THÉÂTRE: Scapin mène le jeu à partir de lundi

Théâtralis, la troupe dirigée par Kevin Bissonauth et Corinne de Baize, présente Les fourberies de Scapin du 26 mars au 4 avril au Mahatma Gandhi Institute. Loin d’être « une galère »… cette pièce est surtout un morceau choisi de l’oeuvre de Molière, proche à de nombreux égards de la tradition de la comédie italienne. Et son premier public parisien du Théâtre du Palais Royal (l’ancêtre de la Comédie Française) ne lui a pas pardonné ce style à sa sortie en 1671, lui reprochant d’être trop populaire…
« Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? » En plus d’être une des plus célèbres citations de Molière, extraite des Fourberies de Scapin, cette réplique est si bien passée dans le langage courant qu’on en oublie facilement l’origine. En l’introduisant dans la pièce qu’il a produite à la fin de sa vie, en 1671, Molière y aurait fait un pied de nez à Saint-Vincent de Paul, alors aumônier des galériens qui avait été enlevé par des pirates en Méditerranée et qui se serait évadé de manière fort rocambolesque.
Molière, qui prêtait peu de foi à cette histoire de l’évasion, se moquait ainsi se saint homme avec une tendre ironie. Dans Les fourberies de Scapin, c’est Léandre qui est retenu prisonnier sur une galère turque… Fils de Géronte, Léandre est surtout l’amant de la jeune Égyptienne Zerbinette, tandis qu’Octave le fils d’Argante, a profité de l’absence de ses parents pour se marier en secret avec Hyacinte, une jeune fille pauvre au passé mystérieux.
Lorsque leurs pères reviennent de voyage, Octave joué ici par Kevin Bissonauth décide de faire appel à Scapin, « habile ouvrier de ressorts et d’intrigues » pour faire fléchir le vieil Argante en sa faveur, et éviter ses colères quand il viendra à découvrir les aventures amoureuses de son fils et le mariage secret qui les a scellés. Le fourbe profitera évidemment de la situation à son avantage pour faire cracher le fils honteux au bassinet…
Cette pièce de Molière étant au programme en Forms IV, V et VI, des matinées scolaires – également ouvertes à tout public – sont proposées à Rs 100, à côté des représentations en soirée. Les recettes de la pièce iront au Morisyen san Frontyer Charitable Trust, qui organise des contrôles médicaux pour les enfants des quartiers pauvres de l’île. Depuis ses débuts, Théâtralis destine systématiquement ses gains à des oeuvres humanitaires. Jouée en costume d’époque dans le respect du texte, cette version de la célèbre pièce de Molière devrait surprendre davantage par son texte et le jeu de ses acteurs que par l’originalité de sa mise en scène.
Fondée en 2001, Théâtralis a connu des débuts prometteurs avec la pièce Topaze de Marcel Pagnol. Bâtie sur la passion du couple Kevin Bissonauth et Corinne de Baize, cette troupe n’a compté que sur beaucoup d’énergie et de faibles moyens pour faire du théâtre. Elle a toutefois relevé le défi de présenter une pièce tous les deux ans… Ont en effet suivi Le malade imaginaire, Le voyage de Monsieur Perrichon et L’Avare.

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