Que les courses hippiques soient l’unique gagnant !

Au Parlement, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a déclaré samedi que plus personne ne prendra l’industrie hippique en otage en agissant comme un État dans un État. Il a promis de mettre de l’ordre dans ce secteur et en assurant par la même occasion sa pérennité. Pravind Jugnauth a certainement ses raisons d’être sorti une nouvelle fois de ses gonds pour faire feu de tout bois sur les députés du Mouvement Militant Mauricien, Franco Quirin et Rajesh Bhagwan, et l’ex-président du Mauritius Turf Club (MTC), Jean-Michel Giraud.

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Tout le monde veut bien croire Pravind Jugnauth, mais la triste réalité aujourd’hui, est que ce n’est pas l’industrie hippique qui est prise en otage, mais bel et bien notre Premier ministre lui-même, qui est sous le joug du magnat des jeux, Jean-Michel Lee Shim. Ses interviews, données ici et là, confirment son financement du Mouvement Socialiste Mauricien (MSM) lors des dernières élections et à coups de millions et qu’il continuera dans son rôle de Kingmaker.

C’est peut-être la raison pour laquelle le tapis lui a été déroulé et c’est peut-être aussi la raison pour laquelle il a pris contrôle de tout ce qui touche de près ou de loin au monde des paris et du jeu du hasard. Aujourd’hui, Jean-Michel Lee Shim fonctionne comme un État dans un État car c’est lui qui décide et qui tranche. Quasiment  tout en ce qui concerne les courses hippiques… mais pas que. Certains affirment que son influence est plus étendue que cela !

Nombreux sont les Mauriciens qui ont cru dans la sincérité et les objectifs de Pravind Jugnauth, mais ils ont été par la suite déçus. Nous citerons par exemple l’entraîneur Ramapatee Gujadhur qui l’a même rencontré. La désillusion est totale et l’entraîneur de la plus vieille casaque du turf a le sentiment d’avoir été « taken for a ride ». Et c’est sans doute vrai,

Pravind Jugnauth avait aussi promis à la population et aux turfistes mauriciens une organisation professionnelle, assurée par une Horse Racing Division, qui comprendrait des éléments de calibre avec les compétences nécessaires pour prendre le relais du Mauritius Turf Club. Les plus incrédules y ont cru mais la réalité est bien en deçà de la marchandise vendue !

La nouvelle organisation est catastrophique et les hommes recrutés ne sont hélas qu’une poignée de d’inconnus sans expérience, dirigés par un homme avec une réputation sulfureuse, dans son pays d’origine, l’Australie. Avec un « lame duck », la HRD a, hélas, raté son départ d’autant que le Chief Stipe choisi initialement, a claqué la porte une fois sur place sans donner les raisons de sa décision. Ceux qui ont pris le relais ont encore tout à prouver et ont du mal à convaincre pour l’instant…

Aujourd’hui, ils sont en réalité tous aux ordres de Dev Beekharry, Senior Advisor au Prime Minister’s Office, qui avait pourtant déclaré ouvertement qu’il allait se mettre à l’écart pour permettre à la HRD de travailler en toute indépendance. Mais, ce n’était qu’une astuce, un leurre de plus, pour berner la population qui a oublié un instant qu’il était surtout la tête de pont du tandem PM/JMLS.

En fin de compte, Dev Beekharry n’a fait que poursuivre sa mission fatale  de faire la pluie et le beau temps à la GRA avec pour seul et unique objectif de faire disparaître le MTC et sa filiale, la MTCSL de la scène hippique et le dépouiller de toutes ses prérogatives et ses pouvoirs. Mais la mission est double. Installer parallèlement le People’s Turf PLC au-devant de la scène.
La population a vite compris que la course était déjà courue et que les dés étaient pipés. Et là également, le Chief Executive Officer de People’s Turf, un inconnu au bataillon hippique, a voulu  cacher que derrière cette compagnie il y avait l’intime de Dev Beekharry  mais surtout le bailleur de fonds du MSM. La vérité a fini par éclater lorsque le groupe Le Mauricien/Week-End devait révéler, preuves à l’appui, que Jean-Michel Lee Shim était le principal animateur et actionnaire de People’s Turf PLC.

Les courses hippiques locales ont été offertes sur un plateau à celui qui les lorgnait depuis qu’il a commencé à soutenir financièrement le MSM et qu’en retour le gouvernement adaptait la GRA Act à ses besoins et ses désirs afin de démultiplier ses capacités de revenus. Maintenant qu’il est «li mem organizater pari, organisater lekours, proprieter souval, etc… » le boulevard vers le monopole absolu sur l’hippisme mauricien est ouvert comme une voie royale…

Mais voilà, la glorieuse incertitude des courses a encore frappé et People’s Turf, qui pensait avoir déjà gagné la course pour régner, a chuté dès les premiers obstacles. Le pire, c’est que People’s Turf a déjà perdu la confiance du public.

Car s’il  y a bien une chose que Jean-Michel Lee Shim et ses acolytes ne pourront jamais acheter, c’est le public et sa conscience.  Tout l’argent du monde ne suffirait pas à cela.

Et comme il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, le pouvoir a présumé de son pouvoir et capacité pour éliminer le MTC – qui fêtera ce samedi ses 210 ans d’organisation des courses à Maurice, une occasion en or sans doute de renaître de ses cendres… et assommer le monstre à quatre têtes, qui voulait le rayer de la carte hippique mauricienne, le pouvoir politique, la GRA, la HRD et Jean-Michel Lee Shim de concert avec sa People’s Turf, n’a pour l’heure ni la classe, ni l’étoffe, ni le savoir-faire à ce stade de l’histoire de l’avenir des courses hippiques mauriciennes qui s’écrit sous nos yeux…

Au bout du compte, ce qui compte vraiment c’est qu’il y ait un seul gagnant, ce  qui est en vérité la vraie finalité des courses hippiques : cet unique vainqueur ne doit être que les COURSES à Maurice.  Ce patrimoine national qui unit tous les Mauriciens dans la même ferveur, dans le même élan et qui favorise au-dessus tout le melting-pot mauricien.

Dans tous les cas, il faut nous prémunir de ce véritable crime qui a été fait à notre football national qui est aujourd’hui à des années-lumière de ses heures de gloire !

Œil de Lynx

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