada. Cela a été une toute nouvelle expérience pour moi et m’a permis de transmettre une partie des valeurs et des principes sur lesquels je m’appuie à ce jour. Ma scolarité bilingue à Maurice m’a également aidé à l’étranger, notamment lorsque j’ai fait office d’interprète de classe lors d’un voyage scolaire à New York. C’était également très enrichissant pour mes études secondaires.

Comment cela s’est passé après votre retour à Maurice ?

J’ai intégré le MGI à MGSS Solférino jusqu’au Grade 11 (School Certificate Level). J’ai ensuite continué au Mahatma Gandhi Institute (MGI) de Moka pour mon HSC en 2021.

Il semblerait que vous n’avez pas eu de difficultés pour répondre aux critères exigés pour faire partie du National Youth Parliament…

Je tiens à exprimer ma gratitude à toute l’équipe derrière cet événement extraordinaire (Clerk, Deputy Clerk, Assistant Clerks et autres officiers de l’Assemblée nationale), qui a travaillé sans relâche pour offrir aux participants une expérience si merveilleuse et aux officiers de l’United Nations Development Programme (UNDP) pour leur aide dans la préparation de nos motions. Le travail des organisateurs était exigeant – choisir les participants parmi les candidats, vérifier nos motions, fournir un soutien sans relâche aux participants et travailler sur la logistique.

Je dois remercier les autres membres du personnel de l’Assemblée nationale qui nous ont accompagnés tout au long de l’événement et églamenet le gouvernement d’avoir proposé cette initiative, permettant aux jeunes de faire valoir leurs opinions et leurs idées, y compris moi-même, dans un contexte parlementaire. Je crois que nous avons tous eu l’occasion d’en apprendre davantage sur les Standing Orders, le décorum parlementaire et le travail acharné derrière les travaux parlementaires. Nous avons également développé un véritable sens de la camaraderie et noué de véritables liens.

Je tiens à féliciter tous les participants du National Youth Parliament. En effet, le processus de sélection a été assez difficile. Après avoir évalué les candidatures, ils nous ont convoqués pour des entretiens.

Comment s’est passée la sélection du Premier ministre ?

Ceux qui étaient intéressés à assumer ce rôle difficile ont été interviewés par un jury composé des organisateurs et des Mentors (anciens participants). Chacun des candidats potentiels intéressées a été interrogé par ce panel devant tous les membres du gouvernement du NYP pour assurer la transparence.

Et votre réaction lorsque vous avez été informé que vous étiez le Premier ministre…

J’ai été enchanté. C’était un moment de joie de courte durée ! Je dis de courte durée car j’ai dû assumer les responsabilités de Premier ministre peu de temps après. Aussi longue et lourde qu’a été la charge de travail, c’était probablement l’expérience la plus enrichissante que j’ai eue jusqu’à présent : représenter la jeunesse de toute la nation.

Dans le cadre du NYP, nous avons été chargés de présenter des motions sur deux Sustainable Development Goals (SDG). Le gouvernement a eu pour tâche de travailler sur le SDG 13 qui concerne l’action pour le climat et l’opposition a eu pour tâche de travailler sur le SDG 7 qui concerne la problématique de l’énergie propre et abordable.

Je suis très fier de la collaboration bipartite entre le leader de l’opposition, Ruddy Bhujun, et moi-même, en tant que Premier ministre, à l’Assemblée nationale des jeunes pour garantir que les deux motions soient adoptées par la Chambre pour nous assurer le meilleur avenir possible.

Bien sûr, je ne suis pas le Premier ministre de la république de Maurice, mais seulement celui du NYP. Dans cet exercice de simulation, il est entendu que tous les aspects d’un gouvernement réel ne sont pas fidèlement reproduits dans la totalité, d’autant plus qu’il est apolitique. Je ne peux que vous transmettre ma vision de l’avenir de Maurice. Je veux voir une île Maurice prospère avec un niveau de vie élevé pour tous ses citoyens.

Je pense que le gouvernement devrait agir en tant que facilitateur dans le futur à travers la construction d’infrastructures publiques modernes, faire un examen du cadre réglementaire en vue d’encourager les investissements du Mauritius IFC (centre financier international de Maurice), des mesures garantissant une éducation de qualité à tous les citoyens afin de maintenir l’égalité des chances. Il devrait miser sur le développement des compétences de la main-d’œuvre dans des secteurs émergents tels que l’intelligence artificielle, les services financiers ; investir dans les établissements de santé et la recherche pharmaceutique à la fois publique et privée, la numérisation de l’économie, faire adapter le secteur touristique aux marchés croissants, le Public-Private Partnership.

En sus de cela, je crois qu’il faut qu’il y ait un renforcement de la sécurité de la république par des solutions technologiques, élargir nos relations internationales et notre coopération économique par la consolidation de notre politique étrangère et les Free-Trade Agreements et une promotion accentuée de l’unité de la République dans sa diversité, entre autres.

J’estime que la plupart des propositions que je viens de citer sont déjà des objectifs du gouvernement. Nous allons donc, à mon humble avis, dans la bonne direction.

Passons à autre chose. Vous avez sûrement appris qu’une chanson récemment chantée lors de la proclamation des lauréats au Royal College of Curepipe fait polémique. Votre opinion…

Je n’ai pas visionné le clip audio mais j’ai entendu certains échos la concernant, comme le fait que de nombreux propos offensants, désobligeants et même diffamatoires y sont tenus. Je pense qu’il nous faut plutôt nous concentrer sur des valeurs et des principes forts tels que le respect, la solidarité et l’unité. Et éviter d’accorder une attention excessive à des tendances versant trop dans le sensationnalisme. Ainsi, nous pourrions être plus productifs.

Et les six “Credit” exigés pour être promu en Grade 12…

En ce qui concerne les six Credits requis au School Certificate pour être promu en Grade 12, cela me semble justifié car auparavant, les élèves devaient avoir six Credits pour être acceptés au niveau suivant de l’enseignement secondaire. Cependant, ne pas être promu ne les empêche pas nécessairement d’avancer dans leur scolarité. Il existe de multiples alternatives toutes aussi valorisantes présentées par le gouvernement et par le secteur privé, tels que les établissements polytechniques et professionnels, orientés vers le développement ultérieur des compétences des jeunes. L’objectif est de faire en sorte que chacun soit satisfait de sa place dans le monde du travail.

Je dois néanmoins souligner que si notre pays est parvenu jusque-là, c’est grâce à l’éducation. Il est donc crucial pour les jeunes de se concentrer sur leur scolarité, d’autant plus que l’éducation à Maurice est gratuite jusqu’à l’enseignement supérieur. Cela dit, l’idée selon laquelle seul le parcours académique définirait la valeur d’une personne doit être abandonnée. Le développement technique joue également un rôle majeur dans le monde où nous vivons, contribuant grandement à notre économie, et donc finalement à notre pays.

Le NYP a été l’occasion pour moi de voir des jeunes mauriciens très passionnés, prêts à travailler dans l’intérêt commun de notre nation. Cette expérience magnifique m’a permis de découvrir l’incroyable potentiel de la jeunesse mauricienne. Notre pays est entre de bonnes mains et nous avons un formidable avenir devant nous si nous restons fidèles à nos valeurs et nos principes.

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