« Tu vas voir, quand tu auras fini le lycée, ça va te manquer »

ANNE-SARAH NICOLIN

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Je ne sais pas pour vous, mais cette phrase m’a été répétée plus d’une fois. Je répliquais souvent en rigolant. Pour moi, les gens avaient tort, puisqu’il fallait une fin à tout, et surtout au lycée.

Après trois ans, je réalise que ces gens avaient raison. Il y a peu, je passais devant l’enceinte de l’école et je me suis remémoré tous mes souvenirs. Je dois avouer qu’un sentiment nostalgique m’est parvenu. Nous avons tous nos petites anecdotes du Lycée La Bourdonnais.

Avec un peu de candeur et de naïveté, j’aimerais vous partager les miennes, quelques-unes du primaire, du collège et enfin du lycée.

Au primaire, j’étais l’élève bavarde que les profs reprenaient souvent, mais aussi l’élève très pointilleuse et motivée. Ce qui m’a le plus marqué durant ces années, c’est une pièce de théâtre que j’avais faite en CM2, où je jouais le rôle du docteur. Je me souviens des rires, du sourire de ma maman, des applaudissements, de mon déguisement, de ma blouse blanche et de mon stéthoscope autour du cou. De plus, je n’oublie pas les spectacles de gymnastique avec la prof de sport Vanessa, où, enfant, je m’amusais comme une folle. Enfin, je garde précieusement dans le cœur les sorties de classe, la semaine d’apprentissage de l’Optimisme avec Boby, les récréations avec mes amis, remplies de parties de « cache-cache maillé », d’histoires de petites filles chipies, d’audace et de vérité, de pleurs et de rires.

L’arrivée au collège, quelle excitation. Au collège, je n’ai pas beaucoup changé : toujours bavarde, pointilleuse, et motivée, mais avec une touche de rébellion en plus. Les professeurs soulignaient mon côté travailleur, mais également mon insolence, me décrivant parfois comme ‘l’avocat du diable’. Ainsi, je retiens de ces années quelques heures de colle les après-midis et les samedis. C’est aussi durant ces années que mon hypersensibilité et mes émotions prenaient beaucoup d’espace. Passons, et rappelons-nous des débuts dans cette “grande école” quand nous essayons de trouver notre place. Les récréations avaient changé, on ne jouait plus mais bavardions davantage. C’était différent. Puis, au fil du temps, on garde en tête les journées sportives où l’ambiance était souvent au rendez-vous et surtout on ne peut omettre de parler du brevet, de la fête du brevet qui marqua nos années.

Vers la fin. Le lycée. Les trois dernières années. Toujours la même : bavarde, pointilleuse, motivée, insolente, travailleuse, solaire mais quand même un peu plus sage. Au départ, on pourrait penser que ces années seront difficiles, longues, voire interminables. Détrompez-vous, ces années ont été à la fois exigeantes et sublimes. J’ai découvert ma passion pour le théâtre grâce à des professeurs exceptionnels. Dès la Seconde, j’ai réalisé que je devenais la version la plus authentique de moi-même aux côtés de mes amis du théâtre, en apprenant, en incarnant, et simplement en étant. Le théâtre m’a fait avoir confiance en moi, m’a permis d’avoir de l’aisance devant un public, de prendre la parole sans gêne, d’articuler, de me tenir correctement et de dépasser mes limites.
Par ailleurs, j’ai pu partager mon enthousiasme pour le chant avec mes meilleures amies à travers les “Star Talent” durant quatre années, où le talent de chaque élève était mis en avant devant un large public. Le chant, la danse, la musique et les sketchs étaient tous au rendez-vous. Quelle joie de se rappeler ces beaux moments.
De plus, en 2018, j’ai eu l’opportunité de voyager en Europe pour la première fois avec les camarades de cette promotion qui avaient choisi l’espagnol comme matière. Un voyage rempli de visites culturelles, de musée, de shopping, de marche et de trajet en bus. Ce voyage a été mémorable, magnifique, enrichissant et unique.

Après le Bac, je ne réalisais pas vraiment que c’était fini, que je ne reverrai plus quotidiennement mes profs, les cantinières, les surveillants… Par ailleurs, je savais que de nouvelles choses m’attendaient et que le Lycée La Bourdonnais ferait toujours partie de ma vie.

Enfin, ces années sont passées comme un battement de cil.

Faisant brièvement une rétrospection sur ces années avec vous, et en fermant les yeux, je revis de nombreux moments de qualité. Je vois des amies de classe, de récréation, d’école, des amies pour la vie. Je me remémore les anniversaires de mes amies, où nous coupions un gâteau et étions en fête. Je perçois beaucoup de larmes, d’incompréhension, une adolescente rebelle à la recherche d’elle-même. Je visualise mes professeurs qui me voient grandir, qui font partie, d’une manière ou d’une autre, de qui je suis. Je souris en pensant aux enseignants, aux surveillants, aux CPE, à « Avançons ensemble », qui m’ont vue en colère, triste, joyeuse, fatiguée, passionnée…

Tout ce méli-mélo de souvenirs constitue des cadeaux précieux.

Ce qui est magique, c’est que ce petit récit que je partage avec vous fait partie de l’un des milliers, voire des millions d’histoires que chaque élève porte en lui. Et vous, quelles sont vos anecdotes ?

Pendant 70 ans, des histoires n’ont cessé de se créer, de se raconter, de se perpétuer. Ainsi, je saisis l’occasion pour souhaiter un joyeux anniversaire au Lycée La Bourdonnais.

Aujourd’hui, je reconnais que tous ces moments au Lycée La Bourdonnais me manquent un peu au final, et que ces gens avaient raison.

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