Il y a pire que le betting !

Le football local et les amoureux de la discipline ont été estomaqués en apprenant, récemment, que la compagnie étrangère BET 365 offrait des paris en ligne sur la Mauritius Super League. Week-End en a d’ailleurs consacré un article sur ce sujet, dimanche dernier. Précisons toutefois que la Mauritius Super League avait étrangement et complètement disparue de la grille de paris de BET 365, suite à notre demande d’explication, la veille, qui est restée, qui plus est, sans réponse à ce jour !

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Ce qu’il faut d’emblée préciser, c’est que l’organisation des paris sur le sol mauricien, hormis les courses hippiques, n’est pas permis selon la loi. Aussi, une source à la Gambling Regulatory Authority (GRA) confirme, qu’à aucun moment, la Mauritius Football Association (MFA) ne l’a approchée pour une quelconque demande liée aux paris en ligne organisés par BET 365.

Dans pareille situation, toute fédération qui se respecte aurait dû adopter une position ferme face à la gravité de la situation. Malheureusement à la MFA, on préfère se la jouer profil bas ! Ce n’est que six jours après la déclaration de son président, Samir Sobha, à un quotidien et au lendemain de la parution de notre article (!), qu’il a été porté à notre connaissance qu’un bref communiqué a été publié sur le compte Facebook de la fédération ! Un communiqué pas très professionnel étant donné qu’il n’est pas signé et ne porte que la mention de secrétaire général !

Le plus inquiétant cependant demeure le contenu de ce communiqué paru le 18 janvier 2021 et plus particulièrement cette phrase: « We have already referred the matter to local and international authorities. » De quelles autorités locales parle-t-on ? S’agit-il de la GRA, l’instance régulatrice des paris à Maurice comme cela doit l’être ? Non, affirme-t-on du côté de la GRA…vendredi ! Une source au sein de cet organisme nous informe qu’aucune plainte n’avait été enregistrée à ce sujet ! Peut-être alors que la MFA s’est dirigée vers la police  ?
Aussi, est-il aberrant de constater, que la demande d’éclaircissements de Week-End, samedi dernier, est restée sans réponse. Le responsable de communication de la MFA, n’ayant pas cru nécessaire de nous faire parvenir, ne serait-ce, qu’un accusé de réception comme le veut la décence ! Une nouvelle demande a été en vain adressée, mercredi matin, avec copie au SG, Didier Pragassa, cette fois !

Désormais, on préfère se contenter de Facebook ! Comme si ce réseau social était devenu un partenaire privilégié de la fédération, contrairement à la presse qui relaie quotidiennement les informations sur les différents championnats locaux !
Sauf que les responsables à la MFA gagneraient à comprendre que leur silence ne peut qu’être équivoque. Quand on n’a rien à cacher, on livre ses sentiments. C’est aussi simple que cela. D’autant que la MFA n’est pas une institution privée !

Faute de réponse donc, on ne peut que s’interroger sur le danger que représente l’organisation des paris sur les évènements sportifs locaux. D’autant qu’il n’y a qu’à voir du côté du Champ de Mars pour se rendre compte à quel point les paris peuvent nuire à l’issue d’une course. Et ce n’est certainement pas les membres du board des commissaires qui nous diront le contraire !

Aussi, nous sommes désormais mieux avertis quant à la position de Samir Sobha sur le betting. Même si la MFA a, pour cette fois, affirmé n’avoir pas été contacté par des « betting organisations. » Lors d’une interview sur une radio privée, fin 2020, Samir Sobha déclarait que le betting pouvait permettre au football de prendre de l’ampleur et un nouveau départ. Sauf, dit-il, que le projet avait capoté parce que « ena boukou ti lespri » !
En somme, le président de la MFA n’est pas contre l’organisation des paris sur le football local. Il fait même le parallèle entre l’intérêt du turfiste par rapport à sa mise sur une course hippique et l’intérêt du parieur de suivre la performance de l’équipe sur laquelle il a misée ! Visiblement, Samir Sobha semble ne pas vraiment comprendre les enjeux réels du football mauricien ! Aussi, faire revivre le football passe par toute une série de mesures concrètes et non encourager une culture de nation zougader ! D’autant qu’on ne voit pas dans quelle mesure un parieur sera incité à venir au stade après avoir misé sur une équipe, si ce n’est de consulter le résultat d’après-match !

Libre donc à Samir Sobha de penser que le betting peut sauver le football. C’est son opinion et nous la respectons. Sauf qu’il gagnerait tout de même à mesurer l’ampleur réelle que représente le danger des paris et des problèmes rencontrés dans certains pays avancés. Pas uniquement en football malheureusement. L’affaire impliquant des handballeurs, nommément les frères Karabatic, Nikola et Luka, lors d’un match perdu par leur ancien club, Montpellier, déjà champion de France en 2012, face à Cesson qui, lui, tentait d’éviter la relégation, gagnerait à éveiller les conscience.

A notre humble avis, le betting ne peut être considéré comme une solution étant donné qu’il est susceptible de ternir davantage l’image d’une discipline déjà en mal d’identité. Pire que le betting toutefois : l’opacité dans laquelle fonctionne la MFA. Et ça, Samir Sobha et ses membres pourraient mieux le savoir que nous.

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