Fayzal Bundhun (président AMVB) : « Nous faisons notre mea culpa »

La réintégration de Kaysee Teeroovengadum en tant que secrétaire de l’Association mauricienne de volley-ball (AMVB) a défrayé la chronique ces derniers jours. Tant et si bien que ce sujet a fait l’objet d’une déclaration du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’Assemblée nationale, mardi dernier. Même si le principal concerné, toujours en attente du dénouement de son procès dans une affaire de mœurs alléguée, a depuis demandé un nouveau congé des instances de la fédération, il n’empêche que les critiques n’ont cessé de pleuvoir quant à cette décision prise. Dans l’entretien qu’il nous a accordé jeudi, Fayzal Bundhun, président de l’AMVB, avoue que son comité et lui ne s’attendaient pas à une telle levée de boucliers et qu’ils regrettent que cette affaire ait pu prendre de telles proportions.

- Publicité -

Fayzal Bundhun, que ce soit dans l’opinion publique, sur les réseaux sociaux et même à l’Assemblée nationale, l’image de votre fédération a pris un sale coup suite à cette réintégration de Kaysee Teeroovengadum en tant que secrétaire. Avec le recul, regrettez-vous qu’une telle décision ait été prise ?

Au vu des réactions, nous sommes conscients aujourd’hui que nous n’avons pas pris en considération les répercussions de cette réintégration. Certes, nous n’avions aucune mauvaise intention en prenant cette décision. Vu l’ampleur prise par cette affaire, nous faisons aujourd’hui notre mea culpa. Comme pour démontrer que nous ne sommes pas infaillibles. Je le redis, cette décision n’a pas été personnelle, mais collective. Même si nous considérons cela comme une erreur de parcours, nous assumons la décision prise.

Au fait, qui du comité directeur ou de Kaysee Teeroovengadum a fait le premier pas dans le cadre de cette réintégration ?

Chacun a fait un pas vers l’autre. Au niveau du comité directeur, tous les membres ont exprimé leur accord. Comme je vous l’ai dit, cela a été une décision collective.

On peut bien se demander toutefois comment Kaysee Teeroovengadum peut-il être autant indispensable à ce poste ?

Je ne dirai pas qu’il est indispensable. Nous avions simplement besoin de ses compétences pour travailler sur les différents dossiers. Qui plus est, il connaît les rouages de la fédération internationale et de la confédération africaine. Nous estimons également qu’il aurait pu guider quelqu’un qui prendra la relève par la suite.

La charge qui pèse sur lui, et qui a été même répercutée au niveau international, ne vous a-t-elle pas fait sourciller ?

Sans doute aurions-nous dû mieux réfléchir. Nous avons peut-être réagi émotionnellement, sans mesurer l’ampleur qu’a prise cette affaire et les critiques qui allaient s’abattre sur nous. Ce sont les sentiments qui ont primé au moment de cette prise de décision.

Même le Premier ministre n’a pas épargné votre comité en parlant d’improper et d’inconsiderate action

Je n’aurais jamais cru que cette affaire aurait pu être portée en si haut lieu. Je salue néanmoins l’intervention de Pravind Jugnauth et j’accepte les critiques faites à notre encontre. Nous suivrons les directives de l’État et je considère cette intervention comme un rappel à l’ordre. Autant donc ne pas commettre de nouveau une telle erreur.

Dans le communiqué émis vendredi dernier, vous parlez d’influences externes entourant cette affaire. Pouvez-vous être plus clair à ce sujet ?

Ce sont surtout les critiques émises sur les réseaux sociaux. À aucun moment nous n’avons voulu impliquer le ministère des Sports, qui ne nous a pas mis la pression et qui ne s’est pas ingéré dans les affaires courantes de la fédération. C’est cette pression populaire que nous avons voulu dénoncer.

Vu les allers-retours de Kaysee Teeroovengadum au sein de la fédération, certains parlent de relations privilégiées entre lui et vous. Qu’en est-il exactement ?

Il n’existe aucune relation privilégiée entre nous, si ce n’est des relations correctes. Ces relations sont parfois d’ordre professionnel, vu que nous militons pour la progression du volley-ball et le bien-être de la discipline.

Reste que vous avez effectué un plaidoyer en sa faveur pour ses frais d’avocat lors de la dernière réunion du Comité olympique mauricien…

Il se sentait délaissé et avait besoin de quelqu’un pour le soutenir. De plus, à part moi, il n’avait aucun autre porte-parole au sein du comité olympique. J’ai donc effectivement évoqué son état d’esprit devant les autres membres du comité et j’ai demandé un soutien en sa faveur. Toutefois, je n’ai avancé aucun chiffre, comme cela a été rapporté.

Outre cette affaire, certains se demandent si deux autres membres de votre comité, à savoir Soogum Ramkalawon et Jean-Michel Dedans, peuvent toujours siéger vu qu’ils sont également concernés par des affaires en justice…

Pour ce qui est des cas de ces deux membres, ils n’ont rien à voir avec le domaine sportif. Certes, on parlera du côté éthique. Il n’empêche que des questions méritent d’être soulevées. Les enquêtes ont-elles démarré dans ces deux cas ? Des charges formelles ont-elles été établies contre ces deux membres ? Nous attendons donc des développements dans ces deux cas et nous statuerons par la suite.

Après tous ces événements, vous sentez-vous disposé à briguer un nouveau mandat à la présidence ?

C’est une décision à être prise à tête reposée. Pour le moment, rien n’a encore été décidé. Je prendrai ma décision en temps voulu, en attendant la tenue de l’assemblée générale élective.

 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour