Hongrie: à 80 ans, une sonneuse de cloches perpétue la tradition

Sur les pas des traditions familiales depuis cinq générations, Jozsefne Szedlak, également appelée Tante Ilonka, quitte son domicile deux fois par jour pour se rendre à l’église de son village hongrois et y faire sonner les cloches.

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Elle fait partie des très rares sonneuses de cloches en Hongrie et s’emploie à faire résonner celles de l’église catholique de Tereny, un petit village d’environ 350 habitants, à quelque 60 kilomètres au nord de Budapest.

La cloche la plus lourde pèse environ 450 kilogrammes. « Tant que mes mains et mes pieds pourront la gérer, il n’y aura pas de mécanisme automatique », explique la grand-mère de 80 ans.

« Les gens disent, et c’est vrai, que les cloches meurent lorsqu’elles sont automatisées, donc une cloche qui fonctionne en appuyant sur un bouton ne sonne pas de la même manière », assure-t-elle.

Les sonneurs de cloches, à travers toute l’Europe, sont de moins en moins nombreux avec l’installation progressive de systèmes de motorisation depuis le XXe siècle, explique Ferenc Bajko, un campanologue qui étudie l’histoire des cloches des églises.

« En Hongrie, les églises protestantes en ont généralement (des sonneurs de cloches, ndlr), et les cloches ne sont utilisées que le dimanche. C’est vraiment unique d’avoir quelqu’un qui sonne manuellement les cloches plusieurs fois par jour », explique-t-il à l’AFP.

Pour la localité de Tereny, Tante Ilonka est une « bénédiction », estime le maire Andrasne Brozso. Des équipes de télévision et des touristes affluent régulièrement dans le village pour la rencontrer. Même la présidente hongroise Katalin Novak lui a rendu visite en juin dernier.

Habituellement, Tante Ilonka n’utilise qu’une seule main pour sonner une cloche à midi ou le soir, et fait une prière silencieuse qui lui permet de compter le temps.

Mais lors des fêtes chrétiennes importantes, comme Noël, elle doit sonner manuellement les trois cloches de l’église médiévale. Elle s’assoit sur un tabouret et utilise simultanément ses mains et son pied droit pour les faire sonner.

Ce n’est pas une mince affaire, compte tenu de leur poids. Pourtant, Tante Ilonka ne se plaint pas: « ce n’est pas nécessaire d’aller à la salle de sport », dit-elle en souriant.

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