On ne joue pas avec le temps!

Oui. À ce jour, personne n’a osé ou n’a pu arrêter la marche des aiguilles de l’horloge. Signe de la marche inéluctable du temps. Imperturbable, le temps ne s’arrêtera pas. C’est une évidence. Inutile de se poser des questions. On ne joue pas avec le temps.Pour son autre compère, le temps ou plus précisément le climat, sa marche est aussi implacable et tout aussi imprévisible. Qu’il soit sous forme d’inondations meurtrières ou de tempêtes de neige ou encore de sècheresses et de cyclones, li, li pa get figir. Vraiment !

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On ne joue pas avec le temps. C’est vrai. Il balaie tout sur son passage. De la Californie au Pakistan, l’eau envahit tout. Le spectacle est plus que désolant, voire catastrophique. Aucune partie de la planète Terre n’est épargnée de ce phénomène hors de tout contrôle. Le changement climatique se conjugue avec pandémonium, la capitale imaginaire des Enfers où les esprits démoniaques se rassemblent autour de Satan. Encore pour dire qu’il ne faut pas jouer avec le temps.Au cours de la semaine écoulée, les plus puissants du monde, que ce soit financièrement, économiquement et politiquement, se sont succédé au Forum de Davos. La question, qui a retenu les esprits, est les conséquences du changement climatique dans le monde. Toute leur richesse agglomérée et accumulée n’a pas ouvert la voie à la solution magique pour sauver l’humanité des désastres causés par le temps.Pire a été la révélation que les Majors pétroliers, comme Exxon Mobil, sur la base des études scientifiques menées plusieurs années de cela, savaient que la croissance économique axée sur l’exploitation de combustible fossile allait mener le monde dans le cul-de-sac du changement climatique. Les conclusions et avertissements de ces études étaient des plus clairs quant aux conséquences à subir. Mais la tentation de l’argent facile a été plus forte avec la jeunesse, qui réclame aujourd’hui justice climatique, sacrifiée à l’autel du réchauffement planétaire.Le temps pa get figir. À Maurice, n’avons-nous pas été tentés de privilégier un Gamble sur l’inconnu avec une sécheresse historique, qui se dessinait, pour ne pas dire qui s’approchait, depuis octobre de l’année dernière. Déjà à cette dernière époque, des délibérations des scientifiques des pays riverains de l’océan Indien, réunis aux Seychelles, avaient annoncé que les premières pluies d’été de la saison 2022/23 allaient arriver plus tardivement que d’habitude et surtout allaient être amplement déficitaires.Au fil des semaines, ces prévisions se confirmaient avec chaque mois accumulant le manque à gagner en pluviométrie et se traduisant sur le niveau de réservoirs en baisse. N’avons-nous pas joué à la cigale, comme dans cette fable de Jean La Fontaine, en reprenant des refrains comme veille ou avis de fortes pluies en vigueur et reconduits de manière régulière, avec pour conséquence que des élèves de tout âge et de tout bord sont privés de cours en ce début d’année scolaire?N’avons-nous pas péché par excès d’optimisme imprudent avec une approche timorée dans la gestion des stocks d’eau disponibles dans les réservoirs depuis ce premier avertissement? Aujourd’hui, malgré les pluies de la semaine, le pays se retrouve sous la menace de se rapprocher de nouveau du seuil fatidique des 30% et avec la hantise redoublée des 15% inexploitables. Sans compter que les dernières projections d’un déficit pluviométrique de l’ordre de 30% pour l’ensemble de la saison ne sont nullement écartées. Dans la conjoncture, la première leçon à retenir est qu’il ne faut à tout prix jamais jouer avec le temps. Comme on jongle avec les statistiques économiques même si l’on sait pertinemment bien que la météo est des plus imprévisibles.

Un autre détail mérite d’être relevé dans les résultats du dernier sondage d’Afrobarometer/Straconsult, publiés récemment.La population semble être en avance sur les autorités en matière de lutte contre le réchauffement climatique. En premier lieu, Straconsult révèle que compte tenu de l’enjeu,quatre Mauriciens sur cinq, soit une majorité de plus de trois-quarts, trouvent que le gouvernement doit impérativement déployer des efforts additionnels pour lutter contre le changement climatique car qu’un infime 3% n’accorde un satisfecit à ce niveau.Et à une majorité qualifiée de deux-tiers, les Mauriciens se disent convaincus que le gouvernement ne doit pas hésiter à entériner des mesures fortes, même si elles ont un coût onéreux en termes financiers, de pertes d’emplois et d’impact sur l’économie dans une tentative de renverser la vapeur climatique.L’urgence dans la gestion de l’eau exige que l’on ne joue plus avec le temps…

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