5.000 milliards de sacs par an : le monde malade de sa consommation de plastique

Environ 5.000 milliards de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le monde et, comme l’essentiel du plastique, une infime proportion est recyclée, affirme mardi l’ONU dans un rapport pointant un défi d’une ampleur « décourageante ».

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Dans ce document rendu public à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement, l’ONU relève que si les modes de consommation actuels et les pratiques de gestion des déchets se poursuivent, on comptera environ 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les décharges et l’environnement à l’horizon 2050.

 

« L’ampleur du défi est décourageante », indique l’ONU. « Depuis les années 1950, la production de plastique a dépassé celle de presque tous les autres matériaux. »

« Nos océans ont été utilisés comme une décharge, ce qui provoque l’étouffement de la vie marine et transforme certaines zones marines en soupe plastique », déclare dans le rapport le chef d’ONU Environnement, Erik Solheim.

« Dans certaines villes, les déchets plastiques bouchent les canalisations, ce qui provoque des maladies. Consommés par le bétail, ils trouvent leur chemin jusque dans la chaîne alimentaire. »

L’essentiel de ces déchets sont des plastiques à usage unique, comme les bouteilles en plastique, les bouchons en plastique, les emballages alimentaires, les sacs plastique de supermarché, les couvercles en plastique, les pailles, les touilleurs et les récipients alimentaire à emporter, énumère le rapport.

Les chiffres donnent le tournis: on estime qu’environ 5.000 milliards de sacs en plastique sont consommés dans le monde chaque année, soit presque 10 millions par minute.

« S’ils étaient attachés ensemble, ils pourraient entourer la planète sept fois toutes les heures », avance le rapport.

Seulement 9% des neuf milliards de tonnes de plastique que le monde a jamais produites ont été recyclées. Une part à peine plus grande – 12% – a été incinérée.

Le reste a fini dans les décharges, les océans, les canalisations, où il mettra des milliers d’années à se décomposer totalement.

En attendant, il contamine les sols et l’eau avec des particules de microplastiques dont certaines ont été retrouvés selon l’ONU jusque dans le sel de table commercial.

Les études montrent, indique le rapport, que 90% de l’eau en bouteille et 83% de l’eau du robinet contiennent des particules de plastique.

L’ONU salue un début de prise de conscience face à l’ampleur du problème, en relevant que plus de 60 pays ont adopté des politiques visant à réduire cette pollution.

Mais ce n’est pas suffisant, selon l’ONU qui plaide pour une meilleure gestion des déchets, des mesures d’incitation pour encourager les consommateurs à changer leurs habitudes de consommation ou encore davantage de recherches sur les matériaux alternatifs.

« Nous avons un besoin urgent de leadership et d’intervention de la part du gouvernement pour faire face à la marée montante des plastiques », indique le rapport.

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