POURSUIVRE LA POLITIQUE D’ « UN PAYS, DEUX SYSTÈMES »

S.E.M.Sun Gongyi
Ambassadeur de Chine à Maurice

La décision sur le perfectionnement du système électoral de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong a été adoptée lors de la quatrième session plénière de la 13e Assemblée populaire nationale (APN) de Chine. Il s’agit d’un événement politique majeur pour Hong Kong qui a attiré l’attention du monde entier. Il a aussi fait l’objet de nombreux commentaires de la part d’auteurs qui n’ont pas compris ou même dénaturé cette démarche. En réalité, perfectionner le système électoral de Hong Kong et concrétiser l’« administration de Hong Kong par les patriotes » répondent à l’impératif de faire avancer la politique d’« un pays, deux systèmes » et d’assurer la stabilité ainsi que la prospérité de Hong Kong sur le long terme. Cela relève également de la compétence et de la responsabilité conférées à l’APN par la Constitution.

- Publicité -

Si on remonte dans l’histoire, on peut constater qu’il n’y avait pas de démocratie pendant les 150 ans de colonisation britannique à Hong Kong. Les « gouverneurs » à la tête de la région étaient tous envoyés par le gouvernement britannique. Pendant longtemps, les Hongkongais n’ont pas eu les mêmes droits civiques que les citoyens britanniques et leur participation aux affaires politiques était limitée. Ce n’est qu’après la rétrocession à la Chine, en 1997, que Hong Kong a véritablement entamé le processus de démocratisation. Le gouvernement chinois a, en s’appuyant sur la Constitution et la loi fondamentale, mis en œuvre la politique d’« un pays, deux systèmes » et de « l’administration de Hong Kong par les Hongkongais », le principe de l’autonomie de haut degré. Les réalisations du développement démocratique de Hong Kong sont évidentes.

Pourtant, depuis quelques années, et surtout depuis les turbulences liées au projet de révision en juin 2019, les forces anti-chinoises et les forces séparatistes radicales ont ouvertement prôné « l’indépendance de Hong Kong » et d’autres propositions relatives. Elles ont profité des élections, du Conseil législatif et d’autres plateformes pour faire passer leurs revendications ou se sont servi du statut de député pour mener sans scrupule des activités anti-gouvernementales et pour semer des troubles à Hong Kong. Certains ont défié l’autorité du gouvernement central et du gouvernement constitutionnel de la RAS, d’autres ont incité les Hongkongais aux manifestations, ont soutenu et ont participé eux-mêmes aux violences. Il y a encore ceux qui se portent représentants des forces anti-chinoises et ont ouvertement prôné l’indépendance de Hong Kong… Le développement du pays a été entravé par ces événements et la « Perle de l’Orient » est tombée dans l’obscurité.

Les chaos montrent que des problèmes et des failles évidentes persistent dans le système électoral actuel de Hong Kong. Perfectionner ce système est donc le seul moyen de sortir de cette situation difficile. Ce n’est qu’en comblant les lacunes que l’efficacité et la bonne gouvernance de l’administration de Hong Kong peuvent être améliorées, une participation aussi large qu’équilibrée aux affaires politiques locales peut être assurée à la population locale. Ce n’est qu’à travers cette démarche que les entreprises internationales à Hong Kong pourront profiter d’un environnement social pacifique, stable et favorable au développement, et qu’on pourra assurer la prospérité et la stabilité à long terme de Hong Kong.

Perfectionner le système électoral de Hong Kong implique le respect du principe fondamental de « l’administration de Hong Kong par les patriotes », un des sens englobés dans la politique d’« un pays, deux systèmes » et qui est l’un des éléments essentiels.

Comment définir un « patriote » ? C’est quelqu’un qui adhère de façon sincère à la souveraineté chinoise sur Hong Kong et qui n’agit pas contre la prospérité et la stabilité de ce dernier, voilà ce qu’est un « patriote ». Même s’ils ont des opinions politiques différentes, nous sommes tolérants. La réforme du système électoral de Hong Kong ne signifie pas exclure délibérément qui que ce soit. Il s’agit simplement de présenter des normes objectives de vérification. Il n’y a pas lieu du soi-disant « resserrement ». Je me permets de demander : quel pays du monde confierait l’administration d’une partie de son territoire à ceux qui ne s’identifient pas du tout à leur patrie ou à leur nation, n’ont aucune loyauté envers leur patrie et à leur nation, et qui agissent volontairement en tant qu’agents politiques des forces étrangères ? Ou bien la confierait à ceux qui propagandent et participent à des activités séparatistes pour nuire aux intérêts fondamentaux de leur patrie ?

Depuis toujours et dans tous les pays, la loyauté envers la patrie reste une exigence d’éthique politique fondamentale à observer par tous les fonctionnaires et tous les candidats à la fonction publique. « L’administration de Hong Kong par les patriotes » n’est pas une norme trop exigeante, mais une norme élémentaire pour la mise en œuvre de « l’administration de Hong Kong par les Hongkongais ». Ce n’est pas un principe réservé à Hong Kong, mais un principe universellement applicable. Seuls les vrais patriotes valorisent la prospérité et la stabilité de Hong Kong, favorisent le développement commun de Hong Kong et de la Chine, et œuvrent pour le bien-être de la population hongkongaise.

Hong Kong est une collectivité administrative locale de la République populaire de Chine. Le pouvoir de déterminer son système politique, y compris son système électoral, revient donc au gouvernement central chinois. Il s’agit d’une norme constitutionnelle et d’une pratique politique commune que partagent tous les États unitaires.

Au Royaume-Uni, les systèmes électoraux locaux sont déterminés par le gouvernement central britannique et ne sont pas dans le cadre de l’autonomie locale. En France, les systèmes électoraux des assemblées locales sont également régis par les lois votées par l’Assemblée nationale. En vertu des articles 31 et 62 de la Constitution chinoise et conformément aux dispositions de la loi fondamentale de Hong Kong, c’est l’APN qui décide du système hongkongais et le système électoral de Hong Kong est un élément important de son système politique. Ainsi, la prise de décision effectuée par l’APN sur le système électoral de Hong Kong est conforme non seulement parfaitement à la Constitution et les dispositions pertinentes de la Loi fondamentale de Hong Kong, mais également tout à fait en accord avec le droit international. La décision s’appuie sur des bases politiques, légales et solides, sa légitimité et son autorité ne faisant donc aucun doute.

Par ailleurs, au cours des discussions sur la réforme du système électoral, le gouvernement central chinois a pleinement communiqué avec le gouvernement local de Hong Kong et a tenu plusieurs séminaires pour que les opinions des citoyens issus de tous les secteurs soient exprimées et entendues. Dans la prochaine étape, le gouvernement central continuera à écouter les opinions de toutes les parties. Néanmoins, il est important de souligner que Hong Kong fait partie de la Chine, il n’est plus une colonie du Royaume-Uni. Le système électoral de Hong Kong est celui d’une collectivité locale de la Chine. Sa conception, son développement et son perfectionnement relèvent exclusivement des affaires internes de la Chine. Aucune ingérence extérieure ne sera permise, qu’elle soit l’intervention, la défiance ou l’agression de la souveraineté chinoise.

Cela fait presque 24 ans que Hong Kong est retourné au giron de la Chine. Le gouvernement central chinois a, en s’appuyant constamment sur les dispositions de la Loi fondamentale de Hong Kong et les décisions pertinentes du Comité permanent de l’APN, continué inlassablement à promouvoir le développement progressif du système démocratique de Hong Kong, tout en protégeant dans toute la mesure du possible, les droits des citoyens hongkongais ainsi que les intérêts légitimes des investisseurs étrangers à Hong Kong.

Dans le 14ème plan quinquennal et le projet des Objectifs à long terme à l’horizon 2035, qui sont récemment rendus publics, le gouvernement central chinois a esquissé une série d’objectifs majeurs pour assurer la prospérité et la stabilité à long terme de Hong Kong, ce qui permettra de lui offrir des opportunités illimitées. Ce n’est qu’en adhérant au principe de « l’administration de Hong Kong par les patriotes » et en appliquant à long terme et de façon stable la politique d’« un pays, deux systèmes » que Hong Kong pourra entrevoir un avenir encore plus radieux.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour