Une ambiance de précampagne électorale

La Fête du Travail, le 1er mai dernier, a visiblement donné le coup d’envoi de la précampagne en vue des prochaines élections générales. Le meeting organisé par L’Allians Morisien, à Vacoas, a donné le signal de départ aux partisans de l’alliance gouvernementale, plus particulièrement ceux du MSM. Le leader du MSM, Pravind Jugnauth, semble envoyer un message clair, d’abord à ses partenaires de L’Allians Morisien, et ensuite aux autres partis, à l’effet qu’il faut compter avec lui et qu’il compte déployer tous les moyens dont il dispose dans le cadre de la campagne qui démarre.
Au niveau des partisans de l’alliance gouvernementale présents à Vacoas lundi, il était intéressant de voir les efforts effectués par des partisans du Mouvement Patriotique Mauricien, du Mouvman Liberater ou de la Plateforme Militante pour rendre visible les drapeaux aux couleurs de leur parti au milieu de cette marée orange. Ivan Collendavelloo, dont les principaux collaborateurs avaient donné ces derniers temps des signes d’impatience, s’est retrouvé aux côtés du leader de L’Allians Morisien et a lancé un appel public à ses troupes pour qu’elles pensent d’abord au pays, et non pas aux intérêts personnels. Son annonce concernant le regroupement des anciens du MMM n’est toutefois pas passée inaperçu. Le fait marquant du jour aura été la disgrâce dans laquelle est tombée Maneesh Gobin. C’est la première fois qu’un secrétaire général du MSM n’a pas droit à la parole dans un meeting public.
Le lieu choisi pour le meeting, une partie de la route Saint-Paul, ainsi que la foule rassemblée, malgré l’importante logistique déployée pour transporter les foules, ont donné lieu à des commentaires tout au long de la semaine. Dans les milieux du MSM, on se dit satisfait de voir un parti requinqué, qui a maintenu sa popularité. Le président de ce parti parlait cette semaine de la présence de 20 000 personnes. Les partis de l’opposition, eux, y voient un flop, compte tenu des moyens développés à travers l’île pour véhiculer les partisans. Il faut cependant reconnaître que le meeting a créé un déclic et a permis de décomplexer tous ceux qui auraient pu avoir peur d’assister à un meeting public après le Covid. Aux autres partis politiques de démontrer de quoi ils sont capables en termes de mobilisation.
Pravind Jugnauth annonce qu’il ira jusqu’au bout de son mandat l’année prochaine. Beaucoup de personnes sont prêtes à parier que les élections auront lieu avant la fin de cette année, voire en décembre. La décision que prendra le Premier ministre concernant la tenue des élections municipales, alors que le mandat des administrations régionales arrive à terme fin juin, sera éclairante pour tout un chacun.
Au niveau de l’opposition, les tractations se poursuivent. Trois courants se dégagent à ce stade autour, d’abord, de Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval. Ensuite autour de Rama Valayden et Nando Bodha, puis de Roshi Badhain et Patrick Belcourt. Pour le moment, il n’y a aucune convergence entre les trois forces politiques, qui font bande à part. Il est évident que la conclusion éventuelle d’une alliance électorale Ptr-MMM-PMSD autour d’un programme gouvernemental fort et crédible, avec une équipe qui inspire confiance, pèsera lourd sur l’avenir de l’unité dans l’opposition. Les trois partis sont déjà unis autour de la lutte contre la fraude électorale et les éventuelles élections municipales. Seront-ils à la hauteur des attentes de la population ?
Entretemps, la Federation Creole Mauricien et son président, Jocelyn Grégoire, ont refait surface cette semaine à l’occasion d’une cérémonie en l’honneur de deux lauréats, en présence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et d’autres dirigeants du gouvernement. Il sera intéressant de suivre leur évolution.
Finalement, tous les journalistes qui suivent depuis des années les travaux parlementaires ont appris, non sans regret, la décision surprise de Bibi Safeena Lotun de prendre sa retraite comme clerc au moment où l’Assemblée nationale aborde son dernier tournant. Quelles que soient les raisons qui ont motivé ce départ, nous lui souhaitons bonne chance pour l’avenir.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour