Promotion à Rs 49.90 hier! Promotion à Rs 62.95 ce matin!

Avec la flambée des prix de vente au détail, qui se fait de manière de plus en plus sournoise, sur les étagères des supermarchés ces dernières semaines, les chefs de ménage ne savent plus où donner de la tête. Ou encore dans quelle poche fouiller pour gratter les dernières économies pour assurer les factures? Surtout en cette période de fin de mois ou encore de vacances scolaires avec des enfants à la maison.
Deux scènes témoignées dans un supermarché tôt ce samedi matin. Sur une étiquette des plus flamboyantes avec le terme “promotion” en lettres majuscules est inscrit le prix d’une denrée de consommation courante. Promotion à Rs 62.95 l’unité. Tiens! Mais il y a une semaine de cela, le même article était en promotion, également à Rs 55.95. Alors que le mois dernier, le prix affiché était de Rs 49.90. En tout cas, les tickets de caisse de supermarché ne peuvent mentir.
Mais il y a mieux (ou pire) encore. Ce client BCBG (bon chic, bon genre), mais très méticuleux à suivre les prix compilés à la caisse pour les besoins de la facture, saute de manière brutale. Il interrompt de manière péremptoire la caissière pour lui rappeler que cette boîte de fromage est affichée à Rs 70 à l’étagère et qu’on ne peut la facturer à Rs 77.
Le client était des plus déterminés à ne pas accepter l’explication selon laquelle c’était le prix d’hier et que les préposés n’ont pas enlevé les étiquettes car le prix fiché dans le système informatique demeure Rs 77. Mais le propos de l’interrogation ne se résume pas aux pratiques de plus en plus abusives par rapport aux prix dans le commerce.
Néanmoins, le point essentiel s’articule autour du choix des princes du jour d’imposer le marketing des affaires de la Cité de manière sélective – ce qu’ils décident au nom d’un Feel Good Factor insaisissable. Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, s’est donné comme objectif d’apporter un démenti aux prévisions économiques pour Maurice venant des institutions internationales.
Si le Grand Argentier parvient à obtenir des résultats probants d’ici la fin de l’année en matière de performance, l’économie de Maurice, de surcroît les centaines de milliers de ménages, pourra épater le monde avec un autre miracle économique. Force est de constater que le premier miracle avait été forgé à la poigne du travail sous l’impulsion d’hommes et de femmes convaincus de ce qui devait être entrepris.Surtout, à aucun moment, ils ne se sont leurrés devant la dure réalité de l’époque. Ils avaient reconnu les faits et avaient conjugué leurs efforts pour retourner la situation en faveur de Maurice.
Ceux à la tête du pays à l’époque n’avaient jamais nié les difficultés, quitte à se faire critiquer pour leurs méthodes de coup de têtu. Cependant, la nouvelle génération, à l’image de la Banque de Maurice, préfère se voiler la face à la moindre difficulté, tout en s’agrippant à la moindre brindille d’une victime à la noyade.
A contrario du ministre des Finances, dont la politique est son gagne-pain conjoncturel, la Banque centrale est une institution avec une projection internationale sur le plan de l’intégrité et de la bonne gouvernance. Comment après deux rapports accablants, rendus publics à intervalle d’un mois, la Bank of Mauritius Tower a cru pouvoir s’agripper à ce communiqué rempli de vanités déplacées à l’effet que « Tout va très bien, madame La Marquise » du jeudi 28 juillet.
Que ce soit du côté du Fonds Monétaire International ou de Moody’s Investors Service, confirmant unanimement les craintes antérieures d’un Downgrading formulées par nulle autre que la Mauritius Bankers’ Association, la conclusion est qu’il y a urgence extrême d’un redressement de la barre à la Banque de Maurice. Pire encore, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a injecté un soupçon de sel en parlant pour la deuxième fois des risques d’un Qualified Report des auditeurs des comptes de la Banque Centrale.
Dans la grande tradition des gouverneurs de la Banque centrale, jalousant leur autonomie et leur indépendance par rapport au pouvoir politique, à la BoM Tower, l’on doit réaliser l’immense tort causé à cette institution, devant fêter ses 55 ans, en occultant le fond des analyses de Moody’s Investors Service ou encore le FMI pour privilégier la thèse d’un International Financial Centre avec son Baa3, un Rating «ki enn tigit pli lao ki Junk ».
À moins qu’à la rue Sir William Newton, l’on ne veuille faire la différence avec les promotions trompeuses et à géométrie variable proposées dans le supermarché du coin de rue…

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