Rashid Imrith (FPSOU) : « L’image de Maurice ternie par le déploiement des forces de l’ordre »

L’image de la République a été ternie par ce déploiement excessif des forces de l’ordre lors de la comparution en Cour du ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden. C’est ce que soutient Rashid Imrith, président de la Federaton of Public Sector and Other Unions. Dans l’interview qui suit, il déplore également que la pension de vieillesse n’ait pas été ajustée avec la compensation salariale de Rs 375. Pour lui, le parti politique, qui répondra aux aspirations des travailleurs, dirigera le prochain gouvernement. Expliquant sa participation au Kolektif Konversasion Solider, il soutient que ce mouvement a été créé pour éviter une explosion sociale. Pour lui, ce n’est plus ceux qui possèdent le capital qui vont désormais dicter l’orientation économique avec la COVID-19. « Cette année, nous allons mettre la pression pour la publication du rapport du PRB et le remboursement des congés de maladie des fonctionnaires », s’appesantit le syndicaliste.

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Pourquoi faites-vous partie du mouvement Kolektif Konversasion Solider ?

Je dois dire qu’un groupe d’amis s’était concerté durant la période de confinement sanitaire à travers plusieurs vidéoconférences. Ces réunions nous ont donné l’opportunité de réfléchir sur nous-mêmes, notre vie, nos libertés, la démocratie, notre société, notre relation avec les autres et la nature.
La République s’attendait à ce que le gouvernement fasse des assises citoyennes nationales pour débattre :
(1) de la crise du chômage et la crise sociale dans l’immédiat;
(2) comment s’organiser pour faire face à une deuxième vague du Coronavirus;
(3) la mise en place d’un programme de transition qui ferait place à une Planification économique solidaire et écologique pour avancer vers une nouvelle société mauricienne où la vie se trouve au centre de tout et où il fait bon vivre;
(4) comment vivre d’une vie débarrassée de violence, de peur et de brutalité.
C’est ainsi que le Kolektif Konversasion Solider (KKS) a pris naissance. Ce mouvement regroupait des syndicalistes, des militants de l’association CARES, des représentants des petits planteurs, des écologistes, des militants du Rezistans ek Alternativ, des hommes de loi de gauche et des artistes. On s’est regroupé, car on voyait venir une catastrophe sociale.
Le gouvernement préparait deux projets de loi, à savoir le Covid Bill et le Quarantaine Bill. On s’est rendu compte que les gens ne pouvaient plus sortir pour aller à la rencontre de leurs représentants, notamment les parlementaires, leurs proches et leurs amis, d’autant plus qu’ils ne pouvaient organiser des réunions. Tous ces ingrédients étaient réunis pour déboucher sur une catastrophe sociale. Au fait, le Kolektif Konversasion Solider a été créé en vue d’empêcher justement cette explosion sociale.

Qu’a donc fait ce mouvement ?

Nous avons décidé, la veille de la présentation du Covid Bill au Parlement, d’adresser une lettre au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Nous avons senti que les “advisers” du chef du gouvernement ont compris notre démarche, car le jour de la présentation de ce projet de loi, soit le 13 mai dernier, le chef du gouvernement a accepté de recevoir une délégation de cinq personnes du mouvement.
Nous avons fait plusieurs propositions au Premier ministre. Malheureusement, celles-ci n’ont pas été retenues. Nous avons également senti que le gouvernement et une poignée de gros milliardaires d’une oligarchie économique, qui financent tous les gouvernements pendant les élections, ont pris le pays et le peuple en otage. En fin de compte, ce sont les acquis des travailleurs, obtenus après plusieurs longues luttes depuis l’abolition de l’esclavage, et la venue de travailleurs engagés s’amenuise.
Avec la Quarantaine Act et la Covid Act, le déplacement du mouvement a été limité et c’est le commissaire de police, qui tombe sous la tutelle du Prime Minister’s Office, qui décidait si quelqu’un doit sortir de chez lui pour aller travailler ou non. En fin de compte, nous avons eu la confirmation, l’année dernière, que le système capitaliste, qui traverse par une crise, s’essouffle.
La COVID-19 a empiré les choses. La population a été appelée à porter le fardeau et les conséquences de cette crise due à la COVID-19. Le KKS a voulu que le gouvernement construise un pont entre l’État et la population. Malheureusement, tel n’a pas été le cas et le fossé s’est agrandi et est devenu plus profond. Il était temps que la population mauricienne s’exprime. Le KKS s’est considéré comme un instrument pour permettre aux gens de s’exprimer.

Pourquoi participez-vous à la plateforme de Bruneau Laurette ?
Le 11 juillet 2020, à l’initiative du KKS, 10 000 représentants de plus de 300 organisations sont descendus dans les rues de la capitale pour exprimer leur ras de bol. C’était du jamais vue de par la nature et profondeur des revendications. Et ce jour-là, la baraque a été défoncée pour de bon.
Le 22 août 2020, le KKS, réuni en assemblée solidaire à Beau-Bassin, avait décidé de tenir sa deuxième manifestation de rue à Mahébourg le 12 septembre 2020. Bruneau Laurette, qui avait prévu une manifestation citoyenne le 29 août à Port-Louis, était présent. Il avait lancé une invitation aux délégués du KKS de participer à sa manifestation citoyenne. Étant donné que l’objectif de la manifestation de Bruneau Laurette rejoint celui de la manifestation du KKS, à Mahébourg, les délégués du Kolektif ont accepté de participer pleinement à la manif du 29 août 2020.
La manif citoyenne du 29 août 2020 a connu un grand succès, avec une participation record de plus de 150 000 personnes. Le 12 septembre 2020, le KKS, lors de sa manifestation à Mahébourg, qui avait réuni plus de 75 000 participants, avait obtenu le soutien de Bruneau Laurette.

Que retenez-vous donc pour l’année 2020 ?
La plus grande leçon à tirer de l’année 2020 est que ce n’est pas ceux qui possèdent le capital qui vont désormais dicter l’orientation économique, car, lorsque les travailleurs restent chez eux, tout est paralysé. Cela ne nous a pas empêchés de porter un regard sur ce qui s’est passé ces derniers 25 ans, qui d’après l’organisation OXFAM, 1% du World Richest People, possèdent USD 110 trillions, ce qui représente environ 65 fois la richesse de la moitié de la population mondiale. Ce groupuscule de 1%, qui représente l’élite du système capitaliste, a mis l’accent sur le profit et, en même temps, a augmenté le capital de leurs avoirs au détriment des salaires.
Lorsqu’on parle de 2020, on doit parler également de la faillite du système capitaliste et l’émergence d’un nouveau World Economic Order. On ne peut oublier dans ce contexte, l’émergence de la Chine, avec son projet de Belt Road Initiative (BRI), qui remplace en fait la route de la soie. La stratégie de la BRI concerne le développement infrastructurel, l’investissement dans 70 pays et l’exploitation des “cheap markets”.
Avec la COVID-19, les pays, qui sont plus impliqués dans la BRI et reçoivent beaucoup de produits de Chine, ont été les premiers à être affectés par la COVID-19. J’ai en tête l’Italie et l’Iran. C’est la proximité physique qui a provoqué les infections dans ces deux pays. Je fais référence à cette situation, car tout porte à croire que cela ouvrira la porte à la digitalisation de l’économie mondiale.

Pour vous, c’est la COVID-19 qui a dominé 2020 ?
Il n’y a pas de doute. Au fait, la COVID-19 a eu trois impacts, même si souvent on a tendance à parler uniquement de l’impact économique. À part ce type d’impact, il y a aussi l’impact social et celui dit psychologique. Il faut donc s’adresser à ces trois facteurs si on veut faire face à l’avenir. Il faut en même temps garder un œil sur le libéralisme économique dans le développement économique.
Il nous faudra pouvoir tirer des leçons des conséquences de la COVID-19 et renforcer le secteur public afin de protéger la vie, renforcer l’État providence en opposition à la privatisation, investir dans le secteur public, replacer la vie et la solidarité, les droits humains et la nature au centre de la société, redéfinir une politique de tourisme alternatif, œuvrer pour la souveraineté alimentaire de qualité, le respect des sols et notre patrimoine naturel.
Le dernier budget n’a pas su faire des analyses afin de venir de l’avant avec un programme à long terme. Nous sommes en train de nous fier uniquement à l’Economic Development Board (EDB) et les Support Assistance Scheme comme remède de Panadol pour faire face à la situation. Il n’y a pas, en ce moment, une vision ferme du gouvernement pour s’adresser à la situation et le discours-programme de janvier 2020 du président de la République, Pradeep Roopun, ne tient plus la route. 2021 sera une année décisive pour le pays et l’idéal serait qu’il y ait un nouveau discours-programme qui prenne en considération l’impact de la COVID-19 et comment servir les services publics et les autres compétences pour redresser le pays.
À défaut d’un nouveau discours-programme, nous attendons beaucoup du prochain budget pour la période 2021-22. Il faut jeter les jalons pour des projets à long terme. Le ministre des Finances et ses cadres feront face à beaucoup de difficultés pour jeter les jalons, car il y a actuellement un problème structurel.

Quelle est, selon vous, la marche à suivre maintenant ?


Nous demandons qu’on mette sur pied tout de suite un ministère de l’Economic Planning and Development, avec des personnalités indépendantes, telles que des économistes et des cadres du secteur public. Des cadres du secteur privé pourront aussi être appelés à apporter leur soutien à travers des sous-comités afin de dégager des stratégies à moyen, court et long termes. Après l’indépendance du pays, il y avait ce qu’on appelait, à l’époque, le “5-year plan”, “10-year plan” et le “20-year plan”.
L’Economic Planning and Development était dirigé à l’époque par Manou Bheenick, qui est un économiste compétent. Toutes les stratégies se dégageaient indépendamment de la politique partisane. Ce ministère faisait des recommandations, qui étaient implémentées à la lettre par les ministères. Les implications, la viabilité sociale et économique de tous les projets avaient été examinées. Mais malheureusement ce ministère a fermé ses portes en 2005. Pour nous, le ministère, qui décaisse le financement, ne peut décider lui-même des stratégies et des priorités, car, au cas contraire, il deviendra “bias”.
Bien avant la prochaine présentation du Budget 2021-22, il faut faire revivre ce ministère pour qu’il fasse des recommandations qui seront servies comme base pour des projets à court, moyen et long termes. Si ce ministère n’est pas mis sur pied, il faudra alors continuer à étendre les Support Schemes.  L’idéal est que le gouvernement vienne de l’avant maintenant avec un nouveau discours-programme ou qu’il vienne faire état de la vision du gouvernement. Chaque ministère devrait également décider de sa vision afin d’atteindre les objectifs de la vision du gouvernement en général. La Vision 2030 de sir Anerood Jugnauth n’a pu être réalisée, car les ministres étaient dans l’impossibilité de dessiner la vision de leurs ministères. Ceux qui possèdent le capital ont joué le rôle d’un partenaire assisté sans qu’ils viennent de l’avant avec des plans d’innovation.

Le ministère de la Fonction publique parle beaucoup de la transformation de la Fonction publique en ce moment. Qu’en est-il justement de la situation ?

La Fonction publique a déjà fait ses preuves. Mais ses adversaires sont ceux qui possèdent le capital et propagent l’idéologie du Libéralisme économique. Ils ne veulent pas l’avancement du secteur public. Ils font tout pour apporter une détérioration dans
les services offerts par ce secteur pour qu’ils puissent mener une campagne de privatisation du secteur. Leur moto est de diminuer, à n’importe quel prix, les dépenses publiques.
C’est en fait une prescription de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ils profitent ainsi de l’occasion pour pénétrer dans des secteurs essentiels, tels que l’Éducation et la Santé, pour les transformer en un business lucratif. Ici, nous constatons que le Budget 2020-21 a diminué de 17%, mais le ministre des Finances parle d’une baisse de 10%.
Au fait, il faut renforcer le secteur public et lui donner le moyen d’être plus productif et plus efficient. Mais malheureusement, nous avons un ministère de la Fonction publique dont la vision ne rejoint pas celle de la population. On doit dire que, ces 12 derniers mois, les circulaires émises par le ministère de la Fonction publique ont terni l’image de ce gouvernement. Si ce ministère continue sur cette voie, tous les employés du secteur public tourneront avec raison le dos à ce gouvernement. Jusqu’à présent, personne ne peut comprendre ce changement dans l’appellation de ce ministère.
De Ministry of Civil Service and Adminitrative Reforms, il est passé au Ministry of Public Service, Administrative and Institutional Reforms. Personne au sein du ministère de la Fonction publique ne comprend ce que sont les Institutional Reforms. Beaucoup parlent de la transformation de la Fonction publique sans savoir ce qui doit être transformé. Ici, on est en train de se baser sur le rapport des experts étrangers sur la transformation. Lorsque nous étudions la direction que prend le ministère de la Fonction publique dans la
transformation, c’est qu’il est en train d’aller tout droit vers la destruction de la Fonction publique. On est en train de la faire sombrer dans un secteur où le General Rule sera l’irrégularité, où des pratiques douteuses pourraient se faire facilement.
L’agenda du ministère de la Fonction publique, lorsqu’il parle de transformation, c’est de créer une Fonction publique qui sera au service des gens qui possèdent le capital. Au fait, le but n’est pas de transformer la Fonction publique pour répondre aux aspirations et exigences de tous les consommateurs des services offerts par le secteur public. Malgré le fait que l’accès aux établissements scolaires est gratuit, l’éducation n’est toujours pas gratuite. Il faudra au fait un plan pour faire la Fonction publique devenir “le pep friendly” et non pas “capitalist friendly”.
Mais, il ne faut pas lésiner sur les moyens. La où il y a des Enforcement Duties, le gouvernement a procédé à une diminution du nombre de postes. Je cite, en exemple, les inspecteurs du ministère du Travail, le nombre d’employés dans le département de Health and Safety, les inspecteurs des prix, le département de la Pêche pour la surveillance des côtes. Avec une telle transformation, il y aura une détérioration dans les services et finalement ceux, qui convoitent la Fonction publique, diront qu’il faudra privatiser, dont l’objectif final est le démantèlement de l’État providence.

Quel est votre point de vue sur la Contribution sociale généralisée (CSG) ?


Dans le discours du budget, le ministre des Finances a parlé de “unsustainability” du système de pension et a également parlé du vieillissement de la population. Il a annoncé qu’il devait mettre un
terme au National Pensions Fund et introduire la CSG. Il faut savoir que le National Pensions Fund faisait aussi provision pour indemniser ceux qui sont blessés dans l’exercice de leurs fonctions. Quand le ministre des Finances vient dire que la CSG financera la pension de vieillesse entre Rs 9 000 et Rs 13 500, la
Basic Retirement Pension deviendra alors doublement contributive, car les contribuables paieront déjà 15% sur la TVA, dont les revenues sont acheminées vers le Consolidated Fund et c’est à partir de ce fonds qu’on paie la pension de vieillesse. Pour nous, on est en train de remettre en question l’universalité de la pension de vieillesse à l’âge de 60 ans. Une personne qui ne contribue pas à la CSG court le risque de bénéficier de seulement Rs 9 000.
Pour nous, le NPF est devenu effectif à partir de 1976, après de longues luttes pour qu’un travailleur ait droit à une pension contributive à la retraite et sa pension de vieillesse. Mais avec l’abolition du NPF, tous ceux qui sont entrés sur le marché du travail, à partir de septembre 2020, auront seulement droit à la pension de vieillesse, mais pas la pension contributive. C’est pour cela que nous pensons que le gouvernement doit revenir à l’ancien système et revoir la formule de contribution pour qu’un travailleur, qui part à la retraite, ait droit à une pension qui ne soit pas moins que deux tiers de son dernier salaire ou “reduced pension” avec “Lump sum” équivalant à 25 fois du dernier salaire.
Le cheval de bataille des deux dernières élections générales a été la pension de vieillesse. Il ne faut pas oublier que Pravind Jugnauth avait perdu les élections en 2005 lorsqu’il avait voulu remettre en question l’universalité de la pension de vieillesse. Le MSM est venu au pouvoir en 2014 en se basant sur la pension de vieillesse à Rs 5 000. Pour les élections générales de 2019, la décision de porter la pension de vieillesse à Rs 9 000 a été décisive pour le MSM aux dernières élections.
Les prochaines se feront sur la pension de vieillesse et la pension contributive.  Le parti politique, qui répondra aux aspirations des travailleurs, se dirigera tout droit vers l’hôtel du gouvernement. Malheureusement, la CSG sera un poids lourd pour ce gouvernement dans les prochaines campagnes électorales.

Que pensez-vous de l’affaire Sawmynaden ?


Nous constatons qu’il y a une colère sourde parmi la population. Sans pour autant entrer dans le “merit of the case”, les gens ont l’impression qu’il y a différents traitements pour diverses catégories de citoyens. Lorsqu’on interdit l’accès aux alentours de la New Court House et lorsqu’on a déployé tant de policiers pour empêcher les gens de circuler, l’impression générale est qu’on a voulu faire les choses en catimini parce qu’il y a une allégation à l’encontre d’un ministre et qu’il doit à cet effet être “over protected”.
L’image de la République a été ternie par ce déploiement de forces de l’ordre. On se demande même si les snipers étaient prêts à tuer les gens ce jour-là. Lorsqu’on parle de justice, les gens doivent aussi voir de visu comment se déroule la justice dans n’importe quel cas. On ne peut pas empêcher les gens de montrer leur intérêt. Je pense qu’il faut plutôt aller vers plus de transparence en permettant aux médias de diffuser en direct des procès importants, comme c’est le cas pour les travaux parlementaires.
Le Bar Council devrait conseiller à ses membres de bien choisir les mots durant leurs plaidoiries, car des qualifications telles que « monstre » ou « extraterrestre importé » peuvent être mal interprétées. Il faut aussi réfléchir sur la possibilité de tenir les procès concernant des “high profile cases” dans des salles beaucoup plus spacieuses telles que le SVICC, à Pailles. C’est à ce moment qu’on fera la part belle à la philosophie de Lord Heward, qui avait lancé la fameuse phrase dans le jugement Rex v. Sussex Justices (1924) : « It is not merely of some importance but is of fundamental importance that justice should not only be done but should manifestly and undoubtedly seen to be done. » Cette observation fait partie de l’Administrative Law et est la base même du principe de la justice naturelle.

Que pensez-vous de la pension de vieillesse à Rs 13 500 ?

Les gens s’attendaient à ce que, graduellement, la pension soit ramenée de Rs 9 000 à Rs 13 500. Le président de la République, lors de son discours-programme en janvier 2020, a annoncé que le gouvernement honorera son engagement à cet effet. La valeur de Rs 9 000 s’est dépréciée considérablement.
Si on se réfère à la valeur de la livre sterling, qui n’est plus la même actuellement, car la veille du confinement, elle se vendait à Rs 47, et aujourd’hui, une livre sterling est passée à Rs 54. Ce qui fait que la valeur de Rs 9 000 a diminué de Rs 1 340. La pension de vieillesse, en janvier 2021, est donc de Rs 9 000 moins Rs 1 340. Ce qui ramène la pension de Rs 9 000 à Rs 7 660.
Pour janvier 2021, on aurait dû ajouter Rs 375 à la pension de vieillesse, ce qui représente le taux de la compensation salariale suite à la hausse du CPI. Mais il n’en a rien été jusqu’ici.

Quels sont les défis 2021 ?

L’avenir, c’est la digitalisation, le travail à distance et on ne peut pas faire du “business as usual”. Avec le confinement sanitaire, on est arrivé à la conclusion qu’on peut préparer le budget d’un pays à travers le travail à distance. 75% du travail du secteur public avait été effectué à la maison sans aucun encadrement et logistique et mesures incitatives.
Pour 2021, le gouvernement doit voir aussi le risque de sécurité lorsqu’on transporte les dossiers chez soi, ainsi que les équipements additionnels qu’il faut donner aux fonctionnaires. À mon avis, il ne serait pas nécessaire de demander à tout le monde de venir travailler tous les jours. Cette année, nous allons insister sur la publication du rapport du PRB et le remboursement de congés maladie. La sécurité des travailleurs sur leur site de travail et celle des membres du public, ayant accès aux bâtiments publics, seront aussi sur notre agenda.
Notre souhait le plus profond, c’est que l’État mette, à la disposition du secteur public, les moyens nécessaires afin que ses employés puissent offrir un service irréprochable et de haut niveau aux consommateurs des services publics, et que le secteur public mauricien devienne une référence.

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