PERQUISITION: De fausses crevettes de Madagascar écoulées

Une escouade de l’ADSU menée par le chef inspecteur Hector Tuyau, accompagnée de représentants des ministères de la Santé et de la Protection des Consommateurs, a démantelé, hier après-midi, un important réseau de distribution de fausses crevettes de Madagascar dans le circuit des hôtels et des restaurants. Dix-sept tonnes de ce produit surgelé ont été saisies dans les chambres froides de la compagnie Seaqueen Foods (Mauritius) Limited à Vacoas en vue de les détruire vu que leur manipulation n’a pas été effectuée selon les normes sanitaires établies. L’un des directeurs de la compagnie (les frères Paydannah) devait comparaître devant le tribunal de Curepipe en début d’après-midi pour des délits sous la Fair Trading Act.
Agissant sur la base de certaines informations vérifiées au sujet de ce trafic de fausses crevettes de Madagascar avec une plus-value substantielle sur le marché, l’ADSU devait solliciter un mandat de perquisition dûment signé d’un magistrat pour la descente des lieux d’hier. Des officiels de la Santé et de la Consumer Protection Unit ont été sollicités compte tenu du fait que cette affaire relève de leurs compétences respectives.
À l’arrivée des membres de l’ADSU dans les locaux de la Seaqueen Foods (Mauritius) Limited, trois employées s’affairaient à l’empaquetage de crevettes dans de nouveaux sachets et dans des conditions hygiéniques peu recommandables. La principale opération de ces préposées était de placer des crevettes en état de décongélation dans des sachets de 500 grammes avec à côté des étiquettes sur lesquelles étaient inscrites des spécifications « Crevettes de Madagascar “e” poids net 500 g ». Par contre, aucune inscription n’était visible à côté de la Date de Congélation ou encore de la Date d’expiration.
Plus loin, les limiers de l’ADSU ont découvert une série d’étiquettes de couleurs différentes, soit de couleur bleue avec comme date de congélation 8 juillet 2011 et d’expiration le 8 juillet 2012, et de couleur verte avec comme date de congélation le 15 mars 2011 et d’expiration le 14 mars 2012. Dans cette même salle de travail se trouvaient une balance électronique, des sachets en plastique vide, des photocopies de codes barre avec un numéro spécifique, deux machines à sceller les sachets en plastique contenant les crevettes, trois paires de ciseaux.
L’enquête de l’ADSU devait confirmer que les crevettes en état de décongélation et se trouvant sur la table ne provenaient nullement de Madagascar comme voulaient le faire accroire les étiquettes. Les crevettes manipulées avaient été importées précédemment du Bangladesh, de l’Inde, de Thaïlande et de Chine et étaient empaquetées avec des dates de péremption falsifiées pour faire croire qu’elles provenaient de Madagascar. Toute la cargaison de crevettes a été saisie en attendant les procédures nécessaires pour être détruite. Une autre partie de fausses crevettes de Madagascar déjà livrée dans un point de vente a également été saisie par l’ADSU en cours d’après-midi.
Les frères Paydannah, propriétaires de la Seaqueen Foods (Mauritius) Ltd, qui étaient arrivés sur les lieux entre-temps, ont été informés formellement des délits susceptibles d’être retenus contre eux. Ravin Paydamah devait tout simplement soutenir que « mo pe faire change bar code ». Il doit comparaître en Cour de Curepipe cet après-midi. La Seaqueen Foods (Mauritius) Ltd contrôle un important segment du marché des crevettes surgelées à Maurice, principalement les hôtels et restaurants. L’enquête de la police se poursuit.

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